Le début du film avec ses rivalités entre SS et Wehrmacht est très prenant et Robert Hossein magnifique dans son rôle de tortionnaire esthète SS. Par contre dés que Catherine Deneuve
est incarcéré dans le château SS "la Commanderie", on atteint le degré zéro de film érotique sado-maso à deux balles. Bref du très bon pendant 45m minutes puis le néant !!!!
Le vice et la vertu, c'est un petit, tout petit décalque des fastueuses, répugnantes, obsédantes 120 journées de Sodome
sur un sujet-parabole-métaphore du Mal, situé à la même époque, celle de l'écroulement crépusculaire, infernal, de régimes symboles de malédiction. Mais à voir les deux films, on se dit que le talent est évidemment la chose du monde la moins bien partagée et que le gouffre qui sépare le film de Vadim
et celui de Pasolini
est insondable.
Après avoir écrit cela, je m'objecte immédiatement, sans me convaincre tout à fait, que les conditions de tournage et les regards de la censure et du public tout à la fois n'étaient pas les mêmes en 1975 et en 1963 ; ce n'est pas faux et il est évident qu'en aucun cas Vadim n'aurait pu, par exemple, dans une époque très prude, appeler à l'écran les abondantes nudités dont Pasolini
a considérablement usé. Certes, mais la difficulté de l'exercice en aurait haussé le prix et, sans seins ni sexes exhibés, il aurait pu tenter de faire pénétrer le spectateur dans le royaume d'ombre qu'il prétend évoquer.
À l'heure où Patrick Modiano reçoit, à bien juste titre, le Prix Nobel de littérature, on songe, aux premières images du Vice et la vertu,
où un sale monde de soudards, de filles, de sportifs microcéphales, d'artistes cocaïnomanes, vide des bouteilles de champagne dans ce qui m'a semblé être la piscine Molitor avant sa rénovation, on songe, donc, à ce microcosme de racailles installées à l'hôtel de Figeac, dans Lacombe Lucien
de Louis Malle.
Ce même côté de danse sur un volcan et, pour les plus lucides des Boches, la certitude que la guerre est perdue et qu'il faut éliminer Hitler pour préserver l'Allemagne.
Et puis, dès qu'on est transporté dans La Commanderie, château d'Autriche où quelques dignitaires hétéroclites – et souvent ridicules, ce qui est grave, lorsqu'on veut donner l'image de l'Enfer – sont assemblés pour profiter d'une sorte de harem de jolies filles, on atteint les sommets de la blague.
Roger Vadim était fait pour séduire et épouser des femmes ravissantes, beaucoup plus que pour tourner des films. Ça se vérifie immanquablement.
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