Le colosse de Rhodes lui permet de passer officiellement à la réalisation et de maîtriser un gros budget. Or il n'aime pas le péplum. De plus sur ce film, il n'a pas eu la possibilité de faire un découpage personnel et on ne reconnaît donc pas son style légendaire (peu de gros plans ou de jeux sur l'attente ici) si ce n'est son goût pour la violence sadique via quelques scènes de torture d'ailleurs censurées à l'époque.
Cependant le film est de loin l'un des meilleurs films d'aventures antiques réalisés en Italie: le scénario et très subtil avec de belles notations politiques. Un petit parfum de La mort aux trousses plane avec cette histoire d'homme qui ignore ce qui se manigance autour de lui ainsi qu'une scène superbe où les protagonistes s'affrontent en haut du colosse,un peu comme les scènes du Mont Rushmore dans le chef-d'oeuvre d'Hitchcock.Et s'il a dû suivre les codes du péplum sans les faire exploser, Leone s'en moque quand même un peu avec ce mélange total d'éléments (momies, jeux du cirque, architecture perse dans la Grèce antique!) de différents lieux et différentes époques ou ce héros précieux et décontracté à l'opposé des culturistes qui tenaient alors la vedette dans ce genre de film.
Par conséquent, Le colosse de Rhodes, s'il n'atteint pas forcément l'ampleur des films suivants reste un petit chef-d'oeuvre d'un genre qui a, il est vrai, engendré bien des oeuvrettes insignifiantes…Et c'est aussi une ode à la liberté, qui ne manque pas d'allure.
Je ne l'ai jamais vu, à mon grand dam ! Mais j'y jetterais sûrement un oeil si l'occasion s'en présentait. La chose a été dite sur le fil de discussion de Troy, puis répétée sur celui d'Alexandre : au vu de ces néo-péplums boursouflés, sans charme, au budget-mammouth mal dépensé et au sens de l'Histoire étriqué, on a envie de donner une nouvelle chance aux bons vieux péplums italiens de jadis (relativement) fauchés, aux pseudo-stars musculaires, aux scénarios recyclés, et tout ce qu'on voudra, mais tellement plus sympathiques ! Aujourd'hui, je regrette d'avoir fui systématiquement ces films à l'époque où ils étaient à ma portée… Donc, je ne m'y connais guère. Il y a ce Leone, certainement. Je suis curieux de voir aussi Hercule à la conquête de l'Atlantide, ne serait-ce que pour y apercevoir le camarade Volontè en train de gagner sa croûte. J'ai aussi entendu dire que Les Titans, de Duccio Tessari, était une réjouissante parodie des péplums. Je ne sais combien il s'en est fait, de ces films-là,mais comme d'habitude avec la production en série, sur une centaine, il doit bien y en avoir trois ou quatre qui se démarquent, qui valent le détour…
Comme Arca, je suis passé complètement à côté du genre "péplum". Je n'ai vu aucun des classiques du genre. Par intérêt pour Leone, j'ai vu Le colosse de Rhodes, mais peut-on le considérer comme représentatif ? Ici, ce sont des intrigues de cour, plutôt que des combats de culturistes dans du carton-pâte. Y a-t-il de vrais accros du péplum dans la salle ?
Scénario bancal de bout en bout. On entre et on sort du centre névralgique (le colosse) comme dans un moulin ; volées de flèches hasardeuses qui font mouche sur les vilains et manquent lamentablement les gentils ; Lea Massari regarde droit dans l'objectif de la caméra alors qu'il ne faut pas…
Les dialogues lorgnent parfois vers le péplum italien conventionnel, où l'écriture demeure accessoire (au lieu d'agir directement, les protagonistes trouvent indispensable de l'annoncer d'abord…). Les costumes, les armes… sont moins fignolés qu'ils ne l'auraient été dans une production hollywoodienne…
Reste le mystère autour de cet étrange géant de métal…
Quelques bonnes scènes d'action et des moments intimistes pas ennuyeux. Bien moins profond peut-être, mais beaucoup plus agréable à vivre que "Ben Hur" et surtout les modernes indigestions propres en règle, de Gradiator à Alex-cendres en passant par et 1, et 2, et 'Troie'.
Dites-donc, Fastivon, seriez-vous donc ce connaisseur du peplum que Jarriq appelait de ses voeux dans le message qui précède le vôtre ? Parce qu'on voudrait en savoir plus, voyez-vous, sur des films comme Les Légions de Cléopâtre, 'Hercule au centre de la Terre' (de Mario Bava !) ou bien cet autre qui me semble particulièrement prometteur, Théodora, impératrice de Byzance ?
Le site dont coordonnées suivent est très intéressant d'autant qu'il est très bien documenté !
http://www.peplums.info/
Je ne voudrais pas paraître rabat-joie, mais à la centaine de péplums (y compris les trois titres que vous avez cités – 'Hercule au centre de la terre' ne serait pas 'Hercule contre les vampires'?) made in Cinecittà, ma notation personnelle varie entre 0 et 1, à la rigueur 2. Les bons à très bons se comptent tout de même sur tous les doigts d'une main, soit 5 (Bingo, 1 ou 2 de plus que les "trois ou quatre qui se démarquent", dont vous parliez) :
Alors, seulement cinq – ou six pour ceux qui ont une main d'extraterrestre. Tout ça pour ça ! Mais je vais attribuer ce tri sur le volet au fait que vous êtes un cinéphile extrêmement exigeant. Quant à moi, qui suis porté à la mansuétude pour les vieux films italiens, je réussirai probablement à en trouver, disons, le double : et notamment, je vais quand même tester Théodora ! Depuis le temps que je beugle qu'on doit rééditer ce film de Riccardo Freda, il est trop tard pour faire machine arrière… Quant à savoir si Hercule au centre de la Terre = Hercule contre les vampires, ma foi, je n'en sais rien du tout !
Renseignement pris… 'Ercole al centro della terra' en est bien le titre italien…
En aucun cas "Le colosse de Rhodes" n'est représentatif, il se situe beaucoup trop haut au-dessus de la mêlée.
Sur les (probablement) cent péplums, j'en ai bien vu une trentaine dans les années 60 (ils étaient partout), puis une dizaine dans les cinémas de quartier des seventies (les salles étaient encore bien remplies), et enfin une autre dizaine en VHS dans les eighties.
Si on prend la musculature comme signe de reconnaissance, entre Steve Reeves et Gordon Scott, ce qu'on peut en tirer c'est que les navets ont tous le même goût. Le public se déplaçait pour le héros invincible et ne prêtait alors guère attention ni à l'histoire, ni aux dialogues. Mais "Hercule à la conquête de l'Atlantide" avait véritablement marqué les esprits et a même conservé son charme par-delà les âges.
Dans les années 80 on commence à se rendre compte qu'il n'y a ni combat de catch ni de réelle confrontation (les bagarres sont brèves, avec visiblement crainte de choper une égratignure, et les combats à l'épée sont comme à la marelle), mais juste une exposition des paquets de muscles, alors on se rabat sur l'histoire, et on constate qu'il n'y a pas d'histoire…
Les noms employés (Ursus, Maciste, Hercule et Samson) n'ont pas de caractère précis et sont interchangeables à loisir (il suffit de voir qu'un des films 'Maciste' en italien est renommé 'Hercule' en français, ou l'inverse, je sais plus) ; il est également fait appel aux titres "Le fils de…" (de Spartacus) ou "La vengeance de…" (d'Ursus) quand les producteurs apparemment ne savent plus trop quel titre donner.
Avec les deux derniers, cela fait huit doigts. Neuf, si vous tenez à Théodora (déjà beaucoup mieux en tout cas, que la série molle des Mister Muscles).
Encore un petit effort pour compléter deux mains, mais là c'est trop me demander… Il n'en sort pas des tonnes en DVD, mais en dehors des 'must see', au moins saurez-vous que vous n'aviez pas loupé grand-chose !…
Bravo et merci, fastivon pour cette érudition aussi pertinente que goguenarde… un des charmes de DVD Toile est qu'on y trouve des spécialistes éminents de trucs invraisemblables (je vous en prie, prenez au premier degré ce qui est un réel compliment, nullement une absurde ironie !) ; régalez nous encore !
Il est vrai que, sans toutefois me torturer outre-mesure, je persiste à tourner et à retourner la question comme une crêpe : le comment et le pourquoi, en ces temps-là, d'un tel engouement de la part des adultes (l'évasion ?) autant que des enfants (le héros de leurs rêves) ?… Quoi qu'il en soit, à l'heure Star Wars, les "Troie" et compagnie parviennent à enthousiasmer les enfants, mais désolent les adultes.
Au moins les mauvais vieux péplums ont-ils le mérite de déclencher l'hilarité ; les nouveaux sont nuls mais là on n'a aucune envie de rigoler.
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