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Sujet : Ah bon ! Alors, ce roman de Virginia Woolf...


De Arca1943, le 15 décembre 2005 à 13:23

…a été porté à l'écran ? Sacré casse-gueule. Je serais curieux de voir le résultat. Un intrépide DvdNaute peut-il nous en parler ?


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De orlandiste, le 20 janvier 2006 à 06:09

Un pur chef d'oeuvre.

Sally Potter a su admirablement s'éloigner de Virginia Wolf.


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De ines, le 10 avril 2007 à 01:09
Note du film : 0/6

orlando de Sally Potter

qui a ce film introuvable que j'aimerais passionnement voir ?


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De DelaNuit, le 30 novembre 2014 à 14:05
Note du film : 4/6

Connaissez-vous Orlando ?

Il y a bien sûr la ville de Floride. Il y a aussi l’Orlando furioso, version italienne du Roland furieux de l’Arioste, dont parle avec passion Isabelle Carré dans Le hussard sur le toit. Il y a encore le frère de Dalida, qui inlassablement depuis des décennies entretient la flamme de son mythe. Et puis il y a le roman de Virginia Woolf, adapté au cinéma par Sally Potter en 1992, dans une œuvre aujourd’hui culte, qui obtint à l’époque de nombreux prix.

Ce film est sorti en dvd cette année dans la plus grande discrétion. Dommage pour une histoire aussi sulfureuse d’un personnage qui non seulement traverse les siècles sans vieillir mais en plus change de sexe en cours de route. Si cette sortie avait été plus médiatisée, les partisans d’un certain ordre moral qui défilent dans nos rues et autres craintifs d’une « théorie du genre » auraient pu brûler le dvd (et le livre par la même occasion) sur le pavé par de flamboyants autodafés comme au temps de l’inquisition. Une telle sur-médiatisation aurait assuré au film une plus grande publicité et l’aurait fait sortir de l’ombre ! (oserais-je dire du placard ?) Mais le mérite-t-il ? Telle est la question qui se pose réellement sur ce site dédié au cinéma.

J’avais été un peu déçu par le roman éponyme de Virginia Woolf. On me l’avait tellement vanté comme un incontournable de la littérature anglaise que j’en avais attendu une grande geste romanesque et tragique pleine de réflexions philosophiques… et j’avais découvert une nouvelle écrite par l’auteure pour s’amuser en brocardant avec ironie les travers de son temps ou de son pays, et dont le succès l’avait surprise. Les tribulations de ce personnage assez candide en quête d’un sens à sa vie au fil des rencontres, des passions littéraires, des voyages etc ne m’avait pas paru inintéressant mais sa légèreté de ton et son humour m’avaient surpris car ils ne correspondaient pas avec ce que j’attendais. Que dire du film ?

De la même façon, je suis assez partagé. De belles images typiques de la fin des années 80 / debut des 90 (l’influence de Peter Greenaway est très présente), une excellente prestation de l’étrange et androgyne Tilda Swinton (déjà égérie de Derek Jarman – elle venait notamment de tourner pour lui Edward II, pas encore Sorcière Blanche de Narnia ni vampiresse de Only lovers left alive)… Une légèreté de ton, un long vidéo-clip d’une heure et demie encadré en début et en fin de parcours par la voix de castrat de Jimmy SomervilleQuentin Crisp campe une solide et vieillissante reine Elisabeth 1ère (très différente de l’Elizabeth incarnée par Cate Blanchett), Billy Zane pas encore bellâtre jaloux de Titanic en ténébreux gentilhomme aventurier, Charlotte Valandrey en bien jolie princesse russe… On traverse l’hiver londonien en patinant sur la Tamise gelée, les palais, manoirs, salons, jardins et labyrinthes typiquement britanniques, avec un détour par l’orientalisme de la Turquie… L’ensemble est léger, plein d’ironie… Le changement de sexe d’Orlando lui permet d’appréhender concrètement ce que la société attend d’un homme ou d’une femme, les rôles dévolus à chacun avec toute l’absurdité d’une vision trop figée dont sa présence fait éclater les barrières. Le film, très « queer » comme on dit aujourd’hui, invite à connaître de multiples expériences de vie, à laisser s’exprimer les différentes facettes de notre être pour finalement gagner en liberté. Ce n’est déjà pas si mal !

En bref, un film plutôt sympathique qui ne se prend pas au sérieux, avec des maladresses et de bonnes idées, pour peu que l’on soit réceptif à sa forme et/ou son message. Je ne le porterai pas aux nues mais je comprends que certain/e/s en aient fait un film culte. Une curiosité à voir si le thème vous inspire…


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De Impétueux, le 30 novembre 2014 à 16:52

une nouvelle écrite par l’auteure… puis mais je comprends que certain/e/s en aient fait un film culte

Oh, DelaNuit ! Pas vous et pas ça ! Que vous ayez pour la théorie du genre de la sympathie est votre affaire et vous en êtes bien libre. Mais vous n'êtes pas libre de jouer avec la langue française qui proscrit les innovations puériles de féminisation et permet de désigner l'ensemble d'un groupe par un Neutre qui a, en français, la forme du masculin.

Ce n'est pas parce que les gouvernements essayent de faire joujou avec le bon usage qu'il en a le pouvoir : seule l'Académie, depuis 1635, peut donner le La ! L’État, (royal, républicain, impérial) lui a conféré cette sorte de délégation de service public et qu'il légifère – ou prétendre le faire là-dessus est aussi ridicule que s'il prétendait imposer que le championnat de France de football se joue désormais sans matches aller/retour.

Il n'y a pas plus d'auteure qu'il n'y a de députée ou de conseillère-maîtresse à la Cour des Comptes.

Pas plus d'ailleurs qu'il n'existe un sentinel, un vigie ou un estafet !


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De DelaNuit, le 30 novembre 2014 à 18:34
Note du film : 4/6

Le Larousse propose à la fois "auteur" et "auteure"… Mais qu'importe, je ne prétend nullement donner le "la" (sans faire de mauvais jeu de mot !) et j'avoue ne pas me poser cette question habituellement. Mais ici, sur ce fil précisément, entre Virginia Woolf et notre Orlando transgenre, j'ai trouvé que ça convenait bien !

Ceci étant dit, je ne suis ni partisan ni hostile à la théorie du genre car je ne crois pas en une théorie du genre. Je constate simplement que la nature est faite d'une diversité de possibles, et bien plus imaginative que toutes les règles que l'on invente pour se rassurer. Et cela me convient parfaitement ainsi.

Je citerai à ce propos Michelle Pfeiffer dans Les sorcières d'Eastwick : "Les hommes veulent toujours tout contrôler… Ils veulent une explication logique à tout… Ils ont besoin de cela pour se rassurer… Mais moi je pense que la nature est folle, quoi qu'en disent les livres de science !"


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