Découvert ce soir à la cinémathèque, précédé par une présentation de Kiyoshi Kurosawa. Une projection providentielle car le DVD français est devenu introuvable.

Avant de mettre son talent au service de superproductions aussi marquantes que 20000 lieues sous les mers, Richard Fleischer a été, à l'instar d'un Anthony Mann, un maître du film policier à petit budget.

Sorti en 1950, Armored car robbery est une série B exemplaire. Le budget est modeste. La plupart des acteurs sont inconnus au bataillon. Mais on admire malgré tout la concision de l'ensemble, la photo noir et blanc et certains aspects proches du documentaire. Certaines scènes, notamment l'exécution d'un acolyte devenu un poids pour le groupe, frappent par leur brutalité. Au final, c'est un cinéma se situant à l'opposé des blockbusters que les grands studios s'obstinent à nous proposer de nos jours.

Le scénario est une trop classique histoire de hold-up qui s'attarde surtout sur la cavale des malfrats qui ont commis, comme l'indique le titre, le "braquage d'un fourgon blindé". Mais Armored car robbery anticipe de futurs films de casse aussi admirés que Asphalt jungle ou plus encore l'ultime razzia.

Armored car robbery doit être vu par les cinéphiles en raison de l'ingéniosité et de la netteté de sa réalisation. Mais le chef-d'oeuvre de Fleischer dans le domaine du polar de série B reste l'énigme du chicago-express.

5,4.

Quelques facilités de scénario (la police ne se trompe jamais et suit sans mal les traces des malfrats) mais la mise en scène, sèche et concise, est un modèle du genre. 67 minutes rondement menées. On ne perd pas de temps à sonder la psychologie des personnages, quelques instants suffisent à les caractériser. Le film parfait selon Kiyoshi Kurosawa (dont le film préféré est l'étrangleur de Boston). En terme de mise en scène, c'est certain. Globalement, un des excellents films de début de carrière de Richard Fleischer. Une copie 35 mm en très bon état, diffusée sur grand-écran, a mis en valeur cette oeuvre oubliée datée de 1950.