Robert Lamoureux est tres amoureux. Il délaisse son travail pour une famille envahissante. Il n'a pas invente la poudre (tant mieux il s'en voudrait). Ni la machine à coudre (heureusement Thimonnier son créateur s'en était servi pour coudre des uniformes). S'il n'est pas, le père de cette derniere invention, il a bricole sa machine "Elias Howe" pour en faire une berceuse. Machine portant le nom d'un père contesté de la machine a coudre. Robert lui est père incontesté de jumeaux et bientôt d'un de plus. Son ami Léon l'alibi est aussi Léon l'inventeur. Il n'a pas inventé le fil à couper le beurre, mais a apporté quelques innovations farfelues aux lunettes et au moteur a explosion. Qui n'explosera plus… ce serait une révolution !
C'est quoi une réussite ? Avoir les palmes académiques…Réussir la classification des cryptogrammes ? Ou tirer l'as de cœur ? Etre un génie de la mécanique ou simplement gentil ? Dans sa chanson «Mon fils et moi » de 1951, Robert Lamoureux ne désirait pas que son fils soit un génie mais simplement ait un cœur gentil !
Quand on pense qu'il a fallu pas moins de TROIS auteurs (dont Marcel Aymé !) pour fabriquer cette suite incohérente de gags et de saynètes sans intéret, on se demande ce que ça aurait donné si on en avait pris un de plus !
Je vous invite, tous , à vous reporter sur le fil de "Papa , maman , la bonne et moi " où tout a été très brillamment dit sur ce film et cette suite, donc .
Et j'ajoute que c'est certainement, à mes yeux du moins , sur ce fil là, que figurent parmi les plus beaux et plus humains échanges de ce forum… J'y ai appris énormément. Et j'avoue le relire souvent pour le plaisir, ce passé là…
Donnez nous en beaucoup comme celui-là, Messieurs les Anciens à qui je mets une grande et respectueuse majuscule..
C'est au 14 rue Girardon, à Montmartre, que Jean-Paul Le Chanois a logé la famille Langlois de ses deux films, Papa, Maman, la bonne et moi
et sa suite, Papa, Maman, ma femme et moi
(faut-il vraiment préciser aux jeunes générations qui ne connaissent pas ce délicieux duo que, au fil du récit, la bonne est devenue ma femme ?). Rue Girardon, dans un haut immeuble à vue exceptionnelle sur Paris, rue Girardon où (me souffle Wikipédia), Louis-Ferdinand Céline
a habité, où Jean Renoir
est né, rue Girardon qui longe la place Marcel Aymé
et le Moulin de la Galette et croise la place Dalida
…
Sous de pareils auspices, voici un double bijou dont l'un ne peut être dissocié de l'autre, le premier étant à peine supérieur de qualité au second (et la chose est assez rare pour être mentionnée). L'un et l'autre film bénéficient des talents de scénaristes de Pierre Véry, l'auteur des Disparus de Saint-Agil, de Goupi mains-rouges
et de L'assassinat du Père Noël
et du grand Marcel Aymé
: on ne saurait trouver meilleurs patronages.
En tout cas, hors quelques rares scories, quelques gags un peu faciles, le scénario est d'une grande finesse, constamment bienveillant envers ses personnages, d'une tendresse qui s'harmonise bien avec la France de 1956, râleuse, grognonne et mécontente (comme depuis toujours, depuis qu'elle existe) mais où les restrictions de la guerre étaient oubliées et où l'avenir apparaissait radieux. Ce n'est pas parce que j'écris cela que je fais mine de négliger que Dien-Bien-Phu n'était pas si loin, que la guerre d'Algérie avait commencé, que le rideau de fer s'était abattu, que la IVème République nous ridiculisait aux yeux du monde, etc. Mais on était tout de même certain que la génération qui suivait vivrait mieux que la génération précédente.
Pourtant, il y a quelque chose qui subsiste et qui est d'une grise permanence depuis soixante ans : la crise du logement. Traitée avec esprit et légèreté, elle est le ressort comique de Papa, Maman, ma femme et moi,Comme on ne peut pas tourner tout un film d'1h45 là-dessus, les scénaristes ont introduit deux éléments périphériques : d'abord la course vers ce qui fut une aspiration immense de Français, la maison de campagne, qu'on baptisera, vers 1970, la résidence secondaire ; c'est peut-être la partie la moins réussie du film, parce qu'elle est un peu trop satirique, même si Louis de Funès, Jean Tissier
et Marcel Pérès
y jouent d'assez drôles séquences.
Deuxième élément, les petits égarements sentimentaux, très joliment traités, avec beaucoup d'esprit et de cœur, et même de l'émotion lorsque Gabrielle Langlois (Gaby Morlay) dont l'esprit s'est laissé un peu égarer par un sage ethnologue (Michel Etcheverry) se reprend (bien avant d'avoir sauté le pas, bien avant !) tout en souriant à la chaste aventure où, pour la dernière fois, ainsi qu'elle dit, elle a vu un homme amoureux. C'est charmant.
Comme est habile le quiproquo qui met un peu en péril le jeune couple et où Robert (Lamoureux, évidemment) est à deux doigts de tromper Catherine (Nicole Courcel)
avec une séduisante fleuriste (Elina Labourdette)
avant de se reprendre. On peut trouver ça redoutablement moral et prêcher une sexualité libérée. Je ne suis pas persuadé que ça donne bien davantage de bonheur.
Je me suis régalé en lisant et relisant toutes les critiques faites sur ce film et sa suite ! Droudrou, Starlight, Jipi, David-H, Gaulhenrix, Gilou, Paul Mtl , revenez, je vous prie !. Quel plaisir de vous lire en toute complicité !
L’ambiance est nettement moins chaleureuse que dans "papa, maman la bonne et moi". Des chamailleries, des conflits. Ci après, vers 26 mn, le pédalier de la machine à coudre Elias Howe évoqué plus haut
. Ces machines (1946) étaient antérieures aux machines Singer (1851). Dans le film le support de la machine à coudre supporte désormais une machine à écrire.Page générée en 0.010 s. - 5 requêtes effectuées
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