Très decevant, en effet. Le roman de Jules Verne était une merveille et ce sont les Chinois qui devraient lui rendre justice (en élaguant au besoin du récit des erreurs "culturelles" qu'on y retrouve probablement). Dans le rôle de ce oisif indifférent obligé de se lancer à l'aventure, je verrais bien Chow Yun-Fat
…
Après avoir vu ces Tribulations, esquisse du quasi-parfait « Homme de Rio » sorti deux ans auparavant, l'on se demande finalement si ce n'est pas au réalisateur Philippe de Broca à qui l'on aurait dû confier la réalisation des « Tintin » au cinéma…Certes, bien que l'esprit bédéphilesque soit toujours largement au rendez-vous, et plus particulièrement donc, du monde de Hergé, cette adaptation du roman de Jules Verne semble tout de même un voire plusieurs tons en-deça du classique incontournable précité, l'exceptionnelle réalisation ne masquant pas, ici, de trop nombreuses longueurs.
Belmondo est toutefois égal à lui-même, et fait la rencontre de la délicieuse Ursula Andress, dont la complicité dépassera ensuite le simple cadre du cinéma. A leurs côtés bien sûr, quelques gueules du cinéma français, avec un Rochefort en sous-fifre de Bébel, deux regrettés comparses « funesiens », Mario David et Paul Préboist, sans oublier le toujours zozotant Darry Cowl ou encore le franco-américain Jess Hahn, lui aussi disparu…
Bizarrement, le film ressemble à un moteur diesel, tardant quelque peu à démarrer avant d'adopter un (bon) rythme de croisière pour terminer en force, avec une course-poursuite assez impressionnante pour l'époque, la production n'ayant pas lésiné sur les moyens bien entendu…
Avec le recul, l'on se dit que les néophytes auraient plutôt intérêt à le déguster en apéritif avant les inoubliables « Homme de Rio » et autre « Magnifique »…
Je vous trouve bien indulgent pour ce film qui, à mes yeux, démarre mal et ne parvient jamais à trouver le moindre rythme ; on dirait que toute la force du tandem Broca/Belmondo
a été consommée par le magnifique Homme de Rio
!
J'étais allé voir ces Tribulations dans l'espérance de retrouver la verve, l'invention, le constant bonheur ressenti deux ans plus tôt : j'ai assisté, effaré, à une pâle copie, privée de toute substance (j'ai ressenti le même syndrome – à un autre niveau, il est vrai – en voyant Les couloirs du temps
qui m'ont tétanisé d'accablement, après l'excellent Les visiteurs)
Quoi qu'il en soit, une tentative de réhabilitation par visionnage du DVD a échoué : Broca n'avait sans doute pas les épaules pour faire deux grands – ou même deux bons – films à la suite, même si c'est, par ailleurs, un très estimable artisan (quand aurons nous enfin Le cavaleur
en DVD ?)
Excellent, Les visiteurs ? Je ne serais pas aussi catégorique. C'est objectivement mal réalisé, mal photographié, très souvent bâclé, mais il y a quelque chose d'irrésistible là-dedans, pas facile à définir : en gros, on ne peut s'empêcher de rire, la plupart du temps à des gags rudimentaires (les dents pourries, les pets à table) ou des expressions entrées depuis dans le langage courant ("Okkkayy" ou "ça puire"). Clavier
et Réno
ne m'ont jamais intéressé et leur tandem ne fonctionne pas toujours, mais là ils sont idéalement castés et grandement épaulés par Lemercier
irremplaçable (comme l'a d'ailleurs prouvé la pénible Muriel Robin
dans le n°2).
La cata absolue des Couloirs du temps tend à prouver que le premier film a un peu échappé à ses créateurs et qu'ils n'ont pas su reproduire le (petit) miracle. Quant au film U.S. n'en parlons même pas…
Du point de vue comique, je ne dirais pas du tout que Les Visiteurs est mal réalisé. La plupart des scènes font mouche – sauf pour le cabotinage éhonté de Clavier
quand il joue Jacquart – et les passages médiévaux, en particulier, ont été mis au point avec grand soin, jusqu'à l'humour dialectal, qui m'a rappelé un instant L'Armata Brancaleone
(farce médiévale certes d'une toute autre pointure). Alors, "Bâclé", vraiment, je ne dirais pas. Je pense que les auteurs ont gardé systématiquement les prises qui les faisaient le plus rire, même si tout n'y était pas parfait. Je suis bien d'accord pour Lemercier, dont l'abattage a beaucoup, beaucoup fait rire au Québec parce que – ah, là, là! c'est un aveu – parce qu'elle correspond à un certain cliché que nous nous faisons ici de la Française chiante. Par contre, c'est pour moi la dernière bonne comédie de Jean-Marie Poiré,
qui en a troussé quelques-unes entre ce film et Le Père Noël est une ordure.
Par la suite, Les Couloirs du temps
et Les Anges gardiens
m'ont fait complètement décrocher : deux films qui permettent à l'envi d'illustrer l'expression «se battre les flancs».
Mais pour en revenir aux Tribulations d'un Chinois en Chine, j'ai été d'autant plus déçu que le roman de Jules Verne,
qui est une pure merveille, a été un des livres de chevet de mon enfance. Alors c'est dire comme j'attendais au tournant ! ( Au Québec on dit «attendre avec une brique et un fanal»). Et comme L'Homme de Rio
est un véritable joyau de comédie, mes espérances étaient d'autant plus considérables… Je n'ai pas pu le regarder jusqu'au bout (ce qui m'arrive rarement). Déjà à l'adolescence, je voyais que Ursula Andress
présentait d'évidents avantages, mais aussi plusieurs inconvénients. Sous le coup de mon ancienne mais cuisante déconvenue, je dirais même qu'en voyant ce film, on commence à voir Bébel percer sous Belmondo…
Je réitère mon rêve de voir un jour une version de cette histoire réalisée par des Chinois en Chine.
Quand je dis "mal réalisé", ça ne veut pas forcément dire "raté". C'est la technique de Poiré qui est en cause, pas ses résultats. Son montage à la tronçonneuse, sa photo surex sortie d'une pub, son abus de focales déformantes, etc. n'empêchent pas le film de marcher tel quel. Un de mes westerns de chevet Le grand silence
est lui aussi "mal réalisé", avec ses zooms nauséeux, ses flous perpétuels.
Néanmoins, je persiste à penser qu'un peu de goût (sinon de soin) n'aurait pas nui aux Visiteurs. Mais bon, selon l'expression consacrée : s'ils lisent ces mots, Poiré, Clavier et Réno pleureront sur le chemin de la banque.
Quant aux Tribulations, d'accord avec vous. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas là-dedans. Une sauce qui ne prend pas, un rythme qu'on ne trouve jamais, des acteurs sans alchimie et puis, effectivement, le début de la fin de l'acteur magique de A bout de souffle
qui se mue sous nos yeux en futur Guignolo.
Vous n'avez pas tort : Les visiteurs sont bien davantage un phénomène d'affluence (comme, en leur temps, La grande vadrouille
ou Titanic)
qu'un bon film…Mais, comme moi, vous avez ri ! ; ce que ma (médiocre) comparaison, si boiteuse qu'elle est, signifiait, c'est qu'il n'y a pas de recettes assurées…
Generalement les films avec Ursula Andress sont d'autant plus mediocre qu'elle a un rôle important. :D
Mais ici elle a un tout petit rôle et il y a pleins d'autres seconds rôles croustillants:
Jean Rochefort, Darry Cowl,
Mario David, Paul Préboist,
le costaud de service Jess Hahn
et Maria Pacôme qui joue bcp mieux que Ursula quand même.
Certes il y a les défauts que vous citez mais il demeure que le scenario se base sur le récit de Jules Vernes
et Belmondo est plutôt drôle en jeune désoeuvré suicidaire.
Alors au final, je crois qu'un 4/6 est plus merité même si je comprends votre déception avec un tel casting.
Je vous trouve bien sévère les hommes, avec ce film pour enfants. Car c'est d'abord un film pour les mômes. J'ai acheté ce dvd qui contient les deux films. L'homme de Rio et les tribulations d'un chinois en chine,
édition les films d'Ariane.
C'est un film d'Aventures comme on n'en tournera plus jamais. A part peut-être (et encore) Harry Potter, dites moi quels films sont aujourd'hui proposés à nos jeunes enfants ? Je parle de Harry Potter
parce qu'il est incontournable mais bien loin du spectacle de ce soir. Aucune comparaison à faire.
Ce film m'enchante ! Exotisme, décors extraordinaires, situations cocasses, cascades, humour. Bref : même si il ne possède pas l'élan et le mystère (c'est vrai) de L'homme de Rio, je dis que petits et grands y trouvent leur content d'aventures et de dépaysement. Pas de rythme, Les tribulations
?? Mais vous avez tous une vie à la Michael Schumacher ou quoi ?
Comprends pas..
Effectivement ces tribulations n'ont pas cette alchimie qui a fait de L'homme de Rio
un sommet du film d'aventures.
Néanmoins, si l'on met un 1/6 à ce film, alors il faut mettre une note négative à Amazone, navet commis par le même De Broca
- Belmondo
35 ans plus tard.
Ursula joue moins bien que Françoise Dorléac,
le scénario n'est pas génial, la grâce manque cruellement.
Ceci dit, le divertissement est coloré, la réalisation souvent belle et inventive, les décors fascinants.
Belmondo est drôle en milliardaire caricatural, loin du surjeu des années 70-80.
Jean Rochefort
fait déjà preuve d'une grande drôlerie.
Le générique est délicieux.
Vos avis à tous sont très respectables, bien sûr. Et il est vrai qu'on se croirait plutôt avec Tintin au Tibet que dans la reconstitution très exacte de l’œuvre de Jules Verne, comme le fait remarquer Gilou40. Et il a raison également en affirmant que ce film est fait pour les enfants (même les vieux). J'ajoute à cette thèse que ce sont les enfants qui devraient donner leur avis sur ce forum, et pas nous. Moi, j'aime beaucoup. Ça n'est pas, non, L'homme de Rio,
plus fin, moins lourdingue, la chose est entendue. Mais c'est une bande bien, très bien dessinée, aux dessins très très bien animés. Et je pense que des générations de gamins continueront à applaudir bruyamment les aventures de cet ancien Troufion Brésilien.
.
Magique !
Avec tout ça, qui devrait être gage de succès, à tout le moins d'un film honorable, vous obtenez une épouvantable daube, sans rythme, sans vivacité, sans drôlerie et sans allant.
Retombant par hasard sur les échanges sur ce film entre DVDToiliens de qualité, je me suis dit que mon sévère et décennal jugement méritait possiblement d'être amendé. Une chaude après-midi de juillet s'y prêtait, après l'arrivée de l'étape du Tour ; rien à faire, je maintiens mon avis et mon 1.C'est un bien grand mystère, le rythme, au cinéma ! Philippe de Broca en a souvent maîtrisé les arcanes : L'homme de Rio,
évidemment, mais aussi Le Magnifique,
L'Incorrigible,
avec le même Belmondo
et aussi, dans un tout autre genre, Le Cavaleur,
avec Rochefort
ou Le Bossu,
avec Daniel Auteuil
; c'est peut-être même le cinéaste français le plus doué pour le genre.
Belmondo cabriole, castagne, caracole sur le mode qui deviendra habituel ; on est pourtant un peu navré de le voir costumé en strip-teaseuse lors d'un des épisodes les plus pénibles du film. Et finalement, c'est Ursula Andress
qui est la plus satisfaisante, même quand elle ne se pastiche pas en recréant la créature de rêve de James Bond contre Dr. No.
On m'aurait dit que je hausserais le talent de comédienne de cette belle fille à proportion de sa plastique que je ne l'aurais pas cru !
Outre la sévérité de vos propos pour un film jovial très justement qualifié pour enfants, Darry Cowl en fin de carrière, je pense qu'à ce niveau de délire, et vu la chaleur accablante sur la capitale, je ne saurais trop vous conseiller, cher Impétueux, de vous réhydrater d'urgence !
La carrière en premier plan de Darry Cowl, irrésistible lorsqu'il n'occupe que cinq minutes d'écran, insupportable lorsqu'il est davantage employé, s'est en effet arrêtée avec Robinson et le triporteur
de Jacques Pinoteau en 1960 ou, si vous préférez, avec L'abominable homme des douanes
de Marc Allégret
en 1963.
1965, date de sortie des Tribulations est bien une date où il est désormais très loin du haut de l'affiche…
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