Mais comme ce masochisme-là ne me déplaît finalement pas, j'ai pris un certain plaisir morbide à regarder Folies parisiennes dont un titre alternatif est Pas de grisbi pour Ricardo. De fait c'est une horreur délicieuse, mais qui, grâce à son absolue nullité, dégage un certain parfum. Je tente de me mettre à la place des spectateurs qui allaient voir ça et qui ressortaient de la salle, aux fauteuils de bois, aux néons agressifs, aux murs glabres et poussiéreux sans en être trop mécontents. Je ne suis pas sûr de pouvoir me mettre à leur place, de rigoler à me faire péter la sous-ventrière, comme on disait à l'époque, de prendre plaisir aux bafouillements pénibles de Gabriello,
de m'extasier devant la voix de ténor léger de Henry Laurens qui interprète le rôle de Ricardo, petit éclat artistique du film, qui semble être un Tino Rossi
de chef-lieu de canton.
Un brave mirliflore phocéen, Ricardo (Henry Laurens), qui écume tous les music-halls marseillais et qui, grâce à sa voix puissante et mièvre (eh oui, ça peut coexister !) remporte tous les radios-crochets du secteur est victime, avec son ami Mandrille (Fransined, le frère de Fernandel) d'un aigrefin, Boudol (Henri Arius)
qui se présente comme un impresario influent et lui offre un contrat mirifique aux Folies parisiennes, se prétendant Legorget, le patron de l'établissement.
J'arrête là, parce que ça n'a aucune importance ; que ceux qui auraient la fichue idée de s'inquiéter se rassurent : tout finira bien.
Le film a-t-il du charme ? Pas vraiment. Y a-t-il deux ou trois répliques qui méritent d'être citées ? On les cherche. Un numéro d'acteur qui amuse ? On ne voit pas trop. Des images de girls affriolantes ? Que nenni ! Il n'y a rien. C'est sans doute pour ça que j'ai passé plutôt un bon moment.
Page générée en 0.0023 s. - 5 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter