…je ne peux pas dire que ma fibre antifasciste soit particulièrement remuée par ce téléfilm plutôt poussif. Mais bon, les faits parlant d'eux-mêmes, ça reste très intéressant. Lors de mon dernier voyage en France, mon itinéraire (du Sud au Nord) m'ayant amené du côté de Bordeaux, c'est sûr que j'ai fait un saut au musée Jean-Moulin. Incontournable. Le sujet du film est très bon, on peut au moins dire ça ! Francis Huster est bien consciencieux, mais je ne suis pas très impressionné. Il existe apparemment une autre version, réalisée presque en même temps, avec Charles Berling et dirigée par – oups – Yves Boisset. Hors de portée pour moi : elle n'a pas franchi l'Atlantique. Quelqu'un l'a-t-il vue, celle-là ?

Une curiosité : dans des tout petits rôles, je remarque au passage Dorothée Berryman, Gabriel Arcand et James Hyndman : co-prod oblige…

Arca1943

J'ai personnellement été tout à fait "remuée" par l'interprétation de Francis Huster que je trouve remarquable. Je n'ai pas vu d'autres versions mais je trouve que celle-ci donne une vision très claire de l'horreur vécue pendant cette guerre. [artiste=

Huster, on aime ou on n'aime pas. Pas de juste milieu. Je sais qu'il a ses fans (TF1 le sait aussi !), mais personnellement, je ne lui ai jamais trouvé le moindre charisme, la moindre sincérité. Rigide, excessif, sans humour, son jeu est trafiqué, sa personnalité froide et peu sympathique. Je l'ai aperçu à la télé dans Le juge : même chose. A part son côté "jeune premier" qui commence à se faner un peu, j'aimerais bien connaître les arguments de ses admirateurs(trices), car ce comédien a toujours été un mystère pour moi.

Je suis assez d'accord avec Arca1943 : c'est vrai que l'histoire d'un héros comme Jean Moulin est si forte que même si le film est moyen, ça vaut la peine d'ouvrir sa télé. D'un autre côté, on peut retourner le gant et dire que quand t'as la chance d'avoir un tel sujet, tu as la responsabilité d'en faire quelque chose de vraiment percutant ! Et c'est loin d'être le cas ici, d'autant plus que j'ai moi aussi de sérieuses réserves sur Francis Huster. Il était bien dans "Les Égoûts du paradis", mais ça fait une paye !

Je n'ai pas vu la version de Boisset, contre qui j'ai aussi de sérieuses réserves (décidément, je n'aime personne :) !)

Pour ce qui est de la co-prod : d'accord, mais de là donner à de si bons acteurs québécois ces rôles à la limite de la figuration ? J'ai découvert Dorothée Berryman il y a vingt ans, lors de la sortie du "Déclin de l'empire américain". Je l'ai revue dans "Le Violon rouge" et bien sûr dans "Les Invasions barbares". C'est une comédienne tout à fait remarquable que nous ne voyons en France que de loin en loin, les rares fois où l'on daigne nous montrer un film canadien. Et là, elle a UNE scène ! Cela valait-il la peine d'aller chercher autant de talent pour si peu ?

artiste=Dorothée Berryman

Je ne savais pas que Dorothée Berryman avait des fans à l'étranger ! Ça fait toujours plaisir. Saviez-vous qu'elle est aussi chanteuse de jazz ? Une voix chaude, un peu rauque… Avec son trio, elle est vraiment cool. Mais j'ignore si ses (deux ou trois) disques sont parvenus en France.

Pour le reste, eh bien… C'est vrai que c'est un tout petit rôle, mais je l'ai trouvée très crédible en Parisienne, pas vous ? C'est à s'y méprendre. Essayez, pour voir, de faire la même chose à l'envers avec, disons, Sylvie Testud ou Karin Viard en Montréalaise pur jus, hi! hi! hi! Ah, dyglossie, quand tu nous tiens.

Je ne doute pas que ce transfert linguistique serait la croix et la bannière pour n'importe lequel de nos acteurs ! Quant à Berryman, eh oui, que voulez-vous, cette silhouette élégante… cette souriante aisance… ces émotions à fleur de peau… cette voix… j'ai été séduit. Un peu comme une Marie-Josée Croze quinquagénaire.