Elle aurait dû gagner le Grand prix de l'Eurovision en 1974, avec La vie à 25 ans si le président Georges Pompidou n'avait pas eu la malencontreuse idée de mourir au moment du concours.

Elle a manqué du piston présidentiel ? Voilà qui pose bien une carrière, déroulée dans le petit monde parisien et inconnue au-delà !

Pourquoi vous voulez-vous aussi trivial, Vincentp ?

Tout simplement, le Président Georges Pompidou est mort le 2 avril ; et le 6 avril, jour du Concours, un deuil national avait été décrété. Comme à ces époques on respectait les grandes figures, la France ne prit pas part à la compétition.

je suis dubitatif sur la notion de "vie presque gâchée par la facilité". Est-ce donc une vie "facile" que de rejeter le modèle moral dominant, se confronter à l'alcool, la drogue, le monde de la nuit, changer régulièrement d'activité ? Une vie plus sauvage, anticonformiste, discutable, certes, détestable pourquoi pas ? Avec ses joies et ses souffrances, mais certainement pas facile. Il me semble plus facile de suivre le modèle dominant, d'être une bonne épouse ou de mener une carrière plus conforme aux attentes sociales. Avec ses avantages et inconvénients mais au moins approuvée par la société.

Ce n'est pas pour rien que dans Les frères Karamazov par exemple, le pope venu visiter la famille s'agenouille devant Dimitri (Yul Brynner), le plus débauché des frères, dans une scènes saisissante. Parce qu'il sait les souffrances et difficultés de celui-ci au delà de sa réputation de noceur. C'est pourquoi parmi la kyrielle de saints que le Christianisme substitua aux dieux multiples précédents (en récupérant leurs rôles et attributs pour mieux occuper le terrain et récupérer les anciennes dévotions), ma préférence va sans conteste à Marie-Madeleine, nouveau visage de Vénus Aphrodite…

je salue en Dani la femme libre et rebelle qui vécut comme elle en avait envie sans chercher à "arriver" ou s'installer dans une situation, que ce soit celle de chanteuse, actrice ou autre, mais vécut à sa manière une vie faite d'expériences multiples et changeantes. Pas évidente à cerner ou apprécier vu de l'extérieur, mais loin de toute facilité. Une vie libre et authentique, certainement pas gâchée pour autant. Une position qui ne saurait vous surprendre chers contributeurs de Dvdtoile, de la part d'un grand admirateur d'Ava Gardner… qui vous salue au passage.

Oh, là, DelaNuit, vous me prêtez une moraline plutôt nunuche là où je ne voyais que du regret d'avoir sacrifié des talents, de chanteuse et d'actrice à un autre monde ! Chacun est libre de faire de son corps ce qu'il veut, j'en suis bien d'accord avec vous et s'il veut l'esquinter, ça le regarde ! Il y a bien longtemps – au moins 40 ans – que je suis partisan de la vente libre de la drogue, de toutes les drogues et en toute quantité.

Ce n'est pas la question. Outre que Dani elle-même a publiquement et notoirement regretté d'être tombée là-dedans lorsqu'elle arrivait à Paris à l'âge tendre de 19 ans, je donnais le simple point de vue de quelqu'un qui a apprécié ses chansons et son jeu. J'aurais égoïstement préféré qu'elle continuât sur la belle courbe de ses débuts au lieu de plonger.

Pour le reste elle était plutôt ce qu'on pourrait appeler conformiste sur le plan politique : soutien de Giscard d'Estaing en 1974 et 1981, soutien d'Emmanuel Macron en 2017, ce n'était vraiment pas une révolutionnaire, une passionaria libérée. Simplement une fille de chez nous qui a eu le malheur de se piquer beaucoup et très tôt : je ne vois pas là une merveilleuse façon de s'affirmer. J'ajoute qu'elle a vécu en couple pendant une vingtaine d'années avec le même homme. Rien de bien révolutionnaire.

Quant au reste, votre habituelle aversion pour le christianisme et votre adulation pour les divers paganismes… vous ne pensez pas que depuis vingt ans j'ai compris que ce naturalisme vous ébaubie ?

Impétueux, aussi étonnant que cela puisse vous paraître, je n’ai pas de détestation pour le Christianisme en particulier, je trouve d’ailleurs que cette religion a assez génialement opéré la synthèse de la spiritualité hébraïque et des symboles païens qu’elle a largement récupéré, et cela m’amuse de le rappeler puisque bien-sûr, c’est assez rarement ainsi qu’elle est présentée. Je me considère d’ailleurs volontiers chrétien « philosophiquement » parlant, c’est-à-dire que je souscris à une philosophie basée sur l’amour du prochain, donc sur l’empathie, qui a apporté à mon avis un supplément d’âme dans notre monde occidental.

En revanche j’ai la détestation de toute forme de dogmes, qu’ils soient religieux ou politiques car la croyance indiscutable en un dogme, aussi sympathique soit-il, est la faillite du raisonnement puisqu’on se heurte au mur de l’incontestable et que cela permet toutes les dérives et violences. J’ai aussi la détestation de l’hypocrisie qui consiste à se revendiquer d’une religion supposée d’amour universel tout en exprimant du rapport de force, du mépris, de la condescendance, ce qu’hélas j’entends et lis depuis longtemps chez un trop grand nombre de chrétiens revendiqués, qui n’ont visiblement pas été instruits de la parabole de Jésus concernant le fermier et ses deux fils… Comme vous ne mâchez pas vos mots, avec l'impétuosité que vous revendiquez, cela produit de temps en temps des réactions chez moi, qui permettent des échanges…

Ce qui me plait dans le paganisme, ce n’est pas l’idée d’une religion qui serait opposée à une autre, mais d’une mythologie, d’un ensemble de récits légendaires et symboliques expliquant le monde et invitant à la réflexion, hors dogme. Le concept aussi de personnages symbolisant la diversité du monde et de la nature, loin des conceptions binaires opposant le bien au mal. Je trouve bien dommage que cet univers, plus culturel que religieux, si propice à permettre la réflexion, et berceau de la philosophie occidentale, soit si peu enseigné. C’est pourquoi j’y reviens souvent afin de rappeler son existence. Mais je n’ai pas de dogme ou de croyance à vendre ! Si les dieux de l’Olympe étaient réinstallés dans une religion dogmatique, je serais le premier à m’en détourner…

Pour ce qui concerne Dani, qui est bien loin de ces considérations, si j’admets volontiers que certains aspects de sa vie soient tristes, tels les ravages de la drogue, je préfère me rappeler de ses déclarations concernant une vie de femme libre (ce qui n’empêche nullement des opinions politiques ou une relation de couple durable) finalement heureuse d'un parcours riche dans sa diversité, tout en en assumant les côtés obscurs.

Récemment on avait pu revoir Dani exercer ses talents d'actrice et de chanteuse dans le film Guy de Alex Lutz, excellente biographie fictive d'un artiste de variété des années 60-70-80.

"Egérie des sixties" comme Marianne Faithfull, Anita Pallenberg, Zouzou et bien d'autres, c'était effectivement une personnalité très attachante.