Un film exceptionnel, une narration unique parsemée de poémes philosophique dans une ambiance ou la longeur et quasi jouissif.
Un régal pour les amateurs de films contemplatif, peut-etre un peu somnifére pour les non-initiés.
Attention on ne ressort pas indemne de ce film.
C'est vrai, les longueurs sont hypnotiques. Je me souviens d'une scène où les acteurs sont sur une draisine qui se dirige vers "la zone"; le plan dure au moins 5 minutes sur les trois hommes silencieux, on entend juste les cliquetis des roues sur les rails, puis petit à petit d'autres sons se mêlent à cette musique metallique, je ne sais pas pourquoi cette scène m'a transporté dans une sorte d'euphorie voluptueuse.
Je crois avoir compris la fin du film le lendemain en la racontant à un ami, au moment du visionnage j'étais un peu désorienté,puis d'un coup en me remémorant, j'ai tout compris en un éclair… Il serait traitre d'en parler pour ceux qui ne l'ont pas encore vu. Mais peut être n'ais je rien compris du tout…En tout cas ce film m'a marqué au fer rouge.
Un film très lent, onirique mais surtout très poétique, j'avoue ne pas avoir sérieusement cherché à comprendre l'arrière-plan métaphysique ou la critique du système communiste, je me suis plutôt laissé séduire par la poésie toute simple qui se dégage des scènes aquatiques ou tournées dans la nature. A revoir pour ma part car ça fait déjà quelque temps que je ne l'ai pas revu.
Trois individus pénètrent au sein d'un territoire mystérieux, verdoyant, humide, caverneux, appelé "la zone", censé présenter un danger mais aussi exaucer les rêves de ceux-ci qui s'y risquent. Comme l'océan de Solaris, on ne sait si cette zone est réelle ou le fruit de l'imagination des visiteurs. Tarkovsky a déclaré à la sortie de Stalker (1979) que cette zone pourrait n'être qu'un espace imaginaire permettant de rendre les gens moins malheureux (propos énoncé au début du film par le "Stalker" -le passeur-). Le système soviétique de l'époque, très coercitif, a sans doute pesé dans la balance lors de la gestation du film, servant de trame de fond avec ses hommes de l'ombre, armés jusqu'aux dents. Le cinéaste, comme dans ses autres films, filme ses personnages en légère plongée, les mettant aux prises avec l'eau, la boue, la végétation. Ils sont observés, selon le documentaire de Chris Marker, depuis le point de vue élevé du christ orthodoxe.
C'est la création de toute pièce, avec une forte économie de moyens, et une écriture cinématographique de très grande qualité, de tout un univers, qui fait aujourd'hui tout l'intérêt de Stalker. Longs plans-séquence, sophistiqués et brillants (leur géométrie aurait un "impact métaphysique"), sons, couleurs et lumières étranges, déroulement du temps et représentation de l'espace particuliers (les personnages reviennent sur leurs pas en allant tout droit) : un univers onirique prend vie. Le cinéaste y introduit des propos existentiels sur la science et l'art, qui renforce l'étrangeté de l'ensemble. L'oeuvre est sans humour, austère, difficile d'accès. Tarkovsky se présente comme un héritier de Bresson et Dreyer. Stalker place le spectateur au coeur d'un univers hors-norme, sollicite son imaginaire (comme le fera plus tard David Lynch) et constitue une expérience cinématographique à vivre si possible devant un grand écran.
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