Ce film est réputé comme un des meilleurs films d'horreur ayant été réalisés, et on ne le trouve toujours nulle part en DVD ! Je veux que ça change !
J'attends avec impatience la réédition de ce film en DVD, les innocents est un des meilleurs films du genre.
Très beau film, oui, qui ferait un parfait double programme avec sa "prequel" "Le corrupteur" de Michael Winner (inhabituellement inspiré par son sujet) et avec un Brando grandiose en larbin glauque et obsédé sexuel. Pas du niveau du film de Clayton, bien sûr, mais intéressant quand même.
Quelle merveille d'ambiguité que ce film de Jack Clayton : "Les innocents", relativement peu connu pourtant. Un film fantastique, un film psychologique plus encore. De grands acteurs, une réalisation à la hauteur. Les amateurs de vrais films y trouveront leur compte.
Alors à quand une édition en DVD zone 2 ?
J'allais dire … le pitch me rapellait le film espagnol avec Kidman …
On n'a pas mentionné Les innocents, un des plus beaux rôles de Deborah Kerr, ni Thé et sympathie de Minnelli.
Elle a une belle filmo, la dame !
Il était sorti en zone 1, au moment du remake avec Julianne Moore.
Ajoutons que c'est plastiquement magnifique et que, au delà du grand talent de Deborah Kerr, les deux enfants sont remarquables : il y a, à un moment, dans l'œil de la petite Flora, devant l'araignée qui dévore un papillon, une lueur démente, brusquement d'une infinie cruauté. La jeune Pamela Franklin n'avait alors que 11 ans ; je lis sur elle qu'elle fit une carrière banale, mais qu'elle tourna plusieurs films d'horreur… Tiens donc !
Les romans et nouvelles de Henry James sont réputés pour leur subtilité, la pudeur et la délicatesse des relations humaines qui s’y tissent… Leur adaptation au cinéma n’en est que plus ardue. On risque de tomber dans une exposition trop explicite ou à l’inverse donner l’impression d’un survol superficiel. Trop de pathos ou trop de distance… Je considère ainsi que Les ailes de la colombe ou La coupe d’or par exemple sont des films intéressants mais incomplètement réussis. En revanche, j’avais beaucoup apprécié L’élève.
Les innocents de Jack Clayton réussit à tenir une fragile position d’équilibriste sur le fil du rasoir. Dans cette histoire de maison mystérieuse aux multiples recoins, de parc trop grand peuplé de statues autour d’un lac, de gouvernante inquiète et des deux enfants trop sages dont elle a la charge, on oscille en permanence entre l’explication fantastique et le rationalisme d’une approche psychanalytique, sans que le film jamais ne prenne partie, contribuant au malaise né d’une situation non élucidée.
Les enfants sont bien étranges, c’est un fait. Mais tout enfant n’est-il pas capable de passer en une seconde de l’angélisme à la cruauté avec un naturel déconcertant ? Ceux-ci vivent dans un environnement invitant à la fantasmagorie et ont eu malgré leur jeune âge leur lot de drames. La mort de leurs parents, puis celle du ténébreux valet et de leur précédente gouvernante sa maîtresse dont ils étaient très proches les ont marqué, et le comportement de ces adultes, plus que douteux à leur égard, a également laissé des traces qui peuvent expliquer certaines attitudes, réparties… Est-il pour autant besoin d’aller chercher le surnaturel, d’imaginer que les esprits de ces deux personnes rôdent autour des enfants et les tiennent sous leur emprise ? Deborah Kerr – parfaite comme toujours, dans un rôle de gouvernante autrement plus perturbée que dans Le roi et moi – en est persuadée. Elle voit et entend des choses… Mais il pourrait tout aussi bien s’agir de son imagination. Son inquiétude grandissante est fortement ressentie par les enfants. Alors quelle influence subissent-ils ? Celle de deux esprits pervers revenus de l’au-delà ? Ou bien les drames et la perversité qu’ils ont précédemment subis se trouvent-ils ravivés par l’inquiétude de plus en plus hystérique d’une fille de pasteur d’autant plus prompte à voir le Mal à l’œuvre que son éducation religieuse et rigoriste l’y incite, et qu’elle n’est pas habituée à se trouver dans un tel décor chargé d’un sulfureux passé avec de jeunes enfants ?
Les deux approches sont également plausibles et le film ne tranche à aucun moment, laissant le spectateur à son malaise exactement comme dans la vie, où le doute demeure à moins d’avoir des convictions, lesquelles de toute façon ne prouvent rien par elles même… Puisque croire aveuglément en une chose ou un être (Dieu, démon, fantôme…) ou bien en sa non-existence sont deux moyens aussi efficaces l’un que l’autre pour éviter de réfléchir. C’est toute la force de cette œuvre marquante, non seulement de laisser le spectateur repartir avec son malaise, mais surtout de l’inviter à la réflexion…
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