En 1965,
John Schlesinger réalise
Darling sur un scénario de
Frederic Raphael, scénariste (on lui doit quelques titres prestigieux comme
Eyes Wide Shut)
, et journaliste américain mais ayant vécu en Angleterre. Raphael obtient pour
Darling l'oscar du meilleur scénario en 1966.
Julie Christie obtient l'oscar de la meilleure actrice et accessoirement l'oscar des meilleures costumes.
Darling n'est donc pas passé inaperçu sur les écrans à son époque de sortie et pourtant aujourd'hui, il est à peu près complètement oublié. Il s'agit d'un portrait de la société londonienne du milieu des années 1960, politiquement situé très à gauche, voire à l'extrême gauche. L'aristocratie et l'establishment britannique sont montrés sous un jour déplaisant, avec un argumentaire sophistiqué à la clé. Autre caractéristique de
Darling : le caractère sombre et amer des relations hommes-femmes, le système capitaliste les poussant à s'entre-déchirer. La mise en scène alliée à une superbe photographie, portant un scénario en béton, sont d'une efficacité redoutable. Il est clair que
Schlesinger a énormément progressé depuis son premier long-métrage en terme de mise en scène et atteint avec ce film sa plénitude de cinéaste. Le caractère innovant de forme et de fond de
Darling s'est toutefois banalisé aujourd'hui, et l'oeuvre devient plus difficile d'accès. Le style appuyé et le propos sans complaisance pourront déplaire à certains spectateurs…