Forum - Texas - Le prix du pouvoir
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Sujet : Le prix du pouvoir


De verdun, le 13 décembre 2020 à 23:01
Note du film : 5/6

Etats-Unis, 1880. La guerre de sécession est terminée mais les tensions entre Sudistes et Nordistes sont toujours vivaces. James Garfield (Van Johnson), président des Etats-Unis, est assassiné a Dallas, victime d'un complot des Confédérés. Un homme, Billy Willer (Giuliano Gemma) va s'efforcer de démasquer les coupables.

Le réalisateur italien Tonino Valerii est resté dans l'histoire du cinéma pour avoir été l'assistant de Sergio Leone, voire son "valet" sur le tournage du légendaire Mon nom est Personne. Le visionnage des films réalisés en solo par Valerii prouve qu'il vaut mieux que cette modeste réputation. En effet, son indéniable savoir-faire lui a permis de signer, dans la deuxième moitié des années 1960, deux des meilleurs westerns italiens, que même les allergiques au genre peuvent apprécier : Le dernier jour de la colère (1967) et Texas (1969).

Texas s'appuie d'abord sur l'un des scénarios les plus complexes et ambitieux jamais écrits pour un western européen. Quand bien même le président des Etats-Unis James Garfield (1831-1881) a bien existé et a bien été victime d'un attentat, le spectateur n'est pas dupe. Il s'agit d'une transposition de l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy dans le cadre du western. Toutefois, les auteurs ne se sont pas contentés de faire de un JFK ou un I comme Icare "westernien", ce qui aurait été déjà une performance puisque le film de Valerii a été réalisé bien avant les films de Verneuil et de Oliver Stone. En effet, le script de Massimo Patrizi dénonce également, sans lourdeur excessive, le racisme toujours vivace dans le Sud bien après la fin de la guerre civile, des manoeuvres politiciennes qui évoquent l'Italie contemporaine de la sortie du film, et surtout l'oppression de l'individu par l'économie. Le banquier Pinkerton, incarné par le charismatique Fernando Rey, a le pouvoir de corrompre tout ceux qui l'entourent et de tirer les ficelles du pouvoir.

Après Le dernier jour de la colère, Tonino Valerii montre une nouvelle fois qu'il est un artisan rigoureux: même si l'utilisation de certaines techniques en vogue à l'époque comme le zoom ou le "split diopter" -dont voici un exemple ci-contre- peuvent irriter, les cadrages sont soignés, le scope et la couleur sont bien utilisés, les scènes d'action sont bien réglées et le cinéaste a réussi à fournir un spectacle fort correct malgré un budget que l'on imagine beaucoup plus modeste que celui des films de Sergio Leone. Le tout est servi par de très bons acteurs, notamment Giuliano Gemma, Fernando Rey et même l'ex-gloire hollywoodienne Van Johnson mais certains comédiens moins connus sont tout aussi excellents. Et n'oublions pas la musique du talentueux Luis Bacalov, un de ces compositeurs sous-estimés du cinéma de genre italien.

Bien que moins génial que les trois Sergio -Leone, Corbucci et Sollima, Valerii était l'un des réalisateurs les plus doués du western "spaghetti". En voici encore une preuve tangible.

Lors de sa sortie en France, Texas a été amputé de vingt minutes et affublé de ce titre français d'une banalité affligeante. On appréciera d'autant plus de le redécouvrir en version intégrale dans la belle édition DVD sortie il y a quelques années grâce à l'excellente maison ARTUS FILMS.


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