Sur le même sujet, on avait eu droit notamment au très hollywoodien My Life avec dans le rôle du mourant Michael Keaton
et dans le rôle de la femme qui ignore tout de cette maladie : Nicole Kidman,
enceinte par ailleurs, question de dramatiser encore plus l'échéance de la mort : le père verra-t-il la naissance de son fils. Plusieurs scènes sont en commun entre les deux films : le recours à des messages (vidéo dans My Life,
audio dans Ma vie sans moi)
, l'idée de cacher aux proches cette mort à venir, etc.
Toutefois, la comparaison entre les deux films vaut surtout dans le fait que celui de Isabel Coixet réussit là où échoue le film de Bruce Joel Rubin
échoue. Ma vie sans moi
réussit à ne jamais être un film pathétique, ni un film consensuel. Toute la partie "je révolutionne ma vie" est absente de My Life,
alors qu'elle est la plus intéressante, car la plus logique mais surtout la plus troublante. Ma vie sans moi
va jusqu'au bout de son propos : Ann va essayer effectivement de nouvelles expériences, comme par exemple, prendre un amant, Lee, alors qu'elle est parfaitement heureuse dans son foyer, amoureuse de son mari, Don, avec qui elle a une relation idyllique. Alors qu'elle avait une belle relation avec son mari, on la verra en avoir une différente mais toute aussi belle avec son amant. Amant et mari ne se croiseront jamais, mais aucun des deux ne pourra oublier cette femme qui donna finalement sens à leur vie.
Ces personnages formidablement construits sont aidés par des dialogues et des détails qui sonnent toujours justes. Que ce soit le médecin qui souffre de cette incapacité de regarder en face une personne à qui il doit annoncer la mort prochaine, que le jeu de la barque dans le lit (qui vient du livre qui porte le même titre) ou bien encore l'anecdote comme quoi la plus petite de ses filles pleura pour son premier anniversaire car elle n'aimait pas les chansons. On sent à chaque fois que ces anecdotes, ces détails ont eut leur réalité et qu'on les retrouve, ici, confiés à des personnages de fictions.
Et puis, au-delà des personnages, il y a les comédiens. Ils sont tout simplement parfaits. Sarah Polley prouvera à ceux qui n'ont pas suivi sa carrière qu'elle est une des comédiennes les plus intéressantes du moment. Elle a un visage incroyablement changeant, expressif. Elle passe d'une émotion à une autre avec une aisance formidable. Le rôle est évidemment magnifique et elle le sert merveilleusement bien. On a ensuite Mark Ruffalo
que l'on a pu apprécié dans In The Cut
et Collateral.
On le retrouve ici dans un rôle plus retiré, plus timide. Avec peu de marge de manoeuvre, il réussit à construire un personnage riche et touchant. Et puis il y a tous les autres, le mari, la mère, et même le père emprisonné.
Le film offre également une fin étonnante. Non pas qu'il y ait des retournements de situation, un happy end ou autre. Seulement, on s'attend tellement à voir la mort de la jeune femme que cette fin en ellipse et en flash back est une pure merveille.
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