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Forum : Qu'elle était verte ma vallée

Sujet : Fordien par excellence


De dumbledore

Réalisateur de western, comme il se définissait lui-même, John Ford nous a offert bon nombre de chefs d'oeuvre dans d'autres genres: film de guerre, comédie ou bien drame. Ici, il s'agit d'un film social.

Faisant une sorte de paire avec Les Raisins de la Colère (tous les deux tirés d'un grand roman américain, nostalgique d'une époque révolue, centrés sur la famille, etc), Qu'elle était verte ma vallée est le film fordien par excellence. Dans sa forme et son fond. On y retrouve la Famille comme berceau de la Société et refuge de l'individu, des femmes aux caractères forts et au rôle déterminant. On y retrouve aussi l'humour viril et bagareur et surtout ce qui fait qu'un homme reste un homme: la fierté.

Quant à la mise en scène, elle est tout simplement parfaite. Les cadres et la lumières sont aiguisés comme un rasoir. John Ford excelle aussi et surtout dans son sens de l'espace (mouvements dans le plan, scènes de foules) aidé, il faut l'avouer, par des décors parfaits. Bref, un chef d'oeuvre.


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De urspoller, le 13 octobre 2007 à 11:37
Note du film : 6/6

Darryl F. Zanuck, le producteur, joua un rôle considérable dans l'élaboration du film. Néanmoins, il aurait préféré que le film soit réalisé par William Wyler, mais la Fox inquiète des dépassements de budget de ce dernier lui imposa John Ford. Ainsi, le metteur en scène d'origine irlandaise n'a pu contrôler la distribution et a donc peu participé à son élaboration. Et pourtant, qui mieux que lui aurait pu brosser cette peinture humaniste de cette vallée engoncée dans ses traditions et sa dépendance au «coke» (désolé pour le jeu de mots !). John Ford exalte et exhale, dans ce film magnifique et injustement méconnu en rapport à ses westerns, les valeurs de la famille et de la solidarité dans cette communauté de mineurs du Pays de Galles. Ici, le cinéaste dépeint magistralement la vie d'une famille de gueules noires à travers les yeux d'un petit garçon campé ici par le simiesque Roddy McDowall. De chaque plan déborde une indicible tendresse et une réelle admiration pour ces déracinés. Le cinéaste nous offre un métrage paradoxal, basé sur une criante dichotomie, à savoir d'un côté un univers poétique et quasi-onirique de la vallée emplie des mélopées galloises, du labeur rédempteur et du quotidien des gens simples, honnêtes et humbles et d'un autre côté la mine véritable Enfer de Dante entrelaçant les notions de mort, de capitalisme, de lâcheté et de désillusion.

Pour camper ces personnages hauts en couleurs, John Ford s'appuiera sur un casting tout simplement merveilleux. Il dirige ici pour la première fois la rousse Maureen O'hara, partageant avec lui les même origines irlandaises, qui deviendra l'une de ses actrices de prédilection. L'interprétation touche donc à la perfection (l'atrabilaire et bileux Barry Fitzgerald, le généreux et sensible Walter Pidgeon, la franche et rude Anna Lee…). Mais comment occulter la partition émouvante au possible de Donald Crisp dans le rôle du père qui reçut pour sa performance un Oscar amplement mérité.

Le bonheur, à chaque vision, est décuplé grâce à l'humanisme tellement rafraîchissant en ces temps d'individualisme et de standardisation des esprits. Alors, je propose que les DVD de John Ford (et aussi ceux avec Ingrid Bergman !!!) soient remboursés par la Sécurité Sociale, comme le Cordial, les bains de boue de La Bourboule, les massages réparateurs ou les piquouses d'anxiolytiques !

Au final, ce métrage aussi nuancé que poétique sera un triomphe public et critique. Il se permettra même de battre Citizen Kane pour l'Oscar du meilleur film.


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De droudrou, le 13 octobre 2007 à 12:43

Urspoller : Roddy MacDowald a fait le singe dans la planète du même nom…


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De urspoller, le 13 octobre 2007 à 12:51
Note du film : 6/6

D'où l'adjectif simiesque! L'allusion était volontaire, peut-être pas du meilleur goût, mais l'allitération: bains de boue à la Bourboule était déjà gratinée!


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De droudrou, le 13 octobre 2007 à 13:41

Vouivouivouivouivouivoui ! Comme disait un de mes collègues sous le coup de l'émotion ! Sébastien --> vivyves@club-internet.fr – j'ai quelques explications à te fournir – amicalement – droudrou


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De urspoller, le 13 octobre 2007 à 19:15
Note du film : 6/6

Malgré la forte connotation sociale, le ton général de Qu'elle était verte ma vallée reste moins pessimiste, désanchanté et acerbe que dans Les raisins de la colère! Ce diptyque fordien sous-tend un message profondément social où le réalisme et l'esthétisme innondent chaque plan.

droudrou avez-vous reçu ma gribouille car ma boîte de réception a succombé à un arrêt cardiaque après avoir visionné une image d'Ingrid Bergman!


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De droudrou, le 13 octobre 2007 à 19:50

Non ! Mais, attention, Sébastien ! On commence par Ingrid Bergmann et ensuite on va vers Anouk Aimée… et alors, là !… on ne peut plus répondre de rien !


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De urspoller, le 13 octobre 2007 à 20:36
Note du film : 6/6

Bon j'utile le PC de mon frangin pour vous laisser mes coordonnées électroniques: seboller@hotmail.com ou sebastopoll34@gmail.com. Si cela ne marche toujours pas, j'essaierai la correspondance cryptographique chère à Edgar A. Poe. C'est pas tout, mais ce soir, la grenouille doit effeuiller la rose et le coq se repaître d'une bonne tranche de rosbif! Bonne soirée


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De vincentp, le 16 août 2009 à 21:42
Note du film : Chef-d'Oeuvre

J'en garde un grand souvenir : une histoire bien racontée, qui possède un souffle épique. Une référence "absolue" dans le domaine du drame social


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