Le succès retentissant des Invasions barbares et de La Grande séduction fait un peu d'ombre à quelques autres très bons films québécois de l'année 2003, notamment celui-ci. Plus qu'à l'intrigue policière – qui conserve néanmoins ses droits – 20h17 rue Darling s'attache au portrait d'un ex-journaliste en crise campé avec conviction et subtilité par Luc Picard, sans doute le meilleur comédien d'ici à l'heure actuelle. Le fait d'avoir survécu par hasard à l'explosion de son immeuble (tous les autres locataires étaient là et sont morts) le plonge dans un état de choc dont il ne peut sortir qu'en élucidant les causes de l'attentat. Cela devient sa raison de vivre. Mais si les causes de l'attentat continuent à t'échapper, l'ami, qu'est-ce que tu vas faire? Ainsi le suspense est inextricablement lié au destin du protagoniste, qui est le vrai sujet du film.