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Forum : Storie di vita e malavita (Racket della prostituzione minorile)

Sujet : Un Lizzani exhumé mais pas forcément le meilleur


De verdun, le 18 mai 2023 à 23:53
Note du film : 3/6

Un cinéma du quartier latin projette actuellement trois films de Carlo Lizzani. Une telle rétrospective est la bienvenue car Lizzani fait partie avec quelques autres, comme Luigi Zampa ou Alberto Lattuada, des grands réalisateurs italiens des années 50-60-70 quasiment ignorés par les éditeurs de DVD/Blu-ray/VOD. Les trois films programmés dans le cadre de cette mini-rétrospective sont La chronique des pauvres amants et San Babila, un crime inutile, déjà édités en vidéo, ainsi que cet inédit de 1975: Storie di vita e malavita.

Storie di vita e malavita se veut une enquête, inspirée par les articles de la journaliste Marisa Rusconi et diverses archives mises à la disposition du cinéaste, sur un fléau qui sévit alors à Milan : la prostitution. En effet, le scénario suit le destin de six jeunes adolescentes tombées dans cet enfer. Six femmes qui essaient toutes de reprendre leur existence en main et arrivent parfois à se révolter contre leur bourreau. Il s’agit non pas d’un film à sketches, comme les Italiens en ont fait tant, mais plutôt d’un film choral où les différents personnages s’entrecroisent.

D’une part, Storie di vita e malavita est un film proche du documentaire dans sa façon de dépeindre frontalement une réalité sordide. Les acteurs sont, dans leur grande majorité, des inconnus. L’esthétique est « brute », dépourvue de tout aspect séduisant, à l’image de la ville de Milan, présentée comme continuellement grise et brumeuse. Lizzani est, à bien des égards, un héritier du néoréalisme de Rossellini et consorts.

D’autre part, Storie di vita e malavita dénonce l’exploitation sexuelle de jeunes filles par divers adultes cupides (proxénètes, voyous, parents) qui abusent de l’innocence des jeunes victimes. Il dénonce également la misère et le désœuvrement qui expliquent, dans certains cas, ce fléau.

Mes sentiments à l’égard de Storie di vita e malavita sont mitigés. C’est une œuvre radicale qui s’attaque de façon directe à un sujet sulfureux. Le spectateur retrouve donc ici la liberté de ton inestimable du cinéma italien et européen des années 1970. Mais on peut aussi regretter certains détails racoleurs assez malvenus concernant un thème aussi sensible, notamment certaines nudités imposées. On aperçoit même -furtivement- la future Cicciolina se déshabiller pour des photographes.

Un an plus tard, Carlo Lizzani se montrera plus beaucoup plus convaincant avec San Babila, autre dénonciation réaliste d’un autre fléau affectant la ville de Milan : le néo-fascisme.


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