« Il était une fois un cardinal
Qui fit le bien et le mal
Le mal, il l'a bien fait
Et le bien, il l'a mal fait »
Le fait d'avoir laissé des messages élogieux sur The Shoes of the Fisherman ou Assis à sa droite
ou d'admirer des chefs-d'oeuvre comme Francesco, Giullarre di Dio
ou L'Évangile selon Saint-Matthieu
ne m'empêche évidemment pas d'avoir aussi un penchant pour cette satire anticléricale de Marco Ferreri
qui raconte les mésaventures d'un croyant de base qui se perd de plus en plus dans les méandres bureaucratiques de la Cité du Vatican.
Moi qui apprécie tres modérément Ferreri, là je dois dire que je vote pour. Le ton est plus feutré qu'à l'ordinaire, la mise en scène attire moins l'attention sur elle-même.
Comme à chaque fois que je trouve bon le film d'un metteur en scène que je n'aime pas, je commence à me demander si ce n'est pas dû à l'influence de quelqu'un d'autre – ici le producteur Franco Cristaldi, réputé pour bien contrôler ses productions. Ou alors, l'effet d'entraînement de la saison italienne 1971-72? Mais bougre de mauvais joueur, si c'était Ferreri
qui a été bon cette fois-là, tout simplement?
Et puis, que voulez-vous, il a un si bon sujet. Mettez-vous un instant – une main sur le coeur, à l'italienne – à la place d'un type (un citoyen, un frère) exerçant l'honorable métier de satiriste, comme d'autres sont barbiers ou confiseurs. Le Vatican, quel sujet de satire en or ! Il était inévitable que cette honorable institution passe à quelques reprises dans le tordeur, comme bien d'autres. Au fond, ce n'est qu'un mauvais moment à passer, voilà tout. Même pas deux heures ! C'est comme pour la scène des deux papes concurrents qui se lancent mutuellement l'anathème dans Brancaleone aux croisades, tandis que leurs supporters se montrent le poing aux cris de « Vive le vrai pape !! » et « Vive le pape vrai !! »…
L'humour du film de Ferreri n'est pas dans cette clé, toutefois. Plutôt dans la veine kafkaïenne.
C'est également amusant de guetter l'apparition, dans de tout petits rôles, de jolies tronches d'hystrions comme Vittorio Gassman et Ugo Tognazzi
!
Arca1943
Hourra : il sort en novembre 2006. Plus que 11 mois à attendre ! Et en plus, c'est du 1971 – cru des plus gouleyants.
Avec Claudia Cardinal et Alain Cuny
ça m'intéresse beaucoup. Mais est ce qu'il s'agira bien d'une édition en zone 2?
Un film qui fait preuve de la liberté, de l'irrévérence et du pessimisme que j'aime dans le cinéma italien des années 60-70.
La critique de la religion est bien plus caustique et intéressante ici que dans le récent Habemus papam.
On reconnaît le thème cher à Ferreri
: un homme rongé par une obsession, ici la volonté de parler au pape, qui ira jusqu'à se perdre.
Le casting est ingénieux: le personnage pricipal est joué par un inconnu entouré par les stars Tognazzi, la superbe Cardinale
, Gassman
et les français Piccoli
et Alain Cuny
qui, une fois n'est pas coutume jouent avec leur propre voix en italien, à une époque où tous les acteurs étrangers ayant un rôle dans des films italiens étaient doublés.
La photo est soignée: on reconnaît le style parfois filtré de Ennio Guarnieri, chef-opérateur attitré de Bolognini.
La musique reste en tête durablement.
Hélas nous retrouvons ici un des défauts du cinéma de Ferreri: c'est un film quelque peu languissant, qui se traîne alors que le traitement aurait nécessité de prendre à la gorge le spectateur. Dommage !
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