Forum - No Room for the Groom - Comédie familiale et sociale US subtile et engagée
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Forum : No Room for the Groom

Sujet : Comédie familiale et sociale US subtile et engagée


De vincentp, le 16 décembre 2005 à 22:00
Note du film : 5/6

Ce film s'inscrit dans la veine de la comédie sociale et familiale américaine des années 50. On pense, en voyant ce film à le père de la mariée de Vincente Minnelli, réalisé deux ans plus tôt. Mais Sirk va ici plus loin dans le propos que Minnelli, en décrivant certains travers des institutions américaines.

Les mésaventures concernent dans ce film non pas le père de la marié mais le marié lui-même, dont la maison est envahie par la belle-famille. Le ton du film est noir, la famille -typiquement américaine- franchement insupportable. Le portrait de la belle-mère est particulièrement chargé : elle est incommodée par la fumée de cigarettes des autres, donne constamment des leçons de morale à son gendre, mais elle fume, boit, et joue aux courses en cachette. Particulièrement de mauvaise foi, elle constitue une menace permanente pour son gendre, complotant pour son divorce !

Au total vingt cinq personnes squattent la demeure de Tony Curtis, qui en est réduit à dormir dans un bureau. On pense en voyant ce film à la famille de Séraphin Lampion, qui envahit le château de Moulinsart, dans "l'affaire Tournesol", 1956 – peut-être le sommet de la série des Tintin. Hergé a-t-il été influencé par ce film ? C'est très probable : le style de cette série BD est alors très proche de ce que l'on peut trouver dans le cinéma américain de l'époque (j'y reviendrai dans une prochaine chronique).

Revenons à "No room for the groom" : outre cette peinture acerbe de la famille américaine, le film brosse aussi (très subtilement, et sans avoir l'air de rien) un portrait corrosif des institutions américaines de l'époque : le mariage est présenté comme un business profitable à des hommes d'église (?) sans foi ni loi, le monde des affaires prospère grâce à sa mauvaise foi, son caractère corrupteur, et son alliance avec le milieu juridique… Il constitue une menace potentielle pour le citoyen honnête et patriote, qu'incarne brillament Tony Curtis.

Le film délivre au final un message sous-jacent sur l'attitude que doit avoir le citoyen ordinaire face à des dérives possibles du système : courage, probité, force de conviction.

Sirk reprend donc, on le voit, le flambeau du message humaniste, porté jadis par Franck Capra dans un film thématiquement proche, Vous ne l'emporterez pas avec vous, à travers ce "No room for the groom", curieusement resté inédit en France, et qui est aujourd'hui à redécouvrir.

 

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De vincentp, le 2 juillet 2008 à 14:08
Note du film : 5/6

"Absente de l'Intégrale Sirk organisée à la Cinémathèque française en novembre 2005" dixit Alholg. Erreur, mon capitaine ! Ce film fut diffusé le vendredi 16 décembre 2005 à 19 heures, en salle Henri Langlois. J'y étais !!! Lis mon compte-rendu tapé consciencieusement à mon retour à la maison ! Mais n'ai croisé aucun des hommes invisibles de dvdtoile…


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De vincentp, le 2 juillet 2008 à 17:20
Note du film : 5/6

Ah, le préposé à la programmation de la Cinémathèque a envoyé valdinguer la date du 16 décembre dans le triangle de rocquancourt !

Jeudi 15 Décembre 2005 – 21h00 SLIGHTLY FRENCH – DOUGLAS SIRK Etats-Unis – 1948 – 81' – VOSTF – 16mm SALLE HENRI LANGLOIS

 Samedi 17 Décembre 2005 – 16h30

IMAGES DE LA VIE – JOHN M. STAHL Etats-Unis – 1934 – 111' – VOSTF – 35mm SALLE HENRI LANGLOIS

Mais je confirme bien ma présence ce jour-là, à la séance… Un bon petit film, bien sympathique. Je me souviens : il pleuvait. Il me faut 50 minutes pour rentrer chez moi, le film s'est achevé à 20h45. Un p'tit coup de chablis à la santé de Droudrou et j'ai fait ensuite le compte-rendu à partir de 22 heures.


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De vincentp, le 2 juillet 2008 à 23:46
Note du film : 5/6

Dans les archives de la Cinémathèque française, il est indiqué que ce film, inédit en France, y a été diffusé le vendredi 25 novembre à 21 heures.

www.cinematheque.fr/data/document/dp_programmation1.pdf

Ce fichier pdf contient une présentation assez bien faite de l'oeuvre de Douglas Sirk par l'écrivain Nabe, qui dit notamment ceci : "un Sirk, c'est tellement bien fait que toute la perruque reste dans la main…"

Cette rétro Sirk constitue pour moi un très bon souvenir (et une découverte), à égalité avec celle consacrée l'année suivante à Richard Fleischer, le chouchou de feu Verdun.

Pour l'anecdote, le vendredi 16 décembre, la cinémathèque a diffusé Dracula, vampire sexuel présenté alors de la façon suivante, sur le site de cet établissement.

"" Dracula, vampire sexuel est un « nudie » qui recèle bien des surprises : la version européenne, projetée ce soir, diffère de l'américaine, et propose un résultat encore plus hallucinant que l'originale. Un nouveau montage avec une orgie improvisée, des scènes additionnelles avec un monstres et des filles nues, un générique allemand ajoutent au délire et à la confusion générale. L'auteur de cette aberration, Laurence Merrick, n'a signé que cinq films de catégorie z, dont un porno homosexuel (Dracula and the Boys), et un film de bikers calamiteux. En 73, il réalise le fameux Manson, documentaire terrifiant contenant des entretiens avec Charles Manson et plusieurs membres de sa secte, la « Famille ». Laurence Merrick a été assassiné par balles en 1977 à Los Angeles.""

Inutile de dire que je n'étais pas dans la salle ce jour-là, comme indiqué plus haut par erreur…


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De Euh..., le 5 juillet 2008 à 01:11

Vous dites que ce film n'était pas à la cinémathèque lors de la rétrospective consacrée à Sirk pourtant (sauf si je l'ai rêvé, ce dont je doute) j'ai vu ce film lors de la rétrospective…


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De vincentp, le 5 juillet 2008 à 10:55
Note du film : 5/6

Avez-vous pris le temps de lire le fil consacré à ce film ?


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