5,4/6. Satan Never Sleeps est réalisé en 1962 par Leo McCarey. Satan, c'est le communisme, honni par le réalisateur. Il semble que les producteurs soient intervenus pour modifier la fin du film et que McCarey s'en soit désintéressé. Les vingt dernières minutes sont effectivement manichéennes, sans grand intérêt. Mais ce qui précède est (à mon sens) d'excellente qualité, et très original. McCarey possède du métier et du talent (voire du génie, tout court), et cela se voit. Il réussit à croiser comédie, drame, mélodrame de façon particulièrement habile, avec de l'émotion finement distillée.

Curieux, le style McCarey ! Satan Never Sleeps approche la niaiserie mais sans jamais y tomber, les séquences prises une par une sont banales. L'assemblage de ces séquences produit sur la durée une oeuvre intelligente, puissante, divertissante, poussant à réfléchir sur de nombreux sujets. Le cinéaste sait gérer une histoire, ses acteurs, et faire réagir le spectateur. Satan Never Sleeps est une oeuvre remarquable et une surprise, vu sa petite réputation ! Mais son accès est sans doute particulièrement difficile pour un spectateur contemporain qui découvrirait McCarey via cet opus.