Cette adaptation d'un roman de Raymond Chandler par Robert Montgomery, acteur principal et réalisateur, est un film noir renommé.

La grande originalité du film est son concept: quasiment tout est filmé en caméra subjective, selon le point de vue de Philip Marlowe (Montgomery donc), hormis trois séquences au début, au milieu et à la fin où le détective privé fait face à la caméra pour interpeller le spectateur.

Hélas si ce parti pris est novateur -surtout pour 1947- il constitue aussi la grande limite de l'entreprise. Tout est vu du protagoniste principal donc on ne trouve aucune profondeur de champ, aucun sens de l'espace et du décor extérieur alors que la ville joue un grand rôle dans le film noir en général, et chez Chandler en particulier. L'enquête du détective n'est pas montrée. Les acteurs regardent la caméra fixement et donnent l'impression d'en faire plus que d'habitude, même si on appréciera les mimiques de l'envoûtante Audrey Totter.

La dame du lac se retrouve prisonnier de son dispositif, d'autant plus harassant qu'il n'est pas justifié. Contrairement à son utilisation quelques mois plus tard dans Les passagers de la nuit, où la caméra subjective indique clairement le changement du visage de Bogart après une opération de chirurgie esthétique. Ajoutons à cela une intrigue captivante mais complexe de Chandler et le résultat est clairement à la limite du digeste.

La dame du lac est un film noir très connu mais il y a beaucoup mieux dans le genre ! Des oeuvres beaucoup moins connues comme Tension, Highway 301 et Dans la gueule du loup, que j'ai chroniquées récemment, me semblent beaucoup plus réussies

Jamais vu ce film, mais le roman de Raymond Chandler est d'une qualité exceptionnelle. Effectivement, une caméra subjective est à utiliser avec parcimonie. On peut adopter le point de vue d'un personnage de façon plus conventionnelle, comme pour Les passagers de la nuit.

A part cela, je suis guéri du covid-19, à J.37, mais ai maintenant une jaunisse sur les bras à traiter. Ce virus est épouvantable, et m'a causé des problèmes. Je reviendrai sur dvdtoile pour chroniquer des films quand je serai complètement guéri des effets du virus. Cela risque de prendre du temps.

Oui, le film se laisse suivre grâce à l'intrigue et au jeu des acteurs; j'ai oublié Lloyd Nolan, excellent en flic pourri.

Concernant la caméra subjective, c'est un procédé à utiliser avec parcimonie, ce qui est paradoxal car il ne fait qu'emprunter le regard qu'a un personnage d'une situation et doit permettre de s'identifier à lui. Dans la théorie, c'est un dispositif assez naturel; dans la pratique, le résultat apparaît sur une longue durée rigide et artificiel.

Notons d'une part qu'un tel procédé devait être une performance technique en 1947, vu la lourdeur des caméras adoptées en cette époque lointaine. D'autre part, j'ai un bon souvenir d'un film de 1997 qui adoptait le même dispositif: La femme défendue mais il faudrait que je le revoie…

Bon courage à toi Vincentp et à bientôt !

On se disait bien, Vincentp que si vous ne nous abreuviez plus de notes dithyrambiques qui donnent au moindre western ou shambara une qualification de chef-d'oeuvre, chose pourtant bien rare, c'est que vos enthousiasmes avaient été douchés par quelque chose !

La mauvaise nouvelle, c'est que vous êtes encore fragile ; la bonne c'est que vous allez vers la guérison ! À bientôt donc, de vous lire !