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Sujet : Le retour du polar en France


De Siman, le 27 décembre 2005 à 23:44

Quand le cinéma français sait nous livrer autre chose que des disputes dans une chambre entre des couples post-ados, ça nous donne "Le convoyeur", un excellent polar avec un non moins excellent Albert Dupontel. Une réalisation nerveuse et directe qui n'essaye pas de faire de l'américanisme Bessonien et nous livre un film choc bien plus fort que certains blockbusters à 300 millions. A noter la très bonne idée du contre-emploi de Jean Dujardin , à des années lumières de Brice de Nice. Bonne continuation à Eskwad qui est une des seule société de production réellement courageuse en France, et qui va nous livrer bientôt "Enfermé dehors" le dernier film de Dupontel acteur/réalisateur.


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De Arca1943, le 23 octobre 2007 à 01:09
Note du film : 4/6

Ce Dujardin et ce Dupontel m'ont agréablement impressionné. Mais le film, moins. Enfin, disons que pendant les trois premiers quarts du film, je suivais cette histoire bien faite, non dépourvue d'un certain réalisme dans la description d'un périlleux métier – j'ai déjà été garde de sécurité sur les équipes de nuit, soit dit en passant, mais je n'ai jamais convoyé de fonds – avec intérêt et même avec émotion. Puis arrive le dernier quart du film et la fin : l'intrigue prend le fossé, les clichés du genre remontent à la surface et on boucle mécaniquement avec un massacre final très bien fichu, mais comme plaqué sur le reste du film. Dommage. C'est loin d'être un mauvais film, mais ça aurait pu, en gardant presque tout, être bien meilleur.


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De Impétueux, le 2 septembre 2016 à 22:09
Note du film : 2/6

À lire les avis précédents et à considérer le succès critique du Convoyeur, il y avait de quoi se dire qu'on allait passer une honorable soirée. Il est vrai, pourtant, qu'Arca montre certaines réticences (tout en décernant une excellente note) et que le réalisateur, Nicolas Boukhrief, était, à l'époque du tournage (et est peut-être demeuré) un manitou de Canal+, dont on connaît le rôle financier prépondérant dans le cinéma français ; on peut imaginer que le copinage n'est pas pour rien dans le concert de louanges entonné lors de la sortie du film, concert qui n'a pas beaucoup été écouté par le public, au demeurant…

Sans doute la plongée à visée presque documentaire dans le monde peu exploré des transporteurs de fonds était-elle intéressante. Réunion hétéroclite de types venus d'un peu partout, aux histoires personnelles très variées, aux parcours singuliers, souvent surprenants, quelquefois inquiétants… défilé d'archétypes, très (et trop) caractérisés, l'armurier La belette (Julien Boisselier), le syndicaliste obsessionnel Butagaz (Gilles Gaston-Dreyfus), le vieux machin déprimé revenu de tout, La Momie (Philippe Laudenbach), la garçonne à la vie libre (Claude Perron), le baroudeur, sans doute ancien mercenaire de Bob Denard (François Berléand), le bon camarade beau gosse, sympathique et rieur (Jean Dujardin). J'en oublie.

D'autant que tous ces personnages sont si superficiellement dessinés qu'on ne peut s'attacher à aucun et que leurs parcours entrecroisés semblent absolument artificiels alors que leur réunion est paradoxalement de l'ordre du vraisemblable et qu'il n'est pas impossible que Boukhrief se soit sérieusement documenté auprès d'une entreprise de convoyage réelle.

Cela posé, la partie documentaire épuisée, s'impose la lourdeur pesante et emberlificotée du récit. Celui-ci est écartelé entre deux ou trois fils.

D'abord, pour faire un peu dans le social, le rachat de l'entreprise par une entreprise plus importante et donc, à court terme, la perspective du licenciement de plusieurs employés.

Puis une assez banale histoire policière de duplicité : qui, parmi les convoyeurs, est le pourri qui renseigne les braqueurs, qui ont déjà assassiné, depuis quelques mois, trois ou quatre pauvres agents de sécurité ? Naturellement, c'est celui qu'on s'attendait le moins à voir dans ce rôle.

Enfin un mauvais mélodrame qui repose sur les épaules d'Alexandre (Albert Dupontel). Le scénario voudrait bien jeter plein de mystères sur les raisons de l'arrivée du quidam (qui, soit dit en passant, s'est fait embaucher avec une surprenante et radieuse facilité) dans la troupe. Est-il taupe de la société acheteuse, placé là pour faire le tri entre bons et mauvais éléments ? Est-il policier ? Bandit ? Simple chômeur ? Il me semble que l'évidence survient bien trop rapidement qu'il porte une lourde vengeance, qu'il a des comptes affreux à régler, des souvenirs sanglants qui se bousculent et tout le tremblement. (En fait je crois que c'est cela qu'il fallait comprendre, mais je n'en suis plus si certain que ça finalement, le film m'ayant souvent fait bâiller d'ennui).

Comme dans tout ce genre de films à faux suspens surgissent graduellement des flashbacks qui peu à peu explicitent les bizarreries du scénario et les incongruités laissées en plan. La résolution des dernières énigmes est, comme souvent, brutale et bâclée dans une grande séquence violente qui doit avoir pour justification de saouler le spectateur et de lui faire oublier l'indigence de l'histoire.

Notons que la manie du son direct est particulièrement affichée, ce qui induit qu'on comprend à peine la moitié des dialogues. Ça ne doit pas avoir beaucoup d'importance puisque ce que j'ai perçu de la moitié entendue ne me laisse pas supposer que la moitié inaudible valait davantage. Mais on peut dire que la qualité des acteurs est plutôt satisfaisante, rare bon point du film…


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