Encore un grand film absent du monde du dvd. Vite ! Une édition !!

Réflexion artistique de haut vol sur le temps et l'espace, le passage du temps, le cosmos et la matière qui l'organise, l'organisation sociale et économique, les rapports humains… Les cheveux de l'héroïne flottent dans l'air, poussés par un ventilateur, au diapason des feuilles des arbres, remuées avec un léger bruissement, par le vent. Cette héroïne peine à établir des relations de concorde avec le monde matériel (matérialiste) incarné par son entourage. Elle est accordée en revanche au soleil, aux nuages, à l'eau qui jaillit d'un jet d'eau ou qui est recueillie au sein d'un tonneau. Des séquences magnifiques la magnifient, telle une déesse, dans les airs à bord de l'avion, ou à terre aux abords de l'aéroport ou avec des représentations picturales derrière elle du berceau africain de l’humanité.

On se dit avoir affaire à un des très grands classiques du cinéma européen des années 1960. Le rythme rapide du récit, ses qualités formelles, son approche novatrice, rendent celui-ci intéressant de bout en bout. Des contre-plongées suivies de plongées (par exemple, entre les appartements qui se jouxtent) créent un environnement en trois dimensions, palpable. On regrette simplement quelques séquences un peu trop longue autour de la corbeille boursière. On s'accorde à reconnaître le talent de tous les contributeurs de cette oeuvre (Tonino Guerra, Antonioni, Delon, Vitti, Gianni Di Venanzo,….). On conseillera aux spectateurs potentiels d'aborder L'eclipse frais et disponible du fait des caractéristiques réflexives de l’oeuvre et de sa longueur.