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Forum : Laisse tes mains sur mes hanches

Sujet : Critique


De Christopher Brandon, le 2 avril 2003 à 00:00

« Je n'aurais jamais cru qu'on se rencontrerait… » Ceux qui aiment Les Nuls pas seulement pour leur humour potache et ravageur mais aussi pour leur jovialité naturelle non feinte trouveront dans ce premier film de la fille de l'équipe, Chantal Lauby, de quoi alimenter ce lien sincère et généreux. Ce qui touche de prime abord dans ce film, c'est l'espèce de légèreté qui se dégage tout au long de l'histoire, bien qu'un poil trop longue. On n'échappe pas aux multiples clins d'œil, attendus ou surprises, mais on n'échappe pas non plus au charisme Lino-Venturesque du massif Jean-Pierre Martins, véritable révélation du film. L'homme, plus connu comme l'un des membres du groupe Silmarils (que font-ils désormais, eux au fait ?), a une sacrée belle gueule et, même si sa diction et son jeu ont besoin d'encore un peu de travail, une belle promesse d'avenir cinéphilique. Un vrai bloc comme on n'en voit plus depuis Gabin et Lino

Chantal Lauby a su aussi s'entourer de professionnels remarquables. Le directeur de la photo, Tetsuo Nagata, césarisé pour La Chambre des officiers, éclaire les scènes et les décors avec goût et audace. L'ambiance n'est pas sans rappeler Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, pour ses coloris chatoyants et sa densité (rien qu'à voir l'affiche du film…). Ce n'est guère un hasard puisque la chef décoratrice officiait déjà sur le film de Jeunet. Les comédiens sont entre copains, rompus au plaisir du petit rôle (Dominique Besnehard en tête, redoutable agent de star dans la « vraie vie »), les inévitables Chabat et Farrugia en caméo. On ne trouve que du bon, à commencer par les deux supers copines folles du sexe que sont l'égérie d'Almodovar, Rossy de Palma, et l'intéressante Claude Perron, aperçue dans les films de Dupontel et dans… Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain !

Quant à la pertinence du propos qui peut se résumer à « peut-on trouver l'amour même à quarante-deux ans et demi, malgré un passif pas forcément idyllique ? » Et bien on constatera que Chantal Lauby, toute en naïveté et en dérision, offre quelques éléments de réponse sans pour autant révolutionner le sujet. Reste que l'ensemble est plutôt agréable à l'oeil malgré quelques lourdeurs bien Nulles (ah, le bon vieux temps…). On peut se demander, une fois débridée et libérée de ses références, ce que proposera la néo-réalisatrice Lauby. Souhaitons lui tout le succès d'une Zabou Breitman ou d'une Nicole Garcia, avec la légèreté en plus.


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