Je conseille ce film plutôt méconnu de Douglas Sirk à tous les cinéphilles. C'est mon film dramatique préféré : je l'avais sur une vielle cassette VHS amis je l'ai perdu. J'espère qu'il va être édité en DVD car il me manque. C'est un film très noir du début à la fin.
Ce film est une adaptation, est-il besoin de le rappeler, du livre de Erich Maria Remarque "le temps de vivre et le temps de mourir" qui porte sur la tragédie que connaît le peuple allemand à la fin de la deuxième guerre mondiale à l'aube de la défaite.
Dans ce cadre historique, et sur la base de ce matériau littéraire solide, Sirk développe habilement, sans forcer le trait, une intrigue entre deux jeunes gens qui résume à elle-seule toute la tragédie du peuple allemand. Celui-ci subit à la fois les bombardements alliés, un système totalitaire omniprésent (régulant toute activité individuelle), et les dérives de certains individus qui comblent leur frustration sociale par leur adhésion à ce système.
Sirk, qui est allemand, peint au final un tableau nuancé de la société allemande de l'époque, qui sonne juste. Sirk réussit aussi, subtilement, à produire une vision de l'histoire qui ne souffre d'aucune contestation possible, tant en Allemagne que dans les autres pays.
Il s'agit certainement de son film le plus ambitieux, et peut-être aussi de sa plus grande réussite.
Nb : il est intéressant d'observer les similitudes et les différences de points de vue exprimés par Sirk, Minnelli (les quatre cavaliers de l'apocalypse), Visconti (les damnés)
concernant cette époque.
un film absolument superbe peut-être un brin naïf mais "who cares" … Il faut absolument le rééditer sur DVD
‹(•¿•)›
Magnifique photo, mise en scène inspirée, un grand film de guerre qui aurait mérité un interprète moins fade que le brave John Gavin. A noter que Klaus Kinski
apparaît à la fin, en officier de la gestapo, responsable des cendres des militaires. A éditer absolument, comme tous les films de Sirk,
d'ailleurs, dont l'esthétisme raffiné serait sublimé par l'image DVD.
Que demande-t'on réellement à John Gavin ? Ici, c'est l'ensemble qui compte dans la mesure du message qu'Erich Maria Remarque veut nous faire passer.
L'histoire de l'Allemagne vue par Erich Maria Remarque est intéressante. Les deux guerres et la période qui se situe entre les deux l'ont beaucoup marqué. Pour ceux qui ne l'ont vu, et à condition qu'ils acceptent la qualité plus ou moins grande de l'image, il y a l'excellent "A l'Ouest, rien de nouveau". Les "anciens" du forum approuveront sans aucun doute. Le soldat Allemand qui tend la main vers le papillon…
« Ici le printemps vient plus tard, pour le découvrir il faut patauger dans la boue ».
Peu importe la nationalité de l'individu portant l'uniforme, ses souffrances sont les mêmes. Que ce soit dans la steppe sous les ruines ou accablé par la propagande le soldat qu'il soit vert de gris ou autre subit toujours les horreurs d'un conflit en répandant en fonction des contextes sa sensibilité ou ses angoisses.
Incluant séquentiellement selon les sites les horreurs de la guerre et le repos temporaire d'un guerrier récupéré par les sens le temps d'une permission ce magnifique opus romanesque délivre une panoplie dialectique assez complète sur toutes les perceptions nécessaires à deux climats particuliers. La guerre et les sentiments.
Douglas Sirk est un grand monsieur. Aidé considérablement par le support papier du roman de Erich Maria Remarque cette œuvre somptueuse est une fresque émotionnelle mélodramatique exceptionnelle extirpant de nos profondeurs des sensations de plus en plus recluses suite à nos climats couillus mettant aux placards nos potentiels de midinettes.
Jouons le jeu devant cette vitrine luxueuse, un peu naïve mais tellement efficace dont la finalité impitoyable s'élabore tout le long d'un parcours fait de glaces, de plaisanteries de sapeurs, d'alertes et de passions éphémères grisant un soldat en alternance.
Un très grand film sur une boulimie passionnelle accumulée par un sursitaire que le destin laisse souffler quelques instants en lui offrant avant de l'emporter un morceau de bravoure suite à une condition enfin perçue.
Comme souvent, cher Jipi, j'approuve tout à fait votre vision de ce splendide mélodrame.
Ce film est aussi une thérapie pour Sirk qui est hanté par un drame personnel. Ce qui rend, ainsi, cette histoire tellement émouvante. En effet le fils aîné du cinéaste fut enrôlé par les nazis et trouva la mort durant ce conflit. Cette oeuvre peut donc être perçue comme une fiction retraçant les derniers jours d'un jeune homme absobé par un tourbillon de folie et de passion.
Néanmoins, ce film n'est pas un banal pamrphlet anti-militariste. Ici, la guerre se mêle à l'intensité des sentiments.
De Berlin au front russe, la rencontre réussie du film de guerre et du mélo flamboyant hollywoodien.
Par ailleurs, vu que la partition de la BO est signée Miklos Rozsa, les armées allemandes défilent sur une musique rappelant les armées romaines de Ben Hur ou Quo Vadis
… Rien de choquant là dedans, vu qu'elles arborant les mêmes aigles…
Du coup, l'histoire racontée prend un caractère intemporel concernant tout homme, toute femme, toute guerre…
Le temps d'aimer, le temps de mourir (1958) est un film extrêmement bien fait, des personnages sobres réagissant aux événements brutaux qui les entourent. Mais… tout en reconnaissant les qualités de l'oeuvre, il ne fait pas partie de mes films préférés, la gestion des codes du mélodrame ne me plaisant pas trop sur ce film. Parfois, on peut admirer un film mais rester extérieur à celui-ci. Mes préférences vont pour Sirk vers Tout ce que le ciel permet,
et Ecrit sur du vent.
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