Forum - Le Gendre de Monsieur Poirier - Accent aigu
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Forum : Le Gendre de Monsieur Poirier

Sujet : Accent aigu


De tradob, le 13 octobre 2005 à 11:05

Encore un magnique film "patrimonial" injustement ignorés de nos grands éditeurs.


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De Impétueux, le 19 octobre 2005 à 10:20

Il faut tout de même raison garder ! Avant d'espérer l'édition de ce Pagnol à peu près inconnu et sûrement balbutiant (que ceux qui l'ont vu lèvent le doigt !) il y a d'abord à revendiquer la parution en DVD de bon nombre de chefs d'oeuvre !

Car, à ma connaissance, il n'y a que trois opus qui sont au catalogue, remarquablement édités par la CMF : la trilogie de Marius, La fille du puisatier et la version (enfin) intégrale de Manon des sources.

Mais ni Regain, ni Le schpountz, ni La femme du boulanger, ni les deux Topaze, etc.

Je ne demande pas mieux que tout le patrimoine cinématographique soit édité, mais le marché n'est pas tel qu'on puisse exiger une rareté, alors qu'il y a tant et tant à faire sur le primordial !


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De blaxx1960, le 2 janvier 2008 à 06:14

Tiens ! J'ai trouvé un site où l'on peut voir des films de Marcel Pagnol… – ça change, n'est-ce pas ?…

assyria95.spaces.live.com


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De Tamatoa, le 24 mai 2014 à 03:30
Note du film : 4/6

Retrouvée par le plus grand des hasards sur le territoire de la perfide Albion, cette unique copie du Gendre de monsieur Poirier mériterait largement une édition en DVD. Mais qu'on ne ne s'y trompe pas : Pagnol n'en est que le metteur en scène. Il suit scrupuleusement à la lettre les dialogues de la pièce fameuse d' Emile Augier. Donc, ne vous attendez pas à des "peuchèèèèèèèère" par ci et des "tu m'estrancines" par là. C'est un accent très parisien qui sert un texte délicieux servi par des comédiens de haut vol et qui ont déjà joué la pièce sur scène. Pagnol tombe amoureux de ce texte léger, tonique et spirituel. Il va faire sortir de son silence, puisque c'est son premier passage au cinéma parlant, un des rois du muet, Léon Bernard, le créateur de Madame Sans gêne avec Rejane, excusez du peu. Passage fort reussi, sans "enrager" la voix comme nombres de comédiens venant du muet avaient l'habitude de le faire, et auprès d'un Charpin très en verve, seule "patte" de Pagnol, et que des rouflaquettes semblent étrangement amaigrir. A moins que la photo de Willy Faktorovitch, qui deviendra juste "Willy" et ami intime de Pagnol ne lui soit profitable. Ce "Willy" à qui, désormais, Pagnol confiera la photographie de ces plus belles oeuvres, de Angèle à La fille du puisatier en passant par Le Schpountz et tant d'autres.

Le gendre de monsieur Poirier, c'est un peu Le bourgeois gentilhomme. Flattez, flattez, il en restera toujours quelque chose. Jean Debucourt, la future voix de Jésus, excelle dans le rôle du gendre roublard mais qu'on ne peut se résoudre à trouver antipathique. Et Pagnol sait le faire bouger, même si nous devons constater que l'ensemble relève du théâtre filmé, puisque, décidément, la technique du cinéma n'a pas donné des ailes à l'auteur de Marius si bien installé sur ses planches. Malgré son insatiable envie de découvertes et de nouveaux procédés cinématographiques, il a fallu pourtant attendre Cigalon puis la fille du puisatier pour que Pagnol nous fasse prendre un grand bol d'air pur au cinéma. Regain et la ballade aventureuse et boisée de Fernandel et Orane Demazis fera aussi "sortir" Pagnol de ses studios bâtis avec passion. Sans être pour autant intimiste, le gendre de monsieur Poirier ne sent pas le grand large ni même la brise du port de Marseille. Ce sont les dialogues savoureux de Emile Augier qui créent la houle. Car ce film tangue allègrement entre la comédie légère et la prise de conscience. La verve moralisatrice et la bonhommie. Et puis que les costumes sous la Restauration étaient donc saillants ! Ultra-royalistes et libéraux tordaient le nez mais savaient rester d'une élégance folle ..

Il est étrange que Marcel Pagnol n'ait pas fait appel à Raimu pour incarner monsieur Poirier. Voilà bien un rôle taillé pour lui. Il est vrai qu'en cette année 1933, il était occupé par deux films qui n'ont guère laissé de souvenirs chez les cinéphiles : Théodore et Cie de Pierre Colombier et Charlemagne du même Colombier. Et cela aurait peut-être empêché la réaction hostile du public envers ce film sans accent, ni cigales. Car après le succès de la fameuse trilogie, bien que César (le seul réalisé par Pagnol) vint après, le public s'attendait à des frasques marseillaises dans lesquelles Pagnol l'avait confortablement installé et habitué. Échec tellement cuisant que les distributeurs de l'époque se désintéressèrent complètement du film et il est dit que c'est la raison pour laquelle une copie sauvée in-extrémis fut retrouvée en Angleterre. Je pense moi qu'il aurait été dommage qu'on ne puisse voir ce film. L'innocence et la faconde bien féminine de la fort jolie Annie Ducaux, exploitée par le gendre de monsieur Poirier, avant que d'être aimée comme il se devait. Le charme des décors réduits à leur simple expression dans une jolie lumière blanche. Les désirs contrariés comme ils le sont souvent et étrangement chez Pagnol. Ce n'est pas un chef-d’œuvre, loin s'en faut. Mais Pagnol a su donner à cette pièce première un souffle qui, peut-être, n'était pas de mise sur les planches. Peut-être, car l'impression que quelques longueurs qui se dégagent devaient se faire ressentir plus encore sur la scène… En tous cas, je ne regrette pas d'avoir suivi, sur une VHS larmoyante, tous ces gens de bonne famille (finalement) et de si bonne compétence à servir une prose fort intelligente.

Joli coup d'essai pour un débutant si célèbre !


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