Polar croisé avec le fantastique, voire l'horreur par certaines scènes éprouvantes, Kiyoshi Kurosawa aime mélanger les genres pour ce Retribution (2006), considéré à juste titre comme une des réussites majeures du cinéaste japonais. Cadre du récit : un Tokyo en déliquescence, habité par des personnages névrosés et empli de décors urbains inquiétants, pollués, sales, glauques. Formellement irréprochable -composition des plans, couleurs, objets du décor-, Retribution est un récit à énigmes, dont on présente des pièces du puzzle, charge au spectateur de les assembler. Celui-ci aura du mal à mener à bien cette tâche car volontairement certaines pièces sont manquantes ou se contredisent. Des interprétations du sens du récit demeurent, c'est un point qui peut plaire ou déplaire. Mais on à affaire globalement à une oeuvre cinématographique de belle envergure, originale et accomplie, à connaitre (pour des spectateurs avertis car certaines scènes ne sont pas adaptées à des âmes sensibles). L'oeuvre globale de ce cinéaste -une trentaine de long-métrages en 40 ans de carrière- est globalement énigmatique, tous ses films n'ayant pas été distribués en France, malgré son savoir-faire, cela sans que l'on en comprenne bien les raisons.

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