A revoir le film quelques années plus tard, on se rend compte que sous son apparente complexité, ses entrelacs narratifs, ce n'est qu'une fable sur l'honneur, la parole donnée, le courage individuel, le sacrifice. Le scandale de la nicotine n'est qu'un prétexte à révéler les tares d'un monde corrompu, décadent. Le personnage de Pacino va utiliser les pires méthodes pour aboutir à la réussite de quelque chose de bien et c'est cela qui va le "casser" comme il le dit à la fin en démissionnant. Réussir à faire éclter la vérité, oui, mais à quel prix ? Mike Wallace, le journaliste star (le meilleur rôle de Christopher Plummer) est un personnage d'une incroyable profondeur, entre noblesse et infâmie et Wigand le jouet d'enjeux dont il n'avait même pas idée. C'est un grand film, qui curieusement m'a rappelé "Quiz show" de Redford par sa portée et sa vision âpre et foncièrement honnête. Dommage que Michael Mann tourne si peu…