Autrefois réduit à une poignée de films comme Les vikings, Le voyage fantastique,
Soleil Vert
Richard Fleischer
est sans doute l'un des cinéastes de l'âge d'or hollywoodien dont l'image a été le plus réévaluée grâce à la sortie en dvd de films comme entre autres L'étrangleur de Boston,
Les flics ne dorment pas la nuit,
L'étrangleur de Rillington Place
ou encore les inconnus dans la ville
qui montrent toute l'étendue de son talent.
Mandingo traîne une certaine odeur de souffre, accusé parfois de racisme. La carrière de Fleischer,
incapable de faire un film digne de son talent après 1975, en souffrira indubitablement.
Comme le Dressé pour tuer
de Fuller,
cette accusation est d'une bêtise sans nom. Quarante ans avant 12 years a slave,
Mandingo
est sans doute le premier film hollywoodien à avoir traité de la traite des noirs de façon aussi frontale. La violence de l'esclavage est traitée sans détour, Fleischer
ayant toujours été à l'aise avec la noirceur et les tréfonds les plus sordides de l'âme humaine, comme en attestent ses portraits de criminels.
Mandingo est un film dérangeant. 12 years a slave
dénoncera également la cruauté de l'esclavage, mais en adoptant un point de vue plein d'empathie sur une victime. Mandingo
choisit au contraire de se focaliser sur une famille de blancs sudistes. Et le portrait fait de cette famille est apocalyptique: ils sont bêtes, méchants, ne reculent devant aucun homicide, aucun vice, aucune cruauté. Il y a quelque chose de Visconti
dans ce portrait d'une famille décadente, sauf que la décadence filmée par le cinéaste des Damnés
et de L'innocent est autrement plus raffinée et intelligente.
Le seule reproche que l'on pourrait faire à se film est le côté un peu chargé de la dernière demi-heure, tant les faits sordides s'accumulent. Selon son cinéaste, le film durait initialement 3h45 et a été réduit à 2h10.
Mais tel quel c'est une oeuvre importante qui se veut l'anti- Autant en emporte le vent et choisit de tourner le dos à la flamboyance de Fleming.
La photo est très crue, l'ensemble est assez pauvre en morceaux de bravoure et les personnages sont peu engageants.
La décennie 70 est sans doute la période où sont sortis des films les plus audacieux de l'histoire du cinéma, impensables tels quels aujourd'hui.
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