Comme son nom l'indique, ce film britannique de 1973, évoque la vie privée tumultueuse du roi Henri VIII d'Angleterre (1491-1547), qui se maria à six reprises et fit exécuter deux de ses épouses, Anne Boleyn et Catherine Howard. Cette existence tourmentée, voire rocambolesque, avait déjà été filmée en 1933 par Alexander Korda. Charles Laughton incarnait alors le célèbre souverain.

Transposition pour le grand écran d'une série télé de la BBC, Henri VIII et ses six femmes s'inscrit dans toute une lignée de films historiques britanniques sortis dans les années 1960 et 1970, souvent évoqués par notre ami Arca sur le forum, ainsi Becket, Un Homme pour l'éternité, Anne des mille jours,Le lion en hiver, La charge de la brigade légère, Cromwell ou Marie Stuart, reine d'Ecosse entre autres.

Ces films historiques britanniques ont de solides qualités, en matière d'interprétation, de photographie et de reconstitution historique. Mais leurs défauts sont également indéniables, du moins en ce qui concerne certains d'entre eux: lenteur, académisme et incursion trop marquée dans le registre du théâtre filmé.

Toutes les qualités des films historiques britanniques de la grande époque sont présentes dans Henri VIII et ses six femmes. L'interprétation est impeccable. Keith Mitchell reprend le rôle-titre, qu'il tenait déjà dans la série de la BBC, Les Six femmes d'Henry VIII, et trouve ici le rôle de sa vie. On aperçoit à ses côtés des acteurs renommés comme Donald Pleasence ou Michael Gough. Parmi les femmes d'Henry VIII, deux actrices s'illustrent particulièrement: Jane Asher, surtout connue pour avoir été la fiancée de Paul McCartney au plus fort de la Beatlemania, et surtout, dans le rôle d'une Anne Boleyn séductrice et machiavélique, une Charlotte Rampling, au sommet de sa beauté et de son talent. On regrette qu'elle doive quitter le film aussi rapidement… Les décors, les costumes, la photo, la reconstitution sont également nickels.

Mais, divine surprise, Henri VIII et ses six femmes évite les écueils de ce type de films, souvent empesés. La mise en scène du méconnu Waris Hussein est constamment énergique grâce à la vivacité des mouvements de caméras et à un découpage bien conçu. Le montage est également dynamique et les scènes sont courtes, de sorte qu'on ne voit pas le temps passer malgré une durée qui excède les deux heures.

Le scénario est classique; le récit démarre par la vision du souverain sur son lit de mort et une série de flash-backs va constituer l'essentiel du métrage. Autant, cette construction peut parfois paraître lourde, autant ici la narration reste fluide, le script se contentant de retracer les amours successives du célèbre roi.

Par conséquent, cette version de La vie privée d'Henry VIII, pourtant rarement montrée en France, constitue une fort jolie découverte.

Elle tourne actuellement sur Paramount Channel, en VOST en plus, absence de doublage français oblige..