Forum - Retour à Cold Mountain - Critique
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Forum : Retour à Cold Mountain

Sujet : Critique


De dumbledore, le 2 novembre 2004 à 08:00
Note du film : 5/6

I'm not smiling in it. I don't know how to do that. Hold a smile

Le réalisateur anglais Anthony Minghella a connu le succès public grâce à son troisième film, Le patient anglais, film sachant mêler avec efficacité histoire d'amour tragique et fond de guerre.

Cold Mountain reprend le même principe. Ralph Fiennes laisse la place à Jude Law et Juliette Binoche à Nicole Kidman à la Seconde Guerre mondiale à la guerre de Secession. Seulement à la différence du film précédent, le réalisateur change quasiment toutes les autres données de son film. Alors que le couple était formé rapidement pour pouvoir jouer ensuite sur le temps afin de développer leur amour, le principe est ici inverse : un couple se forme rapidement, sur un coup de foudre réciproque, avec très peu de moments passés ensemble, juste un baiser pour toute relation, quelques mots échangés et une différence de milieux afin de marquer encore plus l'incongruité de leur amour. Seulement voilà que l'homme – Inman – part pour défendre la cause sudiste et que la jeune femme – Ada Monroe – reste dans sa ville et commence à attendre le retour de l'homme qu'elle aime. Inman subit la guerre, la violence, la mort et change fatalement pour devenir plus dur, plus renfermé encore, "perdant toute bonté" de son propre aveu.

Ada Monroe, fille d'un pasteur d'une grande ville, doit apprendre le rude métier de paysanne afin de survivre à la mort de son père. Pour cela, elle doit abandonner la vision idyllique, romantique qu'elle avait du monde pour en assumer toute la dureté. Au fond, aucun des deux n'avaient de raison de croire encore que leur amour puisse être encore partagé après trois ans de silence, trois ans qui charrièrent avec eux autant de changements. Seulement – et là se trouve tout le romantisme du film – dans leur quotidien, chacun vit, survit pourrait-on dire, par rapport à ce seul espoir que l'amour est partagé. Cette croyance devient la seule belle idée, le seul joli rêve qu'ils puissent encore avoir dans une époque où le rêve n'est plus permis. Anthony Minghella sait bien que plus l'époque sera dure, plus leur rêve sera fort, plus son film sera romantique, sans pourtant jamais tomber dans le pathétique.

Cette absence de rêve, cette violence de l'époque est magistralement traitée par le réalisateur et cela à travers plusieurs histoires secondaires servies par des comédiens d'exception. Philip Seymour Hoffman par exemple, pasteur courant les filles et qui était sur le point d'assassiner une jeune femme black qu'il a mis enceinte avant de se faire presque lapider par la ville. Ou bien encore Giovanni Ribisi qui gagne sa vie en amenant les déserteurs paumés dans son antre hanté de femmes libinales, ou bien encore – voire surtout – Natalie Portman dans un tout petit rôle de femme perdue, devant élever son bébé et qui ne demande que de pouvoir encore sentir contre elle le corps d'un homme afin de se rappeler encore mieux son mari qui lui manque cruellement. Parallèlement à cette misère ambiante, cette violence ou cette perdition à fleur de peau, il y a des extra-terrestres, des êtres qui arrivent encore à être humain, généreux et accueillant alors que la terreur est de mise : le personnage de Natalie Portman par exemple, ou bien encore une vieille ermite qui sauve notre héros.

La guerre de Secession est ici montrée avec une violence et une absence de romantisme qu'on a rarement vues, rappelant sans cesse ce paradoxe que si la guerre permet à l'Histoire de faire de grands sauts, de révolutionner des sociétés, c'est également (et paradoxalement donc) des moments de régressions terribles, violentes, cruelles.

L'histoire est forte, tenant parfaitement les 2h30 de film, sans jamais susciter l'ennui, proposant même des scènes particulièrement fortes. La mise en scène est irréprochables, lyriques quand il faut, intimes quand il faut, jouant parfaitement le mélange des deux. Mais le film est également admirablement servi par des comédiens exceptionnels. Nicole Kidman d'abord, qui incarne un personnage qui connaît une évolution impressionnante de petite bourgeoise coincée en femme épanouie et forte. Jude Law prouve de nouveau qu'il est un extraordinaire comédien, très physique, très puissant aussi qui ne nimaude jamais, qui est toujours juste. Renée Zellweger fait craindre le pire avec la première scène, mais se débrouille ensuite très bien, sachant jouer l'émotion quand il le faut.

Avec Cold Mountain, Hollywood prouve qu'il est encore capable de nous offrir de grandes fresques réussies.


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De shoshana, le 18 mars 2006 à 12:18

[film=cold montain

franchement c'est un superbe film , il rejoint les incontournable et rejoint autand en emporte le vent

et la saga du nord et du sud. a voir et revoir sans se lassee, de plus a vos livres, aussi, mr frazier

merci pour votre livre .

une inconditionnel du livre et du film !!!!

shoshana .


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De droudrou, le 29 mai 2006 à 09:57
Note du film : 5/6

J'ai aimé ce film que je n'ai pas vu en salle de cinéma mais uniquement en DVD. On m'avait dit : "tu verras, c'est bon !". Et j'ai découvert ce très grand film qui m'a beaucoup plu. Et puis, j'ai voulu en savoir plus et suis allé sur la partie "Bonus". Parmi ceux-ci, évidemment, les scènes supprimées pour lesquelles j'ai souvent un faible parce qu'elles sont susceptibles de modifier considérablement la vision que l'on peut garder du film. Et, ici, c'est bien le cas. Si d'aucun peut dire que déjà le film est long et que le fait de rétablir les scènes coupées risque fort d'en allonger la durée, j'avoue quelque peu que ces mêmes scènes lui confèrent une profondeur rare quand on les replace correctement dans le cadre de l'intrigue.

C'est bien pour ces raisons que je dis qu'à la base c'est un très bon et très beau film et que j'en souhaite une réédition en DVD sous forme de director's cut. Des personnages, dits secondaires, réintégrés dans le cadre de l'action, prennent une dimension toute autre, rendant certains moments plus poignants encore et, peut-être, modifiant aussi quelque peu le classement que l'on peut attribuer à l'un ou l'autre des personnages principaux au vu de leur interprêtation.

Je dis : "à voir" "à revoir" et aussi "à méditer".

Amicalement à tout un chacun qui lira ce commentaire.


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