il ne faut pas chipoter:ce "Dirty Harry" est un grand film qui respire le plaisir de filmer. Les critiques de l'époque ont traité Eastwood de fasciste,ce qui était une mode dans les années soixante-dix,et l'encensent aujourd'hui. Pourtant,en revoyant ce film après plusieurs années – car ce n'est pas le genre de film que l'on oublie aussitôt vu – je suis interpellé par le portrait sans concession qui est fait de l'inspecteur qui apparaît comme un pauvre type arrogant et limite raciste dans la plus célèbre scène du film. Il est ultra solitaire, sans femme pour le valoriser et ne fait pas dans l'humanisme. La mise à distance du héros a donc été mal perçue, et pourtant elle est indiquée par ce titre de "Dirty Harry" – qui donne en français quelque chose comme "Harry le salaud".

Ainsi, Harry n'a rien à voir avec ses imitateurs comme Paul Kersey (le justicier bronsonien) ou notre Bébel national dans "Peur sur la ville". D'ailleurs, comme le fait remarquer Jacques Lourcelles, durant ce film le spectateur est constamment sollicité et conduit à ce demander si Harry a raison de faire telle ou telle action susceptible d'outrepasser la loi.

Le film est représentatif d'une période extraordinaire pour le polar américain,mais aussi européen d'ailleurs,ou l'on verra sur les écrans des films tels que "French connection", "Serpico","les flics ne dorment pas la nuit" et surtout "Le parrain" qui sera accusé lui de promouvoir le syndicat du crime !

"Dirty Harry" est resté pour la qualité de sa réalisation, on ne peut plus virtuose et ce qui a peut-être le plus dérangé est l'acuité et la pertinence des observations sur la vie urbaine contemporaine, car sans cette analyse de la ville de San Francisco, le film s’apparenterait à un western qui ne dérangerait personne.

Le dernier point important est la création dans ce film du personnage de Harry que Eastwood reprendra en se parodiant plus ou moins,même si "sudden impact" est intéressant dans mon souvenir.

Donc un film important qui a contribué après les films de Sergio Leone et avant les chefs-d’œuvre récents à bâtir le mythe de celui qui demeure sans doute la dernière légende hollywoodienne vivante : "Clint".

L'évolution du personnage de Callahan est un véritable cas d'école. Dans le 2ème film "Magnum force", Eastwood tente de justifier les actions de son héros en montrant grosso-modo qu'il y a bien pire que lui. Le 3ème film "The enforcer" est un produit quasi télévisuel où Harry marivaude avec une faire-valoir qui lui pique la vedette. Le 4ème film "Sudden impact" mixe les grands axes eastwoodiens : Harry Callahan se mue en spectre vengeur à la fin du film, comme les ectoplasmes de "High plains drifter" ou "Pale rider". Le 5ème film "La dernière cible" marque la dégénérescence du mythe en faisant de Callahan un pastiche grossier de lui-même, dont le rôle n'est même pas essentiel à l'action.

Parcours inégal mais globalement positif, surtout si on compare aux 5 "Death wish", dont la qualité a dégringolé dès le n°2.

S'il y a un role qui a marque Clint Eastwood, c'est bien celui de l'inspecteur Harry. Ce dernier déclarait récemment à ce sujet au Film Review Magazine :j'ai aimé tous les personnages que j'ai joués, chacun à sa manière, mais l'inspecteur Harry était vraiment drôle.

Et l'acteur semble séduit à l'idée d'incarner une nouvelle fois le talentueux inspecteur : j'aimerais bien le jouer encore une fois, que quelqu'un vienne me voir avec un scénario brillant, qui commencerait avec un vieil homme qui pêche a la mouche dans un ruisseau, et la caméra s'approcherait et on se dirait "mon dieu, c'est l'Inspecteur Harry" .

J'ai regard ce film hier soir… ne cachant pas que je l'ai découvert.

Si on se base sur l'intrigue principale, on gagne au moins une bonne vingtaine de minutes.

Il m'apparaît difficile de pouvoir dire le but recherché au travers de ce film. Pour le moins, une chose m'a paru intéressante : l'instant où un mec réellement dangereux est remis en liberté parce que les conditions de son arrestation ne sont pas conformes à la règle.

De façon certaine, Callahan est un sacré tireur. Pour faire les cartons qui sont les siens avec un calibre 44, faut vraiment être doué. Ce qui nous rapprocherait à un certain moment du cadre du western.

Relisant l'intervention de PM Jarriq j'avoue que ne disposant que de deux épisodes, j'ai un complément à réaliser. De fait, la série ne me paraît pas inintéressante mais c'est uniquement pour le personnage de Eastwood.

C'est tout à fait ça : les suites ne tiennent que par la présence de Clint, ses mimiques crispées, ses pantalons trop courts, sa démarche…

Si Magnum force et Sudden impact sont un peu mous, mais plaisants, je crains fort que The enforcer et The dead pool ne soient irregardables aujourd'hui. Mais qui sait ? La pâtine du temps a peut-être fait son oeuvre. Quoiqu'il en soit, dans le dernier on peut déjà passer le temps en reconnaissant les jeunes Liam Neeson, Patricia Clarkson et Jim Carrey.

Absolument, L'inspecteur ne renonce jamais et L'inspecteur Harry est la dernière cible ne tiennent pas le coup.

Mais ce qu'il faut savoir, c'est que la sortie de L'inspecteur Harry engendrera aux Etats Unis un scandale, notamment à cause de la scène ou Harry torture l'assassin sur le stade, ce qui collera à Eastwood une étiquette d'extrémiste de droite .

On connaitra en France un scandale similaire à la sortie du film de Yves Boisset Un condé, qui lui critiquait les dérapages de certains policiers.

Ce n'est pas, pour rien qu'en visionnant le deuxième épisode Magnum Force l'histoire tourne autour d'une escorte de jeune flic fasciste dangereux que Harry combat se revendiquant comme policier républicain et au service de la loi seule. Eastwood essayé de se débarrasser de cette encombrante image .

Grâce aux interventions de PM Jarriq et de notre ami Frétyl, je viens de jeter un oeil sur les prochaines sorties DVD et, en juin prochain, un coffret rassemblant les divers films de la série. Eh bien : pas de raison de ne pas en faire l'acquisition. Les deux épisodes dont je dispose seront donnés et ce sera sympa…

L'inspecteur Harry reste sans comparaison possible un mètre-étalon du film policier et ce malgré ses trente ans d'âge. Ce film n'a pas pris une ride. Il influence encore la majorité des films d'action actuel. Après, il ne faut pas chercher à trouver des messages ou une double lecture car l'intrigue demeure simple mais terriblement efficace. Bref une longue traque hyperréaliste où le spectateur n'a pas le temps de reprendre haleine.

Découverte d'un personnage dont j'ai souvent entendu parler sur les forums, cet Inspecteur Harry, exagérément vilipendé ou célébré selon les points de vue, qui a permis à la mâchoire marmoréenne de Clint Eastwood d'acquérir une réputation internationale et au possesseur de ladite mâchoire de réaliser un paquet de films qui ne sont, au demeurant, pas désagréables à regarder, même s'ils n'atteignent aucun sommet.

Monstrueux. Enfin… Si on veut. Car lorsqu'on y songe, on se dit que le personnage de ce Scorpion là n'est tout de même pas très caractérisé, qu'on ne connaît et ne connaîtra jamais grand chose de lui, pourtant tueur remarquable, sans pitié et sans état d'âme de victimes choisies presque au hasard et d'une adolescente violée, torturée (très jolie image de la dent arrachée à vif) et étouffée dans un regard de contrôle du pont du Golden gate. Je ne suis pas a priori forcément amateur d'explications psychanalytiques tortueuses, qui, souvent, en font un peu trop, mais expliquer le comportement de Scorpion par le seul attrait du gain me semble trop minimal : il y avait sûrement à placer quelques jolies allusions à des drames intimes qui donnaient une lueur à sa folie.

On sait depuis longtemps que Clint Eastwood est un libertarien, espèce d'individu à peu près inconnue dans notre vieille Europe, mais dont un beau spécimen cinématographique est notre ami Lewis (Burt Reynolds, dans Délivrance de John Boorman), un type qui estime qu'il est assez grand garçon pour se passer des règles fixées par la Société et qui la contraignent et, à la fois, lui donnent sa valeur.

Vaste programme, n'est-ce pas ?

Découverte d'un personnage dont j'ai souvent entendu parler sur les forums, cet Inspecteur Harry, exagérément vilipendé ou célébré selon les points de vue, qui a permis à la mâchoire marmoréenne de Clint Eastwood d'acquérir une réputation internationale et au possesseur de ladite mâchoire de réaliser un paquet de films qui ne sont, au demeurant, pas désagréables à regarder, même s'ils n'atteignent aucun sommet.

Là je me sens un peu obligé de vous contredire, Impétueux, non pas sur votre analyse du film (même si je citerai aussi au nombre des images marquantes la séquence du stade, avec ce travelling arrière vertigineux qui la conclue de manière époustouflante) mais sur votre appréciation des films réalisés par Clint Eastwood, parce que des sommets il en a atteint à mon sens ( et pas seulement l'Eiger dans le piètre La Sanction), qu'il s'agisse de Josey Wales, Hors-la-Loi (somptueux western initiatique), Impitoyable (qui offre au genre un enterrement de première classe), du diptyque Lettres d'Iwo Jima et Mémoires de nos pères, sans oublier le ténébreux Mystic River et le déchirant Sur la route de Madison.

Qui peut se targuer d'oeuvrer d'aussi belle manière dans des genres aussi variés que le western, le film de guerre, le polar ou la romance avec un classicisme si parfait ?

Je n'ai vu aucun des films que vous citez, Steeve Mcqueen, à l'exception de Mystic river, que j'ai moyennement apprécié…

Il doit y avoir une incompatibilité d'humeur (ou plutôt une non compatibilité) entre Eastwood et moi. Dommage pour moi, bien sûr…

Vous apprécierez sans problème la suite réussi de cet Inspecteur Harry – l'excellent Magnum Force ou Le retour de l'inspecteur Harry violent à souhait… Je vous déconseille fortement le troisième opu L'inspecteur ne renonce jamais ou l’épisode final L'inspecteur Harry est la dernière cible.

J'aime bien aussi L’épreuve de force sorte de Inspecteur Harry ou Eastwood est gravement alcoolique !

En vérité je considère plus Eastwood comme un acteur récréatif, que comme un auteur cinématographique…

Mystic River, Lettres d'Iwo Jima, Mémoires de nos pères ou même Impitoyable m'ont profondément emmerdé !

L'épreuve de force est pour moi l'un des pires films d'Eastwood, grotesque, brinquebalant. La scène du bus atteint des sommets de spectaculaire idiot et gratuit, le finale est ridicule.

Par contre d'accord pour dire que Magnum Force est ultra-rythmé et violemment jouissif (une avalanche de cadavres impressionnante !).

Une exception d'un film dit d'auteur réussi que l'on pourra faire à Eastwood : Un monde parfait… Cependant je n'ai pas encore vu Sur la route de Madison.