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Forum : Les Otages

Sujet : Brûlant et équivoque


De dumbledore, le 13 janvier 2005 à 00:00
Note du film : 4/6

Est-ce que Raymond Bernard savait, lors du tournage de Les Otages qu'il faisait un film sur un sujet brûlant et équivoque ? Prémonition ou coïncidence ? Le fait est que le film sort quelques semaines avant la Second Guerre mondiale sur un sujet franco-allemand qui n'a pourtant que peut de choses à voir avec les productions consensuelles de l'A.C.E et de l'U.F.A par exemple. Chaud, le sujet l'est au regard de l'Histoire à venir, mais également au regard de l'Histoire passée.

L'histoire passée est celle des otages pendant la Première Guerre mondiale. Ici, on a l'histoire d'un village français qui voit débarquer des Allemands. Un officier allemand est tué par le fils du notable, militaire en permission qui fuit après son forfait commis. Les Allemands demandent 5 otages qui seront exécutés le lendemain matin à l'aube. Heureusement l'armée française arrive, les Allemands doivent se replier. Les otages sont sauvés. Que les otages soient sauvés constituent une sorte d'évitement d'une réalité bien plus cruelle : des otages civils fusillés, il y en a eu presque 6000 pendant cette guerre.

L'histoire à venir, c'est bien évidemment la Seconde Guerre mondiale et de nouveau l'invasion allemande qui prendra d'autres villages et commettra des forfaits similaires certes, mais surtout pires ! Difficile en effet aujourd'hui de voir le film sans être influencé par cette Histoire qui a rattrapé et dépassé celle du film. Le décalage que le film a pris par rapport à nos consciences communes est grand. Le happy-end final sonne exagéré, tout comme le ton finalement badin du film et ses personnages tous héroïques (presque) sans peur et assurément sans reproche.

Le film n'est pourtant pas naïf. Il est dans l'air du temps, celui de 1938/1939 en France. On y retrouve tous les crédos habituels et oubliés aujourd'hui : l'héroïsme évident, la fierté française, le chauvinisme pour ne pas dire le nationalisme, autant de termes qui n'étaient nullement entachés à l'époque, termes uniquement positifs. Un exemple pour le montrer se trouve dans le film de Raymond Bernard. Alors que les otages quittent le village pour aller se rendre entre les mains des Allemands – acte d'un héroïsme et d'une grandeur parfaites – chacun son tour, l'un après l'autre, ne peut s'empêcher d'aller pisser derrière les bottes de foin. Gag bien sûr, signe également que derrière l'héroïsme se cache aussi la peur. Quoi qu'il en soit à l'époque, le film fut largement attaqué sur cette scène (elle sera même "arrangée" par la suite) qui trahit la grandeur française !

La fin du film semble aujourd'hui fort naïve (encore une fois avec le recul actuel) puisqu'on voit les otages sortir, triomphants, portés par la foule en liesse. Pourtant, remise dans le contexte, elle a tout son sens : Daladier vient de partir en Allemagne alors que chacun sait que la guerre est toute proche. Il revient avec un discours rassurant. Daladier a sauvé la France ! La guerre n'aura pas lieu ! Voilà l'optimisme débridé dont la fin du film témoigne. Optimisme qui dura le temps d'une Grande illusion

Qu'en est-il de la mise en scène ? Elle est inégale et par même cette inégalité, elle éclaire sur le fait que le film est réalisé par un bon metteur en scène, mais pas par un grand cinéaste. Il y a des choses qui méritent le détour, comme une utilisation astucieuse des cadres et de la lumière, piochant allègrement (et avec courage) dans ce que le cinéma expressionniste allemand a su développer de plus intéressant dans le cadrage en contre-plongée, l'utilisation d'une lumière très contrastée, violente sur les visages. Cette utilisation est assez fine car elle n'est pas systématique. Le début du film est totalement dans un éclairage de demi-teinte, sans fort contraste. Il faudra attendre l'arrivée des Allemands pour qu'on y recoure. Avec eux, qui arrivent d'ailleurs comme une ombre d'abord, arrive un éclairage violent, stigmatisant la fin de la demi-teinte des sentiments qui permettait de cultiver une différence violente, une rivalité dure (c'est le cas des rapports entre le maire et le notable, en bisbille pour 3 fois rien), mais en même temps de développer un respect de l'humain qu'il y a derrière le rival. Ce temps là est mort. Est venu le temps du blanc et du noir. Autrement dit de l'absence de la rhétorique, du discours conciliateur, arrangeant. Discours de paix. La parole est rompue entre l'occupant allemand et l'occupé français. Tous leurs rapports seront d'ailleurs faits de malentendus… Ne sont-ce pas d'ailleurs, ces malentendus, au fond, les raisons mêmes des guerres ?

Seulement la mise en scène de Raymond Bernard recourt notamment à une utilisation de plans "photos de journal". Surtout concernant le personnage féminin joué par Annie Vernay. Elle pose sur demande du réalisateur, est photographiée avec un flou artistique et casse l'ambiance générale. A croire que le réalisateur était trop sous le charme de la belle (et elle l'est en effet). Autre insuffisance : plusieurs scènes sont montées avec une maladresse qui ne peut être attribuée au montage mais au tournage, avec notamment des sautes d'axes qui ne font pas sens, qui ne sont sans doute pas voulues, couplées notamment avec des changements de focales trop étranges pour être le résultat d'une volonté de mise en scène (par exemple la scène durant laquelle Rossignol apprend de la bouche de Annie qu'elle est mariée secrètement à son fils).

Les Otages n'est pas un grand film, nullement un chef-d'oeuvre, mais une oeuvre passionnante car elle porte l'éclairage sur un moment très précis, très particulier d'une société. A cet égard, le film de Raymond Bernard mérite toute l'attention !


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De EGO, le 28 octobre 2008 à 11:40

Cher Dumbledore, je te trouve bien optimiste ou alors bien fuyant. Les idéologies que tu prétends d'un autre temps me semblent à moi plus actuelles que jamais mais mieux déguisées aussi. Ne me dis pas que tu crois vraiment que les nationalistes, les chauvins et autres cocardiers malsains ont tous disparu comme autant de dinosaures.

Si, demain, la guerre nous soulevait une fois de plus contre nos voisins de Saxe ou d'ailleurs et en admettant qu'on laissât en remise tout le nucléaire pour ne garder que l'armement de 1939, nous retrouverions aussi sec toutes ces fameuses idéologies et les mêmes moyens de les exprimer. La délation connaîtrait un nouvel âge d'or, ça lui manque, le calfeutrage serait monnaie courante et, derrière tout cela, nous pourrons encore admirer quelques poignées d'héroïques dont nous ne voudrions sûrement pas grossir les rangs.

Ceci dit, je suis d'accord avec toi. " les Otages " est un film à découvrir. Parce qu'il fut privé de toile presque aussitôt distribué, qu'on a eu un mal de chien à le retrouver, à le réhabiliter; aussi pour l'interprétation de Charpin, Dorville, Fabre, Larquey, Labry, Pâqui et Roquevert.

Quant aux fusillés de la Grande Guerre, nous saluons leur mémoire, mais tu ne peux nier qu'il y eut aussi des rescapés, des hommes et des femmes promis au peloton et qui en réchappèrent.

Bien à toi

Philippe_lucas43@yahoo.fr


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De Impétueux, le 28 octobre 2008 à 12:34
Note du film : 4/6

Très joli discours défaitiste, Ego ! Gloire aux mutins et aux lâches, haro sur les combattants des tranchées ou de L'armée des ombres ! C'est bien en refusant de se défendre, de prendre conscience des dangers, que l'on prête la main aux aventures venues de tout temps et de tout lieu.

Le patriotard, nationaliste, cocardier et chauvin que je suis fier d'être a passé l'âge, hélas, de se battre les armes à la main ; mais il songe que des presque retraités, comme Le père tranquille, par exemple, ont su faire face. Il n'est pas sûr qu'il aurait ce courage discret, mais il aimerait bien l'avoir.

Cela étant, pour en venir au cinéma, si je n'ai pas vu Les otages, je me promets depuis longtemps (j'ai dû l'écrire ici deux ou trois fois) de revoir Jéricho, d'Henri Calef, qui traite du même sujet, en 1944…

Et je songe à une des plus bouleversantes séquences de La bataille du rail, les otages plaqués contre le mur et fusillés, le temps qui coule entre chaque tir, le regard dernier que porte, sur un insecte indifférent accroché au mur, un des cheminots…

C'est très vilain, la guerre, on le sait de toute éternité ; et une fois qu'on a énoncé ce précepte tonitruant, on fait quoi, quand son pays est envahi par des fous furieux ?


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De Arca1943, le 28 octobre 2008 à 12:50

« Le patriotard, nationaliste… »

Toujours aussi heureux de contredire Impétueux, je ne peux m'empêcher de citer ici Carlo Sforza. « Le nationalisme n'est pas seulement la contrefaçon et la caricature du patriotisme, mais à proprement parler, son antithèse même », disait fort justement ce diplomate et ministre des Affaires étrangères italien, antifasciste et anticommuniste de la toute première heure, qui battit le tambour contre l'appeasement, fustigea les ignobles accords du Latran, vit venir le pacte germano-soviétique, etc, etc, tout en étant dans l'immédiat après-guerre apôtre – et astucieux go-between – d'un rapprochement franco-allemand. Grande fut la sagesse du comte Sforza !


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De Impétueux, le 28 octobre 2008 à 15:29
Note du film : 4/6

Ah là là ! Je me rends compte que le trait de caractère à quoi je dois mon pseudonyme m'a joué encore des tours !

Non que je veuille revenir sur l'affirmation de mes convictions nationalistes : mais parce que, emporté par une juste colère, j'ai énoncé en un mot scabreux ce qui, si je devais le commenter, passerait par un fort long exposé, qui ne remettrait nullement en cause l'assertion du Comte Sforza, mais nous entrainerait bien trop loin du cinéma et de la longueur convenable des messages à déposer ici.

Nous en avons déjà parlé : je ne crois pas que le génie de l'Italie – que nous aimons l'un et l'autre – soit fait pour la forme nationale de gouvernance des peuples ; et je crois que lorsque le peuple allemand sort de l'heureuse configuration où l'avaient fixé les traités de Westphalie (c'est-à-dire le morcellement en une multitude de principautés, d'évêchés, de duchés, d'électorats), il devient à peu près inévitablement dangereux pour l'équilibre de l'Europe. Comme je ne connais pas trop le Canada, je me garderais d'être trop péremptoire, mais je ne suis pas non plus certain qu'il soit un État-Nation, au sens où la France l'est (ou plutôt l'était encore il y a quelques années, avant de perdre graduellement sa monnaie, sa souveraineté, ses ambitions).

Être nationaliste, à mes yeux, n'est donc nullement développer une attitude agressive et conquérante vis-à-vis des autres peuples, mais simplement vouloir conserver et défendre ce qui fait que cette Nation est singulière.

Bon ; voyez comme en quelques lignes, nous nous sommes éloignés du cinéma ! Je bats ma coulpe !


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De Lagardère, le 28 octobre 2008 à 16:20

Mon cher impétueux, le discours d'EGO , ne me parait pas être défaitiste, mais d'une incomparable lucididé ! Bien sur, les le père tranquille, certainement et trés respectueusement l'armée des ombres. Mais pour un père et tant d'ombres, combien de au bon beurre et de Lacombe lucien  ?

Ce que l'on fait quand notre pays est envahi par une horde de barbares ? On fait, hélas, avec eux…Parce que malgré "le progrès", les "révolutions", "l'époque",le "modernisme", patin et couffin, il y a une chose qui ne change pas et ne changera jamais: C'est la nature intrinsèque des hommes. Et si j'en crois votre cv, ce n'est pas à vous que je vais apprendre ça…Oui, c'est "vilain" la guerre ! Comme les hommes…


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De EGO, le 28 octobre 2008 à 17:10

Cher Impétueux,

laisse là "Jéricho" ( aussi titré : Opération Jéricho ) qui vaut le détour, surtout pour Pierre Brasseur, mais tu dois privilégier ce que tu n'as pas encore vu, soit : les Otages. La différence entre les deux ? Non ce n'est pas la chronologie, que l'un se passe en 14 et l'autre en 39 – 45 importe ici finalement peu. " les Otages " est un film champêtre, charmeur et farfelu même quand, dans sa seconde partie, il entre dans le drame. Les otages se découvrent, se dévoilent les uns aux autres et ne s'en estiment que mieux. Ils rient, ils chantent, ils bafrent et, à l'aube, ils sont droits comme des " i ", prêts pour le peloton auxquels ils échapperont finalement. C'est une vision admissible. Le film cherche à distraire non pas à être réaliste d'autant que les méchants moments comme ceux que traversent les héros de cette histoire ne sont nullement à tout jamais promis, inexorablement promis à des dénouements misérables. " Jéricho", si ma mémoire ne m'abuse, amène, au contraire, une cohorte de personnages noirs et aigris. Or s'il est concevable, dans la vie, d'être sinistre dans les moments sinistres, le cinéma a, lui, cette licence d'amener des sourires sur les visages des héros promis à la mort, des chants grivois sur leurs lèvres et de l'espérance plein leurs yeux.

Bien à toi.

Philippe


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De Arca1943, le 29 octobre 2008 à 03:47

« Je ne crois pas que le génie de l'Italie – que nous aimons l'un et l'autre – soit fait pour la forme nationale de gouvernance des peuples. »

Ça alors, moi qui aime tant contredire Impétueux, me voilà à lui donner l'accolade. Vous parlez d'or, citoyen ! Car « la Seconde Guerre mondiale aura montré même aux plus aveugles à quel point il est insensé et dangereux de substituer exclusivement l'idée abstraite de Nation à la réalité de la vie sociale », disait le comte Sforza avec sa sagacité habituelle !


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De Impétueux, le 9 juillet 2020 à 18:31
Note du film : 4/6

Voilà un film dont la place dans l'histoire du cinéma français est complexe et, d'une certaine façon, très ambiguë. Un film plaisant, attachant même, orné de bonnes trognes de bons acteurs et décoré par une jolie fille, Annie Vernay, dont le nom serait sans doute plus notoire si elle n'avait attrapé le typhus sur le paquebot qui l'emmenait à Hollywood. Elle est morte alors qu'elle n'avait pas 20 ans. Les otages était le cinquième film qu'elle tournait, juste après Werther du grand Max Ophuls. Glaçant, n'est-ce pas ?

Mais si triste que soit cette mort prématurée, elle marque moins que le contexte. Il faudrait être un grand spécialiste de la période pour l'affirmer péremptoirement, mais, dans ma modeste connaissance, voilà le seul film munichois que je connaisse. Munichois ? Que voulez-vous dire ? C'est bien simple, si on connaît un peu d'Histoire, beaucoup moins si on est ignare.

Le réalisateur Raymond Bernard a tourné à l'été 1938, à un moment où le Monde retient son souffle et croit vraiment que la catastrophe est imminente, que vingt ans après la capitulation de l'Allemagne il va falloir retourner au front. Les exigences d'Hitler deviennent de plus en plus pressantes, de plus en plus inadmissibles, de plus en plus voraces. Quelques mois auparavant, le 12 mars 1938, l'Autriche a été purement et simplement annexée au IIIème Reich. Et le Führer annonce qu'au 1er octobre il annexera pareillement la région des Sudètes, commençant ainsi à dépecer la Tchécoslovaquie. Et, manœuvre désespérée (désespérante ?) inspirée par Mussolini, les Accords de Munich à la fin de septembre, sauvent la paix. En tout cas, on croit la paix sauvée, jusqu'à ce que moins d'un an plus tard, la Pologne étant la prochaine proie, les Alliés franco-britannique, stupéfaits par le Pacte germano-soviétique du 23 août 1939, déclarent la guerre à l'Ogre.

Pourquoi parler si longuement des événements de l'été 38, pour un film qui se déroule entre août et début septembre 1914 ? Parce que Les otages expose de façon assez curieuse et très intéressante le sentiment de soulagement des Français, le lâche soulagement énoncé par Léon Blum (qui s'était bien gardé, pendant son passage à la tête du gouvernement de Front populaire d'accroître les crédits militaires). Dans cette histoire qui commence de manière presque narquoise, dans une sorte de Clochemerle, avec des personnages très typés et très ridicules, où s'étale une romance de type Roméo et Juliette entre la fille du Maire et le fils du hobereau (qui ne peuvent se supporter), tout finit par s'arranger.

Les six villageois pris en otage pour que le meurtrier d'un officier allemand soit appréhendé ou se dénonce, seront finalement libérés par la contre-offensive française sur la Marne (les fameux Taxis) le 5 septembre et reviendront chez eux portés triomphalement sur les épaules de leurs concitoyens. Et c'est si vrai qu'une des plus notoires affiches du film montre précisément cette scène, ce qui tue pour le moins tout le suspense dramatique. Ce triomphe, c'est aussi un peu celui que recevra Édouard Daladier au retour de Munich, qui pensait être lynché par la foule qui l'attendait au Bourget et qui reçut des ovations sans fin. Finalement, tout s'arrange, n'est-ce pas ?

Cela étant, le film est très plaisant, mêlant, donc, sous une forme originale, querelles de village, historiette amoureuse et, de façon plus glaçante, sauvagerie des Boches qui menacent de brûler le patelin et, même en fuite, décident de fusiller les otages, sauvés in extremis par un officier allemand moins fanatique. Excellents acteurs de second rang, de ces acteurs qui faisaient la trame du cinéma français et qui donnent de l'authenticité au récit précisément parce que ce ne sont pas des vedettes. Deux silhouettes délicieuses et opposées, le hobereau Rossignol (Saturnin Fabre), le maire Beaumont (Fernand Charpin), l'huissier pusillanime Fabien (Pierre Larquey), le garde-champêtre (Noël Roquevert) et le braconnier (Dorville), Rameau, le coiffeur consciencieux (Pierre Labry) et puis Marcel Peres, Sinoël ou Jean Paqui. Et chez les femmes, en deuxième rideau, Marguerite Pierry, Mady Berry, Palmyre Levasseur… Tous noms qui s'effacent…

Le DVD est assez curieux : comme le film a connu l'intervention des censures française et suisse-allemande et que le négatif original était perdu, il a été reconstitué grâce à deux matrices, ce qui permet de le voir aujourd'hui dans son intégralité. Mais, chose cocasse, là où la censure française a frappé, les bouts de films récupérés apparaissent avec des sous-titres en allemand… Décidément l'époque était singulière…


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