Il faut dire que la situation de départ apparaît comme vieillotte et peu crédible: un psychiatre (Alexander Knox, transparent) décide d'héberger chez lui le délinquant juvénile qui l'a agressé dans la rue afin d'en faire un sujet d'étude pour ses travaux sur la réinsertion. L'épouse du docteur (Alexis Smith)
va tomber amoureuse du jeune délinquant.
D'une part, la psychiatrie a, selon toute vraisemblance, beaucoup changé en soixante ans et de fait, la façon dont cette discipline est abordée ici semble bien caricaturale. D'autre part, le choix d'un Dirk Bogarde trentenaire dans le rôle de jeune voyou n'est pas très judicieux même si le talent déjà immense de l'acteur emporte l'adhésion. La bête s'éveille
est le premier des cinq films réunissant le comédien et le cinéaste.
La bête s'éveille repose sur une étude de moeurs sans doute moins profonde et moins intellectuelle que celle de The servant
entre autres, mais c'est aussi un film plus divertissant et nettement plus nerveux, qui ne dure que 90 minutes. Les scènes sont courtes et le style évoque le film noir. Comme toujours chez Losey,
l'ensemble est filmé et photographié avec élégance.
Enfin The sleeping tiger a d'autant plus de mérite qu'il a été réalisé avec de faibles moyens et dans des conditions particulières. Après son inscription sur la liste noire et son exil en Europe Losey
tentait de redémarrer une carrière en Angleterre sous un nom d'emprunt, ici Victor Hanbury.
Par conséquent, La bête s'éveille est un bon film qui mériterait d'être mieux considéré.
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