Lorsqu'il s'agissait d'interpréter un rôle conforme à son physique hideux, Michel Simon ne reculait décidément devant rien. Dans cette histoire loufoque écrite par la pittoresque réalisatrice hongroise Geza Radvanyi, il incarne un modeste chauffeur d'autocar, célibataire désespéré, dont le destin se verra bouleversé par le gain d'une importante somme d'argent qui naturellement, suscitera bien des convoitises. Une comédie se voulant moralisatrice, parfois philosophique, nous questionnant notamment sur l'interprétation du bonheur, un questionnement qui plus de 50 ans après n'a presque pas changé, finalement. Dommage que le film sombre quelque peu dans son dernier tiers, il aurait certainement été plus reconnu. A voir notamment la scène de folie de Michel Simon dans l'épicerie. Sans oublier sa confrontation avec l'élégante Geneviève Page. Et une nouvelle fois, la réapparition de cette…étrange fiction, est due au petit rôle d'avocat véreux de Louis-de-Funès…
« Dans cette histoire loufoque écrite par la pittoresque réalisatrice hongroise Geza Radvanyi… »
Euh… En fait, il s'agit d'un réalisateur. Damnés prénoms hongrois ! Avant d'être pittoresque, Geza von Radvanyi a été "néoréaliste" pour deux films paraît-il très durs : Quelque part en Europe
et Femmes sans nom.
Qu'il ait signé ensuite des bluettes ne change rien à mon besoin de trouver ces deux-là…
Au temps pour moi, merci.
Je tenterai de visionner tout cela
A propos de film avec notamment l'acteur très aimé et populaire Louis de Funes, je trouve ce film pleins d'humanisme .
N'est-il pas plus noble cause que de se séparer des biens de ce monde pour la cause d'un être humain, à plus forte raison d'un enfant à venir, à naître, cela est beau et incriticable!
Michel Simon est un seigneur dans ce monde des acteurs,et à mon humble avis pas ou peu connu voire reconnu tout court.
Je me souvient de sa prestation dans le film "Le train" ou il incarnait un cheminot partisan, et où il donnait la réplique au non moins grandiose Burt Lancaster.
Il y a un tombereau de film où l'on pourrait disserter durant des heures, mais déjà ces deux films dont je viens de parler en disent beaucoup sur ce personnage hors du commun et qu'il ne faut pas oublier.
Ps : Nous ne sommes que les dépositaires des biens de ce monde !
Lorsqu'il s'agissait d'interpréter un rôle conforme à son physique hideux, Michel Simon ne reculait décidément devant rien.
Cette réflexion de David-H me fait penser à ce que disait Gabin à un jeunot, parlant de son aventure avec Bardot
dans En cas de malheur
: "- J'aurais préféré avoir une autre gueule que celle là pour vivre ce qui m'arrive, mais le plus extraordinaire, c'est que ça m'arrive avec cette gueule là !! -" Imaginez un instant que Michel Simon
fut beau…Quelle horreur ! Quel Drôle de drame
pour le cinéma français..
Géza von Radványi, connait pas. Mais c'est joli…Une belle surprise que cet Étrange désir de Monsieur Bard
! C'est plein de tendresse, de douceur, d'enfants… Après une entrée en matière, c'est vrai, assez cul-cul voire carrément inutile, nous entrons dans le vif du sujet avec un Michel Simon
se sachant condamné par la médecine et voulant à toutes forces avoir un enfant. Et ce qui aurait pu, avec un autre acteur, être un larmoiement d'une heure trente se transforme en un espèce de conte de fée assez fou pour plaire à Cocteau.
Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais dans l'excellent film de Jugnot,
Une époque formidable,
on voit Ticky Holgado
agresser une standardiste à l'hôpital, essayant de l'embrasser de force. Elle se débat et lui crie :"- Vous êtes fou !!-" Et, la relâchant, il lui lance :"-Mais c'est vous qui êtes normale !-" Et bien L'Étrange désir de Monsieur Bard,
c'est tout à fait ça ! C'est l'histoire d'un homme un peu fou, ivre de tendresse, en face de gens beaucoup trop normaux… Le "loufoque" réside dans le fait que cet homme vit pleinement l'attente de sa prochaine progéniture, à qui il trace un avenir à l'abri de tout, sans se soucier de nos petites angoisses et de nos questions sans intérêt pour lui. Monsieur Barjavel,
que je connais fort peu, écrit bien joliment les choses. Mais c'est vrai qu'il y a du Cocteau
dans cette écriture là.
Michel Simon, encore et toujours ! Sachant tout faire et capable de tout. Toujours émouvant dans son entêtement à vouloir un enfant qui n'aura pas de père, mais jamais pathétique. Entourant la douce Geneviève Page
d'un océan de compréhension. On en arrive à se dire qu'il forme un beau couple…Quelle leçon de comédie, encore une fois ! Prenez vous ça dans la tronche ! On voit
Paul Frankeur,
pour une fois en curé (!) qui l'observe…Il y a une admiration dans son œil. Deniau,
le meilleur ami, le suit à la trace et, chez lui aussi, le trouble s'installe. Quelle présence que ce menhir du cinéma ! Et le petit De Funès,
sorti de l'œuf, tente de s'énerver derrière la légende…
Ce film m'a touché au cœur. Ni Duvivier, ni Ozu.
Juste une belle histoire…Il en faut. Un petit message comme venu du ciel, afin d'oublier deux secondes que nous sommes souvent un peut trop "normaux". La rengaine du film nous chante : "- Sur le pont d'Avignon, on y danse , on y danse tous en rond…-". Pas tous, non. Pas tous…
Loufoque, lunaire, poétique, original, tendre et gentil, j'admets bien volontiers tous les qualificatifs qu'on a donnés à L'étrange désir de M. Bard. Sûrement dix minutes ou un quart d'heure de trop, comme souvent mais la patte habile de René Barjavel,
romancier de grande imagination mais aussi homme-protée du cinéma français des années 50 (les Don Camillo,
Les chiffonniers d'Emmaüs,
L'homme à l'imperméable,
Le cas du Docteur Laurent
et bien d'autres films adaptés ou dialogués).
Mais gentil précisément, peut-être un peu trop. Et c'est la limite de ce genre. Comment expliquer cela ? En disant tout simplement que les films d'émotion, où de braves gens connaissent les vicissitudes de la vie, ses chagrins et même ses drames devraient pouvoir rester intacts des réalités sordides. Lorsque vous regardez
Les quatre filles du docteur March, Goodbye Mr. Chips
ou Le château de ma mère,
où, au milieu de paysages tendres, la mort frappe à un moment donné certains des personnages, vous vous devez d'être ému devant la douceur et la tristesse de l'existence. Mais dans ces films là, hormis la Fatalité, il n'y a rien qui vienne troubler la douceur des affections.
La laideur physique, qui fait reculer les filles et qui a empêché Auguste Bard (Michel Simon) de jamais nouer la moindre intrigue, de conter la moindre fleurette. Voilà un thème qui n'a pas vraiment pas très souvent abordé au cinéma et qui est pourtant si évident dans les relations humaines. Si l'on fait exception des infirmités et monstruosités à la Elephant man,
je ne vois guère qu'Adhémar
qui ait eu une toute petite orientation (vite abandonnée dans le courant du film) pour évoquer ce drame de ceux qui révulsent leurs semblables. Difficulté de trouver des acteurs vraiment laids ? Va savoir ! Comment ne s'est-on que rarement servi du visage particulier de Daniel Emilfork
pour essayer de représenter la tristesse des laissés pour compte ?
La rapacité familiale est un peu mieux servie. Je recommande à qui ne les ont pas vus les excellents Meurtres de Richard Pottier,
avec un Fernandel
admirable, mais aussi le meilleur film de Christian-Jaque,
Un revenant,
avec un Louis Jouvet
au plus haut. Et il y a bien d'autres histoires de famille gluantes.
N'en demeurera qu'une comédie sympathique et insignifiante, un peu niaise sur la fin, lorsque la larmichette surgit, le brave millionnaire cardiaque Auguste s'éteignant au moment même où naît son enfant, ce qui va permettre à la maman (Geneviève Page, donc) de refaire sa vie, nonobstant le marmot, avec un garçon de son âge. Tout cela n'étant pas explicite mais évident.
Émotion, quand tu nous tiens !
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