Delon, l'acteur, c'est la capacité de se fondre dans des styles de cinéastes très différents : Zurlini (Le professeur), Antonioni (L'éclipse), Visconti (Le guépard, Rocco et ses frères). Il propose à chacun d'eux une présence, une sensibilité, une facette différente, et concourt à la réussite de l'oeuvre. Il est dommage qu'il n'ait pas tourné plus souvent pour ces réalisateurs italiens, car les films cités ci-dessus font partie des meilleurs de sa filmographie. Et au final, avec ses films pour Melville, Losey ou Deray, il s'affirme peut-être comme l'acteur le plus important du cinéma français depuis son origine, avec Jean Gabin.

Delon, l'homme, c'était aussi une présence magnétique. Un jour, il y a une vingtaine d'années, quelqu'un, assis à la table d'à côté, me regarde à la terrasse d'un bar du XIV° arrondissement de Paris. Machinalement, je croise son regard quelques secondes. C'est Delon. L'échange de regard est muet. Que puis-je lui dire ? Un moment qui ne s'oublie pas. Par le fait du hasard, il était né dans la ville (Sceaux) ou j'habite depuis vingt-cinq ans et avait grandi à quelques kilomètres de là avant de débuter sa carrière d'acteur.

quels hasards que ces rencontres fortuites inoubliables !

Ne réveillez pas un flic qui dort, Le Passage, Le battant, Doucement les basses, Parole de flic… Difficile de dire que c'était l'acteur du siècle. C'était cependant un personnage people dont on parlait tous les premiers de l'an dans les familles françaises… J'ai nommé ses mauvais films, je pourrais en citer d'autres… Les meilleurs : Mélodie en sous-sol, Deux hommes dans la ville….Rocco et ses frères ; que je n'ai toujours pas commenté. Delon pouvait si il le voulait, être un monument. Nous savions, hélas qu'il ne finirai pas l'année…