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Forum : Dans la souricière

Sujet : Jolie exhumation


De verdun, le 4 mars 2021 à 10:50
Note du film : 4/6

L'avocat Ralph Anderson (Richard Widmark) retourne voir sa famille, qui réside à Tula, petite ville du désert californien. Son père Lloyd (Carl Benton Reid) en est le shériff tandis que son autre fils, Tippy (Earl Holliman), l'assiste. Ce dernier, alcoolique, a épousé l'ancienne petite amie de son frère, Linda (Tina Louise). Avocat d'une puissante bande de gangsters, Ralph est chargé d'assurer la fuite en avion du Boss, Victor Massonetti (Lee J.Cobb), vers le Mexique. Il doit à cet effet persuader son père et son fils de retirer le personnel chargé de surveiller le petit aéroport….

Sorti en 1959, Dans la souricière est le premier film en solo de Norman Panama, co-réalisateur, avec Melvin Frank, de nombreuses comédies dans les années 1940 et 1950 notamment Le bouffon du roi avec Danny Kaye.

Dans la souricière est un film noir atypique car il a été tourné en couleurs et l'action se passe essentiellement de jour, sous le soleil de plomb de la Californie. On pense à d'autres oeuvres marquantes de la même époque comme Un homme est passé, Les inconnus dans la ville ou encore Le bord de la rivière mais The trap se distingue par l'introduction de nombreux éléments qui viennent du western. Un groupe de brigands arrive dans une bourgade où un shériff les attend. Puis une poursuite a lieu dans le désert entre bons et méchants. Les chevaux du bon vieux western ont simplement été remplacés par des voitures.

Dans la souricière bénéficie d'une durée resserrée et d'un scénario classique mais bien écrit. Les rebondissements sont nombreux, l'intensité va crescendo et les relations entre les personnages sont d'une grande richesse, notamment le lien entre les deux frères, celui qui a réussi -alors qu'il était censé être le fils maudit- et celui qui a plongé dans l'alcool tout en se mariant avec la femme dont l'autre était amoureux…

Le décor, ce désert californien écrasé par le soleil, est pour beaucoup dans l'attrait qu'exerce le film. Mais c'est surtout le casting qui mérite le détour. Lee J. Cobb tient son rôle habituel de gangster haut en couleurs mais il ne tombe pas dans le cabotinage excessif. Earl Holliman est convaincant en loser pathétique et insignifiant. On est aussi ravi de retrouver la superbe Tina Louise, bien meilleure actrice que ce qu'on a pu en dire. Mais Dans la souricière est surtout l'occasion de retrouver un Richard Widmark impérial, à la fois autoritaire et vulnérable, ce qui prouve la subtilité de son jeu à la fin des années 1950.

Hélas Norman Panama n'est ni John Sturges ni Richard Fleischer. Sa mise en scène manque de brio. Certains effets paraissent en outre assez vieillots de nos jours, notamment les transparences pour les séquences en voiture et l'ensemble paraît assez sage soixante ans plus tard. Sam Peckinpah est passé par là…

En raison de sa réalisation un peu trop académique, Dans la souricière ne reste qu'un très bon divertissement susceptible de régaler ceux qui aiment le cinéma hollywoodien de la fin des années 1950.

C'est déjà beaucoup et on peut se féliciter que ce film longtemps rare soit enfin accessible aux cinéphiles grâce à l'éditeur Rimini.


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