De la nouvelle originale de Poe, Le puits et le pendule, il ne reste plus grand chose hormis le choix de l'Espagne comme toile de fond et le supplice de la lame en forme de pendule qui se rapproche inexorablement de la victime. A cet égard le choix des distributeurs français de ne pas respecter le titre original est judicieux puisque le film diffère nettement de sa source littéraire.

Le scénario de Richard Matheson est une sorte de variation subtile sur le thème de La chute de la maison Usher. On retrouve le même schéma narratif: un jeune homme (John Kehr) parti à la recherche d'une proche, ici sa soeur (Barbara Steele), qui arrive dans un manoir sinistre et imposant où il se heurte au silence d'un déséquilibré incarné par Vincent Price avant de découvrir une sinistre vérité. La psychanalyse est aussi présente que dans le premier film.

L'ensemble est peut-être un cran en dessous de La chute de la maison Usher en raison d'une intrigue qui verse inutilement dans une machination à la Boileau-Narcejac, d'un Vincent Price qui en fait beaucoup alors qu'il était bien maîtrisé dans le premier film et d'une Barbara Steele sous-utilisée.

Néanmoins La chambre des tortures reste un vrai plaisir de cinéphile: les décors sont somptueux, la photographie raffinée et les vingt dernières minutes, qui se rapprochent du texte de Poe, sont d'une belle intensité.