Le concept de cette série de 26 minutes consiste à raconter une histoire centrée sur la rencontre entre un enfant et une poupée. La poupée est bien sûre un peu particulière, soit enchantée, soit magique. Cette rencontre permet à l'enfant de mieux appréhender le monde qui l'entoure.

L'animation est très belle dans l'ensemble, très douce, avec un souci très important apporté aux décors et aux lumières (le travail des ombres notamment). Les personnages de styles différents d'une histoire à l'autre, s'y intègrent parfaitement.

Pour une série télévisuel, il est rare de voir une telle qualité artistique. Bravo.

Sélim, fils de sultan, a 7 ans. Pour son anniversaire, il choisit une marionnette de petite danseuse parmi les curiosités qu'un mystérieux marchand nomade rapporte de ses voyages en Orient. Bien vite, le petit garçon réalise que son cadeau est plus merveilleux qu'il ne l'aurait cru et découvre le secret de la marionnette.

Cette histoire est sans doute la plus fine, et la plus belle de l'ensemble des trois films présentés. Elle se passe en Orient et en parallèle à l'histoire du garçon qui reçoit de son père une marionnette étrange, se trouve un autre personnage bien plus intéressant : celui de la soeur. Elle est violente, elle est jalouse de son frère : elle lui vole sa marionnette, lui brûle son livre préféré… C'est le méchant de l'histoire? Oui, jusqu'à ce qu'elle dise que la poupée est comme elle. A savoir prisonnière d'un monde qui décide pour elle. Du coup, le regard change sur elle. Le père, le sultan, n'a aucun contact avec elle et elle est contrainte de partir avec les femmes, de quitter le palais pour les vacances. La marionnette devient l'image de la jeune femme orientale (un peu clichée il est vraie) en manque de liberté. Le thème : la liberté qui consiste à pouvoir penser, agir, par ses propres choix et cela même au prix d'une souffrance.

Pour prouver qu'elle n'est ni stupide ni égoïste, Rita part en quête de cadeaux pour les membres de sa famille. Un nain étrange l'entraîne dans les combles d'un grand magasin où des objets démodés attendent une nouvelle chance. Au moment de passer à la caisse, la jeune fille refuse de casser son ange-tirelire

Voilà également une gentille petite histoire, plus simple et plus convenue peut-être que la premièree. On a un peu l'impression d'être dans le monde de la Rue Broca (même si en l'occurence on serait plutôt du côté de l'Opéra et de ses grands magasins). On sent dans la deuxième partie de l'histoire – celle se passant dans le magasin avec le drôle d'enchanteur – être dans un monde très emprunté à Disney et notamment à La belle et la bête. Qu'importe, l'histoire est originale et mignonne.

Dans un vieux magasin de jouets, un pantin électronique fait une chute accidentelle et endommage son système. Une petite fille le choisit, mais la réparation de fortune du marchand ne tient pas. Confronté à sa collection de jouets modernes, Pantin tente de dissimuler son handicap et va tout faire pour lui plaire.

Le scénario est signé Jean-François Laguionie à qui on doit plusieurs longs métrages (Le Château des singes et L'Île de Black Mór) par contre la mise en scène est confié à un autre artiste. Si le traitement est irréprochable, on déplorera le scénario qui est une sorte de mélange trop marqué entre Pinocchio (dans la morale, la volonté du personnage à être "normal") et Toy Story dans le concept des jouets qui se réveillent et qui inter-agissent quand les humains ne sont pas là ou endormis. Pour le coup, ça fait un peu trop pompé tout ça!