Hitchcock se fait vieux. Sa mise en scène manque d'inspiration et d’ingéniosité. Sa direction artistique a perdu de sa flamboyance. Seule la musique de John Williams permet d'éviter le pire. Globalement, on a l'impression, avec cette lumière blafarde et cette caméra spectatrice, d'être dans un épisode de Columbo… Et pas un des meilleurs.
Heureusement, il reste encore l'humour, le second degré propre au Maître. Les dialogues aux caractères sexuels secondaires font légion et offrent une vision au second degré du film, seule vision qui peut lui donner quelque intérêt.
Le dernier film du maître est décevant au point qu'on puisse se demander comment il a fait pour en arriver là.
La (ou une) réponse se trouve un peu dans le documentaire, mais surtout dans la magnifique biographie de Donald Spotto (La face cachée du génie). On y apprend qu'après l'aventure avec Tippi Hedren, Hitchcock
sombre peu à peu dans la dépression, l'alcoolisme et la vieillesse aidant, il perd toute confiance en lui, finalement frôlant le gâtisme…
Triste…
Je suis désolé de te contredire un petit peu Dumbledore !
Sur un point, je suis d'accord avec toi : on se croirait dans un épisode de Columbo !
Mais c'est aussi un film intéressant, bien réalisé, avec un scénario béton : le croisement des deux intrigues est réussi et original, il n'y a aucun temps mort, un suspens constant, et le spectateur que je suis s'est retrouvé impliqué dans cette histoire, qui est vue au travers du point de vue de deux petits méchants. En arrière plan, on peut y voir aussi une réflexion malicieuse et ironique sur la frontière ténue qui peut séparer le bien et le mal, plusieurs de ses protagonistes flirtant constamment avec la ligne rouge de ce sujet.
Très belle interprétation de William Devane (le dvd apprend que l'acteur choisi initialement pour ce rôle a été remplacé au bout de cinq jours), très crédible. Une belle conclusion pour le Maître Alfred, même si il est vrai que son inventivité des années 50 n'est pas au rendez-vous. Une belle démonstration de savoir-faire, au final.
Si Frenzy est également un bon film, l'étau
est quant à lui plus décevant, la faute revenant à un scénario visiblement improvisé au fil du tournage. Mais la aussi il y a un méchant réussi, en la personne de John Vernon, porteur du treilli kaki castriste.
Finalement, alors que je n’attendais plus rien d’Alfred Hitchcock, qu’il me fallait simplement, par acquit de conscience, achever le visionnage d’un gros coffret blanc de ses œuvres reçu naguère en héritage, finalement les deux derniers films de son long parcours, Frenzy
(1972) et Complot de famille
(1976) me conduiraient plutôt à rehausser l'opinion assez médiocre que j'ai du cinéma du gros bonhomme.
En tout cas, bon film de série, Complot de famille m'a beaucoup plus intéressé que les prétendus chefs-d’œuvre, le soporifique Fenêtre sur cour,
le ridicule Sueurs froides
; le scénario est très habile, complètement invraisemblable mais plaisant et l'entrecroisement des intrigues bien venu. Certes, c'est un fil ténu qui conduit à réunir les vies parallèles d'un couple de petits escrocs, la voyante nymphomane Blanche Tyler (Barbara Harris)
et son compagnon taxi George Lumley (Bruce Dern,
le père de Laura
!) et d'un trio de vrais méchants, Arthur Adamson (William Devane,
excellent comme dans Marathon man)
, sa maîtresse Fran (Karen Black)
et Malone (Ed Lauter)
, âme damnée d'Adamson.
Pour une fois, le happy end est amusant et enlevé, brigands bernés et gentils heureux. C'est un peu Fripounet et Marisette contre les gangsters ; mais au fait qui se souvient de ces deux-là ?
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