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Sujet : Scénario lamentable ?


De Patrice Dargenton, le 5 avril 2002 à 14:13

Ce scénario est lamentable : Spielberg nous propose une vision robotique de la faculté de rêver qui est… cauchemardesque ! à croire que le Spielberg des merveilleux "Les Aventuriers de l'arche perdue" et "Rencontres du troisième type" à été cloné par un androïde qui est l'imposteur de l'ancien fabriquant de rêves, lesquels rêves sont maintenant étriqués dans un scientisme apocalyptique.Patrice Dargenton (Mon site)


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De haleylove, le 12 octobre 2003 à 16:00

Ah non ! Je ne suis pas d'accord ! Le scénario est excellent. Spielberg est un génie, et le tout est remarquablement joué ! Ce film est génial !


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De Arca1943, le 4 février 2005 à 05:37

Pas d'accord non plus avec Dargenton. Hormis le finale quelque peu controuvé, voire plaqué – de toute évidence le film serait bien meilleur s'il se terminait au fond de l'eau, quand la boucle est bouclée sur l'ultime dérision – ce film a pour le reste la remarquable qualité de respecter la vision du premier porteur du projet, M. Stanley Kubrick, qui n'est pas connu pour son optimisme béat, mais manifestait au contraire un esprit voisin des grands auteurs d'anti-utopies du XXe siècle : les Zamiatine, Huxley, Orwell ou encore Ira Levin (The Stepford Wives, Un Bonheur insoutenable)… Malgré le regrettable happy-end plaqué par Spielberg, A.I. est une dystopie, comme Dr. Strangelove et A Clockwork Orange. Et la dystopie est un genre narratif comme un autre, je veux dire que la spéculation sur le pire lui est aussi consubstantielle que le meurtre est consubstantiel au récit policier.

Arca1943


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De Lixiss, le 18 février 2005 à 23:04

Ce film est tout simplement SPLENDIDE, un chef-d'oeuvre, même si j'admets qu'il ya quelques longueurs vers la fin… Haley est grandiose !! Tout comme Jude Law !!!


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De Gaulhenrix, le 12 juin 2007 à 11:00
Note du film : 6/6

Puisque nous évoquions, hier, avec PM Jarriq, A.I. Intelligence artificielle, (à propos de Minority report) et que les Dix commandements ont donné lieu à un échange nourri, je me propose de lier les deux faits à travers l'analyse du film de Spielberg.

Je ne reviendrai pas sur le débat interminable et, me semble-t-il, assez vain qui a agité la critique à propos de la paternité du film –quelle est la part respective de Stanley Kubrick et celle de Spielberg dans la genèse et la réalisation du film ?-, pour m'intéresser au film tel qu'il est, c'est-à-dire très estimable, à mon sens.

(…)

Au-delà de la simple histoire – de science-fiction – du robot David (que je n'évoque pas pour aller à l'essentiel) qui se voulait un garçon normal pour être aimé, se dessine, en filigrane du film, une parabole sur l'histoire de l'humanité et sur ce que nous sommes au sein de l'univers, doublée d'une réflexion sur l'existence individuelle.

En somme, la conclusion du film – en forme d'une courte séquence (sept minutes) si belle par l'émotion brève, intense et maîtrisée, toute en douceur, qu'elle fait naître – est d'une infinie tristesse. L'univers que nous connaissons ne cesse de se métamorphoser ; l'humanité est vouée à la souffrance et au néant alors qu'elle aspire au bonheur et à l'immortalité. Il lui reste ses rêves, et à habiller sa vie du tissu des rêves. La vie comme un songe… Ou plutôt comme l'accomplissement de la quête et la réalisation du rêve : « Je t'ai trouvée (…). C'était l'instant éternel qu'il avait toujours attendu. Et, pour la première fois, il alla dans ce lieu où naissent les rêves », conclut sobrement le film…


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De droudrou, le 12 juin 2007 à 13:39

Mon cher Gaulhenrix, je dis "bravo, grand bravo" pour ton analyse et les commentaires qui l'accompagnent.

Maintenant, après ces félicitations, j'y vais de mon couplet.

J'ai donc pris connaissance des diverses interventions sur le film de Spielberg. Et comme notre ami Arca a utilisé le terme de "dystopie" qui ne faisait pas partie de mon vocabulaire (eh oui !… je me suis aperçu qu'au niveau de DVDToile il y avait des gens qui possédaient un vocabulaire très riche dont nous pouvons tous profiter) je suis allé sur Google et ai lancé ce mot comme moteur de recherches et qui m'a apporté quelque chose de très intéressant sur Wikipedia. Un long, un très très long article.

Je ne remets nullement en cause l'intervention des uns et des autres. Je n'ai pas vu le film et ne cache pas que depuis quelques temps je me méfie singulièrement de monsieur Steven Spielberg d'autant que je ne pense pas que ses liens d'amitié avec Tom Cruise soient particulièrement sains et j'allais même marquer "saints".

Monsieur Steven Spielberg est un monsieur qui a beaucoup de talent. Et par conséquent j'estime que monsieur Steven spielberg est devenu un homme particulièrement dangereux par rapport aux arguments qu'il expose et qu'il est capable d'exposer avec un brio très particulier qu'il met d'ailleurs au service de ses réalisations.

Si chacun qui me lira reprend le long texte de Wikipedia il pourra faire un certain nombre de liens avec des réalisations récentes qui caractérisent l'oeuvre de monsieur Spielberg qui a, quand même, quelque peu dévié de cette note aussi pleine de promesse qu'il nous distribuait par le biais de "Rencontres du Troisième Type".

Notre ami Gaulhenrix pour lequel j'ai beaucoup d'estime, nous rappelait à juste titre que cette oeuvre, à l'origine, devait être réalisée par notre ami Stanley Kubrick. Je ne cache pas que je regrette qu'effectivement ce ne soit pas Stanley Kubrick qui ait réalisé ce film. Tout à fait dans la tradition du réalisateur, c'était une oeuvre qui s'inscrivait purement dans le fil de ses réalisations et de sa façon de voir et de penser. C'était une oeuvre d'un visionnaire de génie qui s'adressait à un public, à son public.

Monsieur Spielberg, lui, s'adresse à un public beaucoup plus vaste et qui n'est donc pas, par conséquent, le même. Et là, par rapport à ce que nous cite Gaulhenrix et ce que l'on découvre sur le fil de la lecture de Wikipedia, on est confronté à une vision particulière et que j'estime dangereuse de ce qui peut insidieusement s'insinuer dans l'esprit des spectateurs de monsieur Spielberg et de son grand copain Cruise. De là à aboutir dans une théorie scabreuse comme celle qui caractérise un moment de La Guerre des Mondes et qui a fait dire que l'on se trouvait devant une oeuvre particulièrement personnelle de monsieur spielberg, je dirai que je ne suis plus tout à fait d'accord.

A la lecture d'un certain nombre de dogmes dangereux émis par des groupements aux origines sectaires, nous entrons dans une ère dangereuse où l'image sert véritablement à véhiculer des pensées extrêmes auprès de couches de civilisation qui ne sont pas prêtes et auprès de couches qui se disent très averties quand de fait le rapprochement idéologique les amène plus que jamais à vouloir se différencier d'une civilisation qu'ils méprisent…

A une autre lecture des messages passés sur les fils des dernières réalisations de notre ami Mel Gibson, je préfererais nettement ce réalisme qui laisse quelque peu pantois à des visions extrêmes dont l'apport final n'est guère bénéfique…


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De Gaulhenrix, le 13 juin 2007 à 00:22
Note du film : 6/6

J'avoue, droudrou, que tes remarques -pour le moins sibyllines- me laissent perplexe : te serais-tu réveillé en sursaut d'une bonne sieste malencontreusement interrompue ? L'interprétation du film que je propose me paraît pourtant claire…


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De droudrou, le 13 juin 2007 à 06:34

Je n'ai point dit que tes propos n'étaient pas clairs.

Je me méfie simplement des idées que le talent de monsieur Spielberg permet de véhiculer vis-à-vis d'une masse.


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De Gaulhenrix, le 13 juin 2007 à 12:30
Note du film : 6/6

Si cela peut te rassurer, droudrou, je n'ai vu dans A.I. Intelligence artificielle nulle idée dont il faille se méfier, mais un film émouvant sur les désillusions qui naissent de notre humaine condition et que l'on découvre au fil de la vie. Il s'agit là d'une évidence partagée par le plus grand nombre…


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De PM Jarriq, le 13 juin 2007 à 13:01

La seule fois où j'ai senti que les idées véhiculées par Spielberg (et je crois bien que nous en avions parlé) étaient douteuses ou tout du moins extrêmement peu claires, était à propos de Munich, où sa façon de renvoyer tout le monde dos à dos, était à la fois simpliste et démagogique. J'espère que le bonhomme est suffisamment intelligent pour ne pas suivre son copain Cruise dans ses délires…

Mais enfin, le cas du réalisateur de Jaws, Schindler's list, Indiana Jones et Jurassic park ne peut pas être totalement désespéré (même si personnellement, The terminal a pas mal ébranlé ma foi dans l'ami Steven).


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De DelaNuit, le 13 juin 2007 à 23:14
Note du film : 6/6

Pour en revenir au film, je constate que ça n'est pas la première fois que Spielberg fait référence dans son oeuvre au personnage de Pinocchio, qui semble l'interpeler, ainsi que le personnage de Peter Pan d'ailleurs, ces deux figures semblant l'inverse l'une de l'autre.

En effet, si le faunesque Peter Pan (sujet de Hook et personnage évoqué dans le film La quatrième dimension dont Spielberg fut producteur plutôt que réalisateur, si je me souviens bien ?) refuse obstinément de grandir et de rejoindre le monde réel des adultes en se complaisant dans son "pays imaginaire", Pinocchio, lui, enfant artificiel, ne rêve que de devenir humain pour vivre une vie d'homme, par la grâce de la fée bleue, objet de quête, figure magique – voire mystique – ou technologique, et maternelle.

Il est intéressant de constater que dans si les mythologies pré-chrétiennes, les étoiles sont les personnifications de dieux ou déesses (telles Vénus…), elles deviennent ensuites dans les contes folkloriques la personnification de fées.

La chanson "When you wish upon a star" du dessin animé Pinocchio de Disney exprime bien cela : "Quand on prie la bonne étoile, la fée bleue ouvre son voile, et vient accorder ce qu'on a demandé…"

Dans Rencontres du troisième type, c'est justement une variation mélodique sur le thème musical de cette chanson qui accompagne certaines images du vaisseau spatial extra-terrestre apparaissant à la fin du film. Il est d'ailleurs question du dessin-animé Pinocchio dans la bouche de Richard Dreyfuss dans une scène précédente, où il tente vainement de convaincre ses enfants de voir ce film, alors qu'ils n'en ont que faire. Et c'est bien lui, sensible au merveilleux, qui sera réceptif à l'appel du peuple des étoiles.

Curieux, ce glissement à travers les âges de l'apparition merveilleuse porteuse d'espoir, de déesse à fée, à vaisseau extra-terrestre…


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De Gaulhenrix, le 14 juin 2007 à 18:02
Note du film : 6/6

Rapprochements très intéressants entre ces divers films…


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