Entre 1965 et 1974, Amicus Productions, firme britannique concurrente de la Hammer, a produit une demi-douzaine de films à sketchs fantastiques. Frissons d'outre-tombe est la dernière de ces anthologies horrifiques et succède à Le train des épouvantes, Le jardin des tortures, La maison qui tue, Histoires d'Outre-tombe, Asylum et Le caveau de la terreur.

La recette, initiée par Le train des épouvantes, est simple: quatre sketchs s'articulent autour d'une intrigue-fil rouge. Ici le principal personnage du fil rouge est un vieil antiquaire énigmatique, interprété par l'irremplaçable Peter Cushing. Chacun des objets achetés par les clients de son étrange brocante débouche sur un sketch.

1°)L'intrus. Edward Charlton (David Warner), achète un miroir dans lequel apparaît le visage de la mort, qui lui ordonne de commettre des crimes. Sans être follement original, ce sketch vaut pour sa noirceur et pour la performance de David Warner.

2°) Un acte de bonté. Christopher Lowe (Ian Bannen), un homme très malheureux en couple, se lie d'amitié avec un colporteur et sa fille. Mais cette dernière est une sorcière. Un sketch intéressant, porté la belle interprétation de Donald Pleasance et sa fille Angela, très convaincante. En outre, la chute est des plus réussies.

3°) L'esprit. Un client, Reggie Warren (Ian Carmichael), qui a acheté une tabatière dont il changé l'étiquette pour la payer moins cher, est poursuivi par un esprit. Un sketch anodin, tant au niveau de l'interprétation que de l'anecdote.

4°) La porte acquise par William (Ian Ogilvy) semble conduire à un autre monde. L'enfer…. Peut-être le sketch le plus réussi du lot, bien joué, bien réalisé et au dénouement assez surprenant.

Au final, Frissons d'outre-tombe est une bonne anthologie de la Amicus, peut-être pas aussi réussie que Asylum et Histoires d'outre-tombe mais supérieure aux autres films omnibus de la firme.

A l'exception du troisième segment, l'ensemble est homogène. Et le sketch-fil rouge est plutôt astucieux grâce à l'idée de relier les différents segements entre eux par des achats d'objets maléfiques effectués dans une brocante. Le talent de Peter Cushing fait le reste.

Pour sa première réalisation, Kevin Connor, qui se fera connaître par la suite pour ses adaptations pittoresques de romans de Edgar Rice Burroughs, propose un travail honnête qui malgré l'abus de certains procédés (grand angle, caméra subjectif) n'est pas indigne de celui des vieux routiers de la Amicus, à savoir Freddie Francis et Roy Ward Baker.

Une fois de plus l'ensemble est servi par une pléiade de très bons acteurs britanniques: Peter Cushing, Ian Bannen, Donald Pleasence, David Warner ou encore Ian Ogilvy.

Frissons d'outre-tombe est donc un film "porte-manteau" qui fera passer un bon voire un très bon moment à tous ceux qui apprécient l'épouvante britannique des années 1960-1970.

Voilà une chronique idéale pour Halloween…