Découvert sur grand-écran dans le cadre la rétrospective consacrée à Yann Dedet, (1946,…), le monteur de ce film, et de nombreux autres long-métrages renommés du cinéma français (Van Gogh, L'argent de poche, Les deux anglaises et le continent, Sous le soleil de satan, pour ne citer que quelques titres). Montage irréprochable de sa part pour Passe montagne, réalisé par Jean-François Stévenin en 1978. On peut néanmoins reprocher à ce film de 113 minutes de comporter 15 minutes de trop, situées dans sa seconde partie. Passe Montagne croise deux aspects : tout d'abord, une trame dramatique centrée autour des relations entre deux personnages (Stévenin et Villeret), traitée de façon originale, sans respecter des schémas établis, mais en utilisant une écriture cinématographique (plans) sans fioriture, et éprouvée (la musique de Philippe Sarde par exemple). L'amitié nouée entre ces deux hommes, un rural, un urbain, complémentaires, est traitée de façon assez remarquable.

Ensuite en y intégrant un aspect quasi-documentaire, sur la vie des ruraux du Jura de 1978. Des séquences dans la salle d'école communale, et ses dessins en arrière-plan, vide de ses élèves, mais dont on sent la présence. Derrière chaque porte, chaque fenêtre, il y a une âme d'importance. Une affiche indique que la mairie est ouverte au 2° étage de 16h à 17h. Voilà un superbe soutien apporté aux services publics ruraux, qui font la richesse de notre république ! Les gars du cru manifestent un esprit de camaraderie, issus du même milieu social (mais certains sont plus éduqués que d'autres). On peut reprocher à Stévenin son appétence pour l'alcool et le tabac : il ne fut pas un visionnaire sur le plan de la santé publique ! Idem pour les séquences de bal, bruyantes au possible, qui heureusement se passent dans une salle communale, de façon à ne pas gêner les villageois par des nuisances sonores… Passe montagne est une oeuvre sans doute pas parfaite, mais de qualité et d'importance.