je souhaite une réédition en dvd de ce très beau film de mauro Bolognini, qui en bien des points égale voire surpasse le maitre Visconti.Je souhaite,de manière générale une réédition de tous les films avc Dominique Sanda,actrice remarquable mais injustement oubliée aujourd'hui malgrè une carrière passionnante.Elle reçut d'ailleurs le prix d'interprétation féminine à Cannes pour son role dans ce film.
Oui, je suis tout a fait d'accord pour la (ré)édition de plusieurs films de Bolognini en DVD, bien entendu L'héritage,également La Grande Bourgeoise etc.
Sans oublier le très beau Libera, amore mio où Claudia Cardinale
brille de tous ses feux !
"L'héritage" est annoncé pour bientot en dvd,mais j'ai peur que l'édition prévue soit des plus modestes.A signaler que dans la collection Belmondo,est sorti dans la plus grande discrétion "La viaccia" un grand Bolognini qui mettait face à face Bébel et, cher Arca, la Cardinale dans ce qui était sans doute un de ses premiers très grands rôles. Je suis content de voir d'autres admirateurs de Bolognini, qui mit un grand talent dans ses films à opposer l'histoire et l'intime, la cruauté voire le coté sordide des récits et la beauté plastique.
Je pense que "l'Héritage" est le film qui synthétise ces qualités ainsi que des obsessions récurrentes dans son cinéma : la figure de la femme fatale et du fossé entre les hommes et les femmes, la puissance destructrice de l'argent-roi, le portrait d'une ville en pleine effervescence, etc.
Mauro Bolognini n'était pas du tout un sous-Visconti mais un vrai auteur qui a livré des films admirables porteurs d'une vision assez désespérée de l'humanité.
Sans oublier que Bolognini est aussi un auteur de comédies comme Arrangiatevi! (1959) avec Totò
que j'ai ici, malheureusement dans sa seule V.O. italienne…
Oui, L'héritage (1976) est un excellent film italien, en raison de la qualité du style employé par Mauro Bolognini
et ses collaborateurs. Une musique très soignée (et plus ou moins passée à la postérité) de Ennio Morricone
conduit ce récit, portant parfaitement les images ; une photographie de Ennio Guarnieri (plans et éclairages) suivant de près et assez lentement les pensées et actions des personnages. Et les idées s’enchaînent sans problème, construisant une oeuvre solide et intéressante.
Un fatalisme las traverse ce récit : malgré bien des efforts pour construire une activité sociale, avec sensualité et tendresse, hommes et femmes sont écrasés par une chape de plomb qui fige et stratifie la société dans de sombres inégalités et selon des règles contraires à la moralité. Pas sûr que l'on puisse présenter Bolognini comme un disciple de Visconti : des traits de son cinéma évoquent des cinéastes comme Zurlini
ou les frères Taviani
(ancrage d'une histoire dans une réalité sociale).
"Pas sûr que l'on puisse présenter Bolognini comme un disciple de Visconti : des traits de son cinéma évoquent des cinéastes comme Zurlini ou les frères Taviani (ancrage d'une histoire dans une réalité sociale)."
En y repensant, Bolognini a un univers bien à lui, des thèmes qui lui sont proches : la façon dont les individus sont prisonniers de leur condition sociale et des inconvénients qu'elle implique, l'impossibilité pour l'amour d'exister vraiment.
Et de façon générale, un pessimisme assez radical.
Effectivement, un pessimisme fort porte cette oeuvre, l'histoire vénéneuse d'une famille déchirée par l'argent, aspirée par l'ambition sociale. Le récit est présenté comme une suite de péripéties sombres, amenées de façon fataliste, soulignées par l'écriture cinématographique : choix des plans, des lumières et musique de Morricone. Bolognini tire le meilleur de ses acteurs en sondant de près leurs visages, leurs regards. L'héritage est relativement difficile d'accès par le caractère radical de son propos. On peut estimer qu'il s'agit du film le plus représentatif de l'oeuvre de Bolognini, peignant un univers raffiné, sophistiqué, ordonné, fataliste, sans un trait d'humour, pessimiste au sujet des relations humaines, et du couple (aucune relation de complicité au sein de celui-ci, au contraire le lieu d'une duplicité constante).
De sa faculté à rassembler des contributeurs de grand talent. Car ici les acteurs sont parfaits, la musique de Morricone est l'une de ses plus belles, la photo ouatée de Guarnieri
donne un style particulier à ce film comme à tous les Bolognini
des années 70, et la qualité des costumes et des décors saute aux yeux, malgré un budget plus réduit que ceux dont bénéficiait un Visconti
à la même époque.
Et surtout de sa liberté de ton ! Souvent attiré par les sujets scabreux, comme le prouvait déjà Le bel Antonio, histoire tragique d'un impuissant, Bolognini
va à fond dans la méchanceté, le macabre avec en outre une pointe d'érotisme caractéristique des années 70. Le rôle d'Irène, femme fatale qui n'hésite pas à coucher avec tous les hommes d'une famille pour se rapprocher d'un juteux héritage, est magistralement tenu par Dominique Sanda.
Mais les autres acteurs sont excellents aussi avec une mention spéciale pour Fabio Testi,
le speciment presque caricatural du beau rital, superbement utilisé dans le rôle d'un play-boy superficiel qui se révèle plus sensible que prévu.
Ajoutons enfin que l'adaptation du roman de Gaetano Carlo Chelli est des plus inspirées car les deux rares scènes qui différent un peu du texte original, à savoir la première scène, d'une férocité qui annonce la couleur, ainsi que le monologue final prononcé par Dominique Sanda, sont remarquables.
Si on produisait aujourd'hui l'héritage, ce serait sans doute un téléfilm dépourvu de la férocité et de la qualité du film de Bolognini.
C'est dire si ce cinéma italien de la grande époque nous manque…
La forme est parfaite (les déplacements par exemple), la force du film vient effectivement du caractère énigmatique et indéfinissable des personnages.
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