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Forum : Une Femme de tête

Sujet : Critique


De dumbledore, le 5 décembre 2005 à 00:04
Note du film : 2/6

Quand Frank Capra termina le tournage de L'enjeu avec Katharine Hepburn et Spencer Tracy, un journaliste lui demanda comment on faisait pour diriger deux aussi grands acteurs. Capra aurait répondu ''"On fait comme tout le monde, on s'assoit et on regarde". Pour Une femme de tête, on peut dire que Walter Lang s'est assis un peu trop loin et qu'il a regardé avec un peu trop de gentilesse !

Richard Sumner travaille dans l'informatique. Il a mis au point un super-ordinateur-super-puissant et compte l'installer dans la section "recherche et archives" d'un grand journal. Dans cette section travaille 4 femmes, dont la "chef", (Bunny Watson) est un cerveau redoutable, possédant un esprit d'une logique implacable et d'une ménoire qui l'est encore plus. Durant les quelques semaines d'études et d'installation de l'ordinateur, Richard tombe sous le charme de l'étonnante Bunny qui n'est pas en reste non plus. Evidmment l'ordinateur prendra place… mais évidemment aussi, les emplois seront préservés car la machine est là pour aider les hommes dans leurs travails, et non pour leur prendre leur travail, c'est bien connu !!

Evidemment une telle histoire aujourd'hui est devenu on ne peut plus surannée. Aussi bien concernant l'approche de l'ordinateur qui est ici balbutiante que (surtout) la vision économique du travail qui est d'une naïveté presque écoeurante. Encore une fois, n'est pas Capra qui veut.

Indépendamment de sa thématique et de son dépassement technologique, le film souffre de bien d'autres défauts. D'abord le scénario. Il est tiré d'une pièce de théâtre et cela se sent. Tout ou presque se passe dans un seul décors, celui des archives. On sent vite que le film manque d'air, d'alternance, d'autant que le décor sent justement le décor à plein nez, que la lumière est d'une frontalité étonnante, sans ombre, sans effet, sans imagination. La mise en scène n'arrange rien, on sent que le réalisateur n'a aucune idée, ni de découpage et encore moins de cadres. Il est rare de voir aussi peu de talent dans un film hollywoodien de cette époque et de cet accabie.

Une femme de tête est le 8ème des 9 films tournés par le célèbre couple de comédien et l'on sent en plus de la fatigue dans la mécanique de jeu. Ça a un peu le goût de routine tout ça, même dans l'écriture des scènes que l'on sait par avance convenir aux comédiens. On a ainsi la scène incontournable de Katharine Hepburn ivre et séductrice, ou bien encore la scène en robe de chambre qui montre déjà le vieux qu'ils vont devenir à l'image et qu'ils sont déjà devenu dans la vie…


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