Forum - La Proie de l'auto-stop - Etonnante incursion du réalisateur dans le thriller violent
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Forum : La Proie de l'auto-stop

Sujet : Etonnante incursion du réalisateur dans le thriller violent


De verdun, le 21 janvier 2020 à 23:00
Note du film : 4/6

Entre 4 et 5…

De Pasquale Festa Campanile, réalisateur dont de nombreux films sont restés inédits en France, on connaît surtout les comédies paillardes de qualité telles que Ma femme est un violon ou L'amour à cheval.

La proie de l'autostop est a priori un film qui n'a rien à voir avec les titres susnommés car il appartient au genre "rape and revenge", défini ainsi par Wikipedia: "le scénario repose sur un ou plusieurs viol(s), suivi de la vengeance de la victime ou de ses proches". D'ailleurs, on retrouve dans le rôle d'un psychopathe l'acteur David Hess, connu pour son rôle dans un des plus célèbres films du courant "rape and revenge": La dernière maison sur la gauche.

La proie de l'autostop décrit un couple en crise, Franco Nero et Corinne Cléry,se promenant dans le désert californien qui se trouve aux prises avec un dangereux auto-stoppeur psychopathe en cavale (David Hess donc). Le film se transforme en cauchemar malsain où violence,trivialité, sexe et pessimisme sont au programme. La proie de l'autostop eut d'ailleurs maille à partir avec la censure française de l'époque et n'est jamais sorti dans les salles françaises.

Sans être le moins du monde un aficionado de ce genre de thriller sadique, j'ai trouvé le film intéressant, bien mené et bien foutu malgré son peu de moyens. Magie du cinéma: le film a été tourné en Espagne ou en Italie alors qu'il est censé se dérouler aux Etats-Unis. On trouve aussi une séquence qui fait référence de façon amusante à Duel de Spielberg.

Mais c'est par sa richesse psychologique inattendue que La proie de l'autostop se démarque . Si le regard impitoyable sur les pulsions parfois monstrueuses de l'être humain est typique des années 70, époque de Délivrance ou de Les chiens de paille, le portrait qui est fait du couple protagoniste du film, tout sauf heureux et épanoui est très singulier. Gros beauf cruel cynique, alcoolique et manipulateur, le mari, très bien interprété par un Franco Nero loin de Django, ne vaut guère mieux que le truand psychopathe qui le terrifie lui et son épouse.On retrouve donc pleinement la patte de Festa Campanile: un regard fort, paillard et atypique sur la guerre des sexes, et un questionnement sur la jouissance féminine dans le contexte post-soixante huitard. Derrière la vulgarité et le sadisme se cachent un film féministe typique du réalisateur.

Plus que le récit au goût de déjà vu de "rape and revenge", ce sont les obsessions et les interrogations de Festa Campanile qui font de La proie de l'autostop un film à voir.


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De fretyl, le 22 janvier 2020 à 21:09

Vraiment. Verdun, votre avis donne vraiment envie de voir !


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