Film superbe!

En effet ! Moi qui n'ai pas la fibre romantique, là je dois dire que je me suis fait avoir ! Ça doit être Julie Christie…

Sublime photo de Nicolas Roeg, qui finalement, aurait peut-être dû rester chef-op…

Du romantisme à souhait dans ce monde de brutes, il faut le voir et le revoir ! A quand un DVD ? ils sont fabuleux, ça c'était du grand cinéma !

Allez, je ne m'en souviens pas si bien que ça mais je lui mets un beau 6. Ah, Julie Christie… gros soupir. En quelques années, elle enchaîne Docteur Jivago, Far from the Madding Crowd, The Go-Between et McCabe & Mrs. Miller… de quoi faire battre les coeurs les plus endurcis !

Sorte de variation réaliste de Gone with the wind, transposée dans l'Angleterre du 19ème, Far from the madding crowd est avant tout un film de directeur photo, et le travail de Roeg est époustouflant de beauté. Il capture les crépuscules, les ciels plombés, les contrejours orageux, avec une finesse inouïe, et fait de chaque plan une fête pour l'oeil.

A 27 ans, Julie Christie semble un peu âgée pour son rôle, qui aurait vraisemblablement dû en avoir dix de moins, comme Tess, autre héroïne de Thomas Hardy, ce qui aurait expliqué son comportement puéril et inconsidéré. Sa Bethsabée en devient un peu tête à claques. Il est d'ailleurs difficile de s'attacher à ces personnages, hormis celui de Oak, paysan calme, patient et calculateur, qui arrive à ses fins en attendant son heure. Terence Stamp est parfait en soudard égotique et odieux, et Peter Finch pathétique à souhait, en vieux soupirant fébrile. Tous les seconds rôles, édentés, goîtreux, couperosés, sont d'une authenticité rare à l'époque, et semblent sortis d'une toile de maître.

Le scénario s'effiloche sérieusement, à partir de la mort de Fanny (un personnage qui ressemble d'ailleurs comme deux gouttes d'eau à Tess d'Urberville), et certaines ellipses ressemblent fort à des coupes-montage, mais Far from the madding crowd demeure un beau film, au sens premier du terme, aux paysages inoubliables.

« A 27 ans, Julie Christie semble un peu âgée pour son rôle, qui aurait vraisemblablement dû en avoir dix de moins, comme Tess, autre héroïne de Thomas Hardy, ce qui aurait expliqué son comportement puéril et inconsidéré. »

Je ne l'ai pas revu, alors je parle à travers mon chapeau, mais il me semble qu'on pourrait argumenter que le statut socio-juridique des femmes à cette époque, la place qu'on leur assignait et le genre d'éducation qu'on leur réservait, pouvait effectivement avoir pour résultat de les maintenir plus longtemps dans une sorte d'immaturité voulue… tout ça, bien entendu, pour démontrer que la troublante Julie Christie est inoubliable et parfaitement castée !

Comme Le Messager, ce magnifique film d'amour Loin de la foule déchaînée, avec Julie Christie au sommet de sa beauté et de sa grâce n'est toujours pas sur DVD en France !? Conspiration anti-Julie ! Encore heureux qu'on trouve Docteur Jivago !

Oui, avec une différence par rapport au Messager : le dvd zone 1 contient des sous-titres français et il est lisible sur toutes les platines dvd (il est en fait "all-zones"). J'ai ce dvd mais je ne l'ai pas encore visionné: honte à moi !

Mais je vote quand même: il mérite d'être accessible dans les circuits commerciaux français traditionnels.

N'empêche, deux classiques films d'amour avec Julie Christie qui manquent comme ça dans les bacs, ce n'est sûrement pas un hasard, et j'aime mon hypothèse d'une ténébreuse conspiration anti-Julie, subventionnée en sous-main, à l'aide d'un dédale de sociétés-écrans, par des concurrentes de l'époque jalouses de ses grands rôles telles Helen Mirren, Charlotte Rampling, Geneviève Bujold, Catherine Deneuve. Allons, il faut se rendre à l'évidence.

Petulia de Richard Lester doit lui aussi être un beau film de Julie Christie.

L'un des anciens "jeunes hommes en colère" de la nouvelle vague anglaise, John Schlesinger change ici complètement de registre avec cette superproduction de trois heures, adaptée d'un roman publié en 1874 par Thomas Hardy.

Les acteurs sont également une part prépondérante dans cette réussite: Julie Christie est LA parfaite héroïne romantique de cette époque, belle et charismatique dans un rôle assez difficile. Son personnage est à la fois fort (elle règne sur une ferme) et immature notamment sur le plan sentimental. On comprend que les coeurs masculins battent pour elle et on comprend aussi qu'elle ne sache pas où donner de la tête entre Terence Stamp, salaud magnifique, Alan Bates, parfaitement crédible dans la peau d'un fermier et Peter Finch très bien dans un rôle nettement plus ingrat. Que de formidables comédiens, extrêmement complémentaires !

Il y a certes quelques longueurs, mais elles sont inhérentes aux longs romans de l'Angleterre victorienne. Et on se laisse envoûter par la tonalité romanesque de l'ensemble dans laquelle John Schlesinger et son scénariste Frederic Raphael (Voyage à deux, Eyes wide shut) se montrent parfaitement à l'aise. L'ensemble pourrait également s'avérer académique mais ce n'est pas tout fait le cas grâce à quelques séquences expérimentales -ainsi le soldat Terence Stamp montrant sa maîtrise de l'épée- et grâce à un humour inattendu.

Loin de la foule déchaînée montre que l'oeuvre de John Schlesinger est à redécouvir et ne se résume pas aux célèbres Macadam Cowboy et Marathon man.

Découvert en dvd anglophone sous-titré en français, mais qui peut être lu par n'importe quel lecteur.Far from the Madding crowd est un film absolument remarquable, très réussi dans toutes ses composantes, et un classique incontournable du cinéma britannique des années 1960. Les auteurs du film empruntent un chemin intelligent : celui de l'académisme respectueux de certaines conventions cinématographiques, en y intégrant des éléments surprenants et non conventionnels, via l'introduction d'un personnage énigmatique interprété de façon magnifique par Terence Stamp.

Schlesinger et son scénariste talentueux décrivent une société (1866), proposent une vision de l'humanité, qui dépasse le contexte local du XIX° siècle. Mais il est question aussi du temps et de l'espace (emblématique séquence finale). Alors, oui, il faut simplement accepter un rythme un peu lent, qui tranche avec le montage frénétique d’œuvres cinématographiques contemporaines. La longueur de ce film 2h50 est un autre aspect à prendre en compte. La mise en scène de John Schlesinger regorge de trouvailles de plans et d'images marquantes. Ce n'est certes pas un Kubrick, mais un grand metteur en scène, il n'y a aucun doute à ce sujet !