Vu le principe du film, on pouvait s'attendre au pire : suivre une vingtaine d'années de la vie d'un fou de caméra en passant d'un support à un autre (8mn noir et blanc, Super 8, caméscope, HI8, DV). Le principe est casse-gueule car purement formel et d'un intérêt au fond limité, voire anecdotique.

Seulement, à l'arrivée, le film est une bonne surprise. Certes, le scénario se retrouve vite limité et une quinzaine de minutes auraient mérité d'être coupées (toute la partie où Max, jaloux, suit Julie Gayet et son amant). Seulement, le ton est tellement léger, l'humour tellement omniprésent qu'on suit de bout en bout, avec un sourire en coin de lèvres, les déambulations de Max pour qui filmer les gens est aussi important, si ce n'est plus, que de vivre.

Le travail d'écriture du film est particulièrement impressionnant. Santiago Amigorena signe ici un scénario aux dialogues très précis et très fins. Les situations sont souvent amusantes et permettent de garder un intérêt au film qui n'est en fait qu'un petit portrait d'un type paumé.

La mise en scène est efficace sans être vraiment très inventive, aidée par un montage bien rythmé et concis… Quant au casting, on retiendra surtout Julie Gayet qui irradie le film dans le rôle de l'aveugle. Elle dégage une belle énergie, charmante et lumineuse.

Le meilleur du film restera les vingt premières minutes qui reprennent les films de l'enfance de Max, vraiment très drôles et très alertes.

Toutefois, si on passe un bon moment en regardant le film, quelques heures après, il n'en reste pas grand chose, sauf qu'on ne s'y est pas ennuyé, loin de là. Ma caméra et moi fait partie de ces films légers et divertissants qu'on aime voir de temps en temps…