J'apprends, grâce à cette News la mort de François Leterrier, dont je crains qu'on ne parle pas beaucoup à la télévision, alors même que plusieurs de ses films ont été, comme le relate Verdun, de beaux succès publics comme Je vais craquer et Les babas cool. Mais singulièrement, ce réalisateur discret ne faisait pas parler de lui et, avec une filmographie extraordinairement disparate, il n'était pas facile à caractériser.

Milady est une merveille de retenue, Les mauvais coups une merveille d'amertume. Mais le chef-d'oeuvre c'est vraiment Un Roi sans divertissement qui est un des films les plus graves, les plus austères et les plus beaux qui se puissent, un film adapté par Jean Giono d'un de ses deux ou trois plus grands romans ; adapté n'est d'ailleurs pas le mot exact : réécrit, pourrait-on dire.

Un film en noir et blanc en couleurs, avait souhaité Giono ; c'est ce que François Leterrier avait réalisé de manière éblouissante ; grâce en partie à son chef opérateur Jean Badal ; et là, une anecdote personnelle : dans ma paroisse de Saint Médard, j'ai assisté la famille de Badal pour la célébration ; y assistait Leterrier. Et à la sortie, sur le parvis de l'église, le 15 octobre 2015, je me suis présenté au réalisateur, lui ai dit l'admiration que j'avais pour son oeuvre (c'est banal) et lui ai fait dédicacer mon DVD de Un Roi. Un homme très aimable et souriant, un grand cinéaste qui n'est pas assez connu…

Ah tiens ! "J'étais en oraison" quand j'ai appris la nouvelle. Je ne le savais pas si "âgé". Je ne sais pas trop quoi ajouter si ce n'est que j'ai quatre de ses films dans ma vidéothèque.

Godspeed à lui.