Forum - Les Anges déchus - Oeuvre phare du cinéma d'auteur des années 1990
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Forum : Les Anges déchus

Sujet : Oeuvre phare du cinéma d'auteur des années 1990


De dumbledore, le 26 décembre 2004 à 12:35
Note du film : 5/6

A l'origine des Anges déchus se trouve la troisième partie non réalisée que devait contenir Chungking Express . Le film étant trop long, Wong Kar-wai décida de mettre de côté cette histoire d'amour d'un tueur à gage désireux de s'arrêter. Il la met de côté le temps de mieux la développer et d'en faire l'histoire principale des Anges déchus. Comme dans Chungking Express mais également les films précédents de Wong Kar-wai le scénario est basé sur le principes de rencontres amoureuses sur fonds nocturnes et urbains. Comme dans ses films précédents aussi, la narration n'est pas linéaire, nous faisant passer d'une histoire à une autre, d'un personnage à un autre, sans se soucier de perdre le spectateur dans ces changements d'histoires.

Toutefois, si le film ressemble à Chungking Express, c'est essentiellement concernant le scénario et les histoires (ainsi que les ponts entre les deux films : l'histoire des boites d'ananas périmés ou bien encore un personnage à la perruque et aux lunettes noires) car la mise en scène est, elle, totalement différente. La caméra est tout aussi libre, flottante, seulement cette fois-ci, tout le film est tourné en grand angle, volontairement appuyé afin de rendre tous les visages déformés, afin d'exacerber les perspectives, comme pour renforcer l'impression de malaise que connaissent tous les personnages. Le montage ultra-rapide se marie parfaitement avec ces cadrages, rendant les plans suffisamment courts, suffisamment rythmés pour ne pas faire trop remarquer ni peser ces grands-angles.

Cette mise en scène est éblouissante et efface les défauts que peut contenir le film, comme des personnages finalement un peu trop similaires dans leurs attitudes extrémistes, quasiment shootés.

L'utilisation de la musique est toujours aussi pertinente. Toutefois ici le ton change, plus sombre, plus triste, tout comme l'histoire et les couleurs du film.


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De Djina, le 26 avril 2006 à 17:49
Note du film : 4/6

Ahhhhhh ce film est un ovni.

Des deux histoires, j'ai préféré celle avec Takeshi Kaneshiro. Il m'a vraiment fait beaucoup rire (surtout quand il " séquestre " toute une famille et qu'il l'oblige à manger des glaces).

L'histoire d'amour avec Charlie Young est très amère, et j'ai été très émue par la fin  : "Elle ne m'a pas reconnue …. je suis devenu trop beau".

Eh oui, Takeshi Kaneshiro, auquel les rôles de naïf optimiste et excentrique vont si bien.

Les chansons sont superbes (j'adore particulièrement " Mon Geita " et la chanson finale).

Ma scène préférée reste incontestablement celle, tout à la fin, où Takeshi Kaneshiro et Michelle Rei (je crois que c'est son nom) sont sur une moto et filent à vive allure sur la route, dans la nuit…

Les commentaires en voix off sont un pur bijou, et rien que pour sa ce film vaut le coup.

Je ne met que 4, car ce film, bien qu'il soit superbe, est peut-être encore un petit trop "space" pour moi.


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De vincentp, le 25 décembre 2015 à 22:37
Note du film : 5/6


Wong Kar-Waï, Almodovar, Kieslowski, ou Kusturica ont été des cinéastes-phares des années 1990, avant de disparaître des néons pour des raisons diverses. Découvrir Les anges déchus (1995) de Kar-Waï vingt ans après sa réalisation à Hong-Kong, ressemble à un voyage dans l'espace et dans le temps pour le spectateur contemporain européen que nous sommes. On (re)découvre un cinéma fiévreux, inspiré, sophistiqué (tout à fait d'accord avec l'analyse ci-dessus de Dumbledore publiée il y a exactement onze ans), décalé, engagé socialement, qui se base sur une trame de base et des improvisations d'acteur. Ce cinéma ressemble par certains aspects au cinéma de la nouvelle-vague européenne des années 1960.

Wong-Kar Waï met en scène dans Les anges déchus un univers de quidams, soumis à des pulsions destructrices ou auto-destructrices (alcool, tabac, violence). Pas d'institutions, bien au contraire la loi de la jungle. Des individus paumés créent leurs propres règles de vie et cohabitent pour le pire ou le meilleur, isolés dans une métropole sombre (la plupart des séquences sont nocturnes) et hostile. Cette œuvre, de qualité, me parait inégale (on peut s'ennuyer un peu par moments). Mais nombre de séquences sont prodigieusement réalisées, associant parfaitement images et sons, par exemple celles liées au tueur à gage (introduction et clôture du film) pour créer un univers artistique fascinant, à découvrir absolument.


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